CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
16/20
LINE UP
-Julien Truchan
(chant)
-Olivier Gabriel
(guitare)
-Liem N'Guyem
(guitare)
-Eric Lombard
(basse)
-Fred Fayolle
(batterie)
TRACKLIST
1)Nemesis
2)Collapse
3)Identisick
4)Sex-Addicted
5)Mourning Affliction
6)The Twins
7)Ransack The Soul
8)Blind To The World
9)Spiritual Manslaughter
10)Iscarioth
11)Suffer The Children
DISCOGRAPHIE
Mais la France va-t-elle si mal que ça? A en juger par la brutalité et la détermination de Benighted pour son quatrième opus Identisick, on dirait bien que oui. La recette du précédent et excellent Insane Cephalic Production qui avait fait tourner pour le groupe une page de son histoire musicale est de nouveau au goût du jour, et ça va dépoter! Ceux qui avaient fait de Insane Cephalic Production un album de chevet, il va falloir ajouter ce dernier sur la pile.
Cela ne veut pas dire que Benighted reprend exactement les mêmes composantes qu’auparavant pour faire une galette d’un nom différent. Identisick continue de creuser la délicate tranchée déjà bien entamée dans le couloir de bloc chirurgical qui leur sert de ligne directrice depuis quelques temps. De la première note à la dernière dégueulade, tout est intense et violent, sans pause pipi aucune. Benighted se sert encore de toutes ses cartes pour impressionner l’auditeur: death tranché, thrash méticuleux et grind déjanté sans la moindre construction apparente. Ces éléments font du bruit et se mélangent successivement pour bâtir des compositions de taille à la personnalité unique. Il n’y a par exemple rien à voir entre "Nemesis", aérophagie de grind sec et décadent, avec "Mourning Affliction", bien plus thrash et mélodique (oui bon…). Et si les rythmiques ciselées restent la base incontournable du travail de Benighted, certaines compos se prêtent mieux aux soli et construction un peu différentes. C’est le cas de l’excellent titre éponyme "Identisick", très classique par moment, mené par un solo bien long à d’autres et par un metal plus marqué de black.
Ce qui est bien avec Benighted, c’est que ça ne sent jamais le n’importe quoi, le torché ou l’analphabète. On a affaire à des paroliers tout autant que des musiciens inspirés par une brutalité inspirée, à la fois lourde ("The Twins"), archi technique à la Decapitated ("Ransack The Soul" et "Blind To The World"), très rapide ("Collapse") et encore catchy à souhait ("Iscarioth" avec son relent punk). Les vocaux sont encore une débauche d’intonations montrant bien qu’il n’est jamais nécessaire de se cantonner à un style pour être crédible. De temps en temps hurlé, souvent en growls, parfois gutturé dans un hygiaphone pour la touche grind, et même ici et là un poil hardcore. Et ce n’est pas pour rien que leurs compères vocalistes Leif de Dew-Scented et Kris de Kronos viennent s’ajouter à la fête respectivement sur les titres "Sex-Addicted" et "Suffer The Children".
Si la démarche semble très pro et très sérieuse car contrôlée du tout au tout, cela n’empêche pas de sentir ici et là une pointe de second degré dans les vocaux et dans quelques interventions fantaisistes du meilleur effet comme ce petit pont acoustico-brésilien de douze secondes en pleine furie de "Sex-Addicted". La production de Identisick s’accorde avec celle de Insane Cephalic Production, c'est-à-dire très propre, et permet de mettre en avant le coté plus contrôlé et chirurgical de cet album. Quel dommage par contre que d’apprendre le départ de Fred à la batterie, âme bien présente du combo. Espérons un remplacement digne de ce nom! En attendant, Identisick est une petite bombe très efficace qui fait un bien non négligeable à nos petites oreilles. Vive la France!