CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
17/20
LINE UP
-Eduardo Falaschi
(chant)
-Rafael Bittencourt
(guitare)
-Kiko Loureiro
(guitare)
-Felipe Andreoli
(basse)
-Aquiles Priester
(batterie)
TRACKLIST
1)Deus Le Volt!
2)Spread Your Fire
3)Angels And Demons
4)Waiting Silence
5)Wishing Well
6)The Temple Of Hate
7)The Shadow Hunter
8)No Pain For The Dead
9)Winds Of Destination
10)Sprouts Of Time
11)Morning Star
12)Late Redemption
13)Gate XIII
DISCOGRAPHIE
Angra -
Temple Of Shadows
J’avais cru (sans être le seul) avoir perdu Angra dans les abîmes des groupes décomposés, déstructurés, suiveurs d’un style qui ne leur appartient plus vraiment… Rebirth (2001) n’avait pas aidé à vaincre cette mauvaise impression, l’essai suivant, Hunters And Prey l’année suivante n’avait pas réellement convaincu non plus. Et voilà que Temple Of Shadows vient tout remettre en place, reposer les bases et réinstaller la magie qui avait disparu depuis quelques années.
Cet album redonne bel et bien le sourire et la féroce envie de repasser l’écoute d’un album d’Angra dix fois de suite, comme à la bonne vieille époque. On retrouve dans Temple Of Shadows une dose de fraîcheur, insufflant ce qu’il faut de justesse, de dynamisme et d’ambition pour faire un album riche. Certains chœurs plus composés se sont glissés et un chant féminin de toute beauté sur "No Pain For The Dead" se font apprécier. On retrouve aussi le vrai Angra du début, c’est-à-dire la touche sensible originelle et technique de Angels Cry à Fireworks, puis la composante qui fera toujours de ce groupe brésilien un combo aux compositions personnelles: rythmiques tribales, plans de guitares sèches et rythmiques presque samba… Surprenant sur The Shadow Hunter et désorientant sur Sprouts Of Time.
Les treize titres du nouvel album montrent sans peine l’éventail musical que peut proposer Angra. On y retrouve du bon speed metal avec "Spread Your Fire" ou encore T"he Temple Of Hate", excellents par leur puissance rythmique et mélodiques. Le petit break du dernier titre cité est toujours aussi éclatant, tout comme le refrain, extrêmement bien interprété. Ce titre est l’un des plus puissants de l’album puisque l’on se retrouve avec un condensé de riffs tranchants accompagné d’interventions classiques voire baroques très bien orchestrées.
Eduardo Falaschi connaît maintenant la vraie ampleur de ses capacités vocales, et s’en donne à cœur joie avec des tessitures adaptées selon le degré épique ou déchaîné du moment. Bien sûr Angra se fera toujours remarquer par sa maîtrise technique juste et expressive. Les guitaristes, créateurs du groupe, valent leur pesant d’or. Entre Rafael qui compose d’une manière impressionnante les structures rythmiques et mélodiques, et Kiko qui n’en finit plus (mais à juste titre) de parcourir dans la plus grande virtuosité et avec le feeling adapté le manche de sa guitare, il faut bien de nombreuses écoutes pour déceler la richesse de composition des titres et de l’ensemble de l’album. Moins pompeux que sur Rebirth, le mix des soli se veut plus agressif.
On y retrouve aussi les composantes classiques propres au groupe depuis Angels Cry, parsemées ici et là, en accompagnement ou en réels lead. Angra se penche aussi sur un répertoire un poil plus progressif avec "Waiting Silence", porté par une basse accrocheuse et une structure très changeant du morceau. "Winds Of Destination" se veut aussi emprunt d’une structure dynamique et progressive évidente, avec l’intervention de passages acoustiques et de piano sombres. Avec un chant intimiste, "Sprouts Of Time" nous dévoile une personnalité plus sereine et aérienne d’Angra. Il s’agit là d’un voyage dans un univers à la fois progressif et initiatique à d’autres sonorités, parfaitement intégrées et dirigées par un piano presque omniprésent. Dans la même veine en presque plus expérimental. Pour finalement parler d’un titre qui fera date, "The Shadow Hunter" est teinté d’une source inépuisable d’influences sud américaines et espagnoles complexes, mélangées avec réussite et sensibilité à une musique metal calme et évolutive. Un très bon moment à passer!
Niveau conceptuel, on se penche ici sur la saga d’un chevalier des Croisades connu sous le nom de « Chasseur d’Ombres », qui rejoint l’armée du Pape au XIème siècle. Durant son histoire, son esprit est souvent préoccupé par l’antagonisme de la Guerre Sainte, et affecté par les visions qui rentrent en conflit avec sa dévotion pour l’Eglise. Tout un programme dans lequel Angra n’hésité pas à s’exprimer en brésillien, de manière plus évidente sur "Late Redemption". Pour ceux qui auront la chance comme moi de posséder la version limitée (hum pas tant limitée que ça, à mon avis) et qui n’auraient pas encore le DVD Live in Sao Paolo, celui-ci se retrouve accolé à la galette principale et offre un bel ensemble à la fois musical et visuel.
Un grand soulagement donc avec la venue de ce nouvel Angra, fort d’une identité plus marquée et d’un chemin aux contours à la fois plus nets et aventureux. Une très belle surprise qui n’attend plus que d’être dégustée en live!