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CHRONIQUE PAR ...

71
Arroway's
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 8/20

LINE UP

-John Dyer Baizley
(guitare+piano+chant)

-Pete Adams
(guitare+chant)

-Summer Welch
(basse)

-Allen Blicke
(batterie)

TRACKLIST

1)Bullhead's Psalm
2)The Sweetest Curse
3)Jake Leg
4)Steel That Sleeps the Eye
5)Swollen and Halo
6)Ogeechee Hymnal
7)A Horse Called Golgotha
8)O'er Hell and Hide
9)War, Wisdom and Rhyme
10)Blackpowder Orchard
11)The Gnashing
12)Bullhead's Lament


DISCOGRAPHIE


Baroness - The Blue Record
(2009) - stoner sludge - Label : Relapse Records




Il est de ces albums qui sont des leurres. Lorsque de prime abord les premières mesures nous annoncent un développement séduisant, nous régalent à l'avance de fausses bonnes surprises. On attendait du stoner/sludge un peu virtuose et aussi un peu gras pour un son direct crachant ses parasites sans complexe: Baroness semblait nous promettre avec ce second opus un métal pesant cuit à l'étouffée. Du lourd, ça vous en aurez. Mais alors vous allez en pleurer.


Dépasser dès la première écoute de The Blue Record le titre "Swollen and Halo" est un défi. Le test de votre capacité à ingurgiter les plans intempestifs que les gars de Baroness s'obstinent à aligner les uns à la suite des autres. Et qu'importe si le résultat n'a ni queue ni tête. On balance tout et n'importe quoi à la même sauce bien bourrinée sur un tempo rapide. Perplexe, on s'interroge: quel était le but recherché par ces musiciens? Pourquoi enchaîner ainsi à la suite ces riffs sans rapport les uns avec les autres? Car non il ne suffit pas de suivre cette recette sommaire pour donner jour à quelque chose qui rentrerait dans la catégorie du barré, de l'expérimental ou que sais-je encore. Des éboulis de notes à la guitare débarquent régulièrement de la trente-sixième exoplanète, les plans rythmiques se succèdent de manière saccadée - pire: de manière incongrue. Prenons pour exemple "A Horse Called Golgotha": pendant les 100 premières secondes (un nombre symbolique) se succèdent pas moins de sept schémas enchaînés abruptement sans le moindre rapport entre eux dans une pure veine de l'absurde.

Pour écouter Baroness il faut aussi de l'humour. Un humour lourd, gras, de préférence arrosé de bière. Il n'en faut pas moins en effet pour supporter les beuglantes jetées par dessus les parties instrumentales. Lorsqu'on entend les parties vocales pour la première fois sur "The Sweetest Curse" on reste d'abord un peu interloqué. Car en plus de jouer de l'absurde les gars de Baroness semblent s'essayer au surréalisme. Plus criés que chantés, plus beuglés que hurlés, les chœurs ont comme un air de lignes vocales mal placées, pas tout à fait fausses mais loin d'être justes pour autant. Juste... moches. "Jack Leg" est à ce titre un modèle, goûtez donc ce refrain bramé d'entrée de jeu qui pourra provoquer soit le fou rire soit la consternation. Et le batteur de remplir à ras-bord les fins de mesures tout en trucidant les pêches avec l'espoir peut-être de faire passer ça pour une rythmique exotique. Les breaks sont bien tentés, avouons-le, mais avec un manque total de groove et de feeling qui nous afflige d'un résultat monolithique – mais bon, à faire dans le lithique on fait bien du stoner. Cela pourrait donc passer sans choquer plus que cela si ce n'était la surenchère de transitions ratées.

Alors Baroness tente bien de donner un peu de cohérence à cet album mais que ne dit-on pas sur la forme qui ne remplace pas le fond. On retrouvera le thème sympathique de "Bullhead's Psalm" successivement sur "Ogeechee Hymnal" en version over saturée puis sur l'outro mélancolique "Bullhead's Lament", au risque malheureusement d'accentuer l'impression de répétition sur l'album. Baroness multiplie certes les riffs saturés et bien frappés mais aussi les fautes de goût, tant The Blue Record pâtit d'un manque de finesse et de pertinence au niveau des remplissages et des chœurs vocaux. Force est de constater pourtant que les idées ne manquent pas. La plupart des passages pris isolement peuvent même être intéressants. Alors pourquoi se plantent-ils immanquablement deux secondes plus tard? Tel le prometteur thème de "Blackpowder Orchard" consciencieusement (et abominablement) accéléré ou la première partie de "Swollen and Halo" foutue en l'air par l'arrivée de braillements rauques qui, disons-le, entament sérieusement la résistance nerveuse de l'auditeur.


Dépasser le duo "Steel That Sleeps the Eye"/ "Swollen and Halo" - autant dire le tiers de l'album - vous dira si vous faites partis des heureux élus qui ont la capacité de supporter The Blue Record dans son intégralité. Le plus grand obstacle est sans conteste la composante vocale du petit monstre. Quant à moi je ne me compterai pas vu j'ai dû m'y reprendre à cinq fois avant de réussir.



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