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CHRONIQUE PAR ...

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[MäelströM]
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 16/20

LINE UP

-Jim Morrison
(chant)

-John Densmore
(batterie)

-Robby Krieger
(guitare)

-Ray Manzarek
(claviers)

TRACKLIST

1)The Changeling
2)Love Her Madly
3)Been Down So Long
4)Cars Hiss By My Window
5)L.A. Woman
6)L'America
7)Hyacinth House
8)Crawling King Snake
9)The WASP (Texas Radio And The Big Beat)
10)Riders On The Storm

DISCOGRAPHIE

The Doors (1967)
Strange Days (1967)
L.A. Woman (1971)

Doors, (the) - L.A. Woman
(1971) - rock - Label : Elektra Warner



1970: enregistrement d’un nouveau disque / 1971: sortie de L.A.Woman / 1971: Jim Morrison n’est plus. Cet album est l’ultime disque des Doors avec le Roi Lézard, donc (An American Prayer étant une blague). Morrison rongé par les excès en tout genre, Manzarek qui subtilise l’effet de pop, Krieger qui a enfin appris à jouer de la guitare (comme un grand guitariste, j’entends), et Densmore… Et bien, c’est Densmore. Pour cet enregistrement, fait en dix jours seulement, les Doors ont recruté un guitariste rythmique, un bassiste (enfin!) et ont gravé dix nouveaux morceaux. Des morceaux principalement bluesy, mais avec toujours une touche Doors, une patte psyché’. On est bien loin des premiers disques, le groupe a vieilli, mais arrive à nous sortir un album qui tient la route, une fois de plus, une dernière fois.

Tout commence par "The Changeling", titre typiquement Doorsien dans les claviers, seule la rythmique est ici fondue dans le moule des honky-tonk. Première claque: Morrison est méconnaissable! Cette voix grave, voix d’un homme qui a pris quarante kilos en six mois et qui se fume ses trois paquets par jour. La chanson est rudement bien choisie, cet album marque un « changement », changement dans la musique des Doors (ça on est habitué), et changement chez Morrison. Quand arrive "Love Her Madly", on est désarçonné. Que faut-il en penser? Le morceau est une réussite totale pour de l’acid-rock, le coup de guitare étouffé et les grandes orgues sont superbes, mais cette voix qui vient de greffer dessus, est-ce vraiment Morrison? Fidèle à l’image qu’il donne sur la pochette, le King Lizard se fait petit, traînant, il ne choque pas la musique, il ne violente personne. Passé l’effet de surprise, il faut reconnaître que ce style a du charme, il nous permet d’apprécier la musique sans complexes, sans se tourner immédiatement vers Morrison. Et il faut reconnaître une qualité indéniable de ce skeud: tout tient debout! Auparavant, il nous arrivait de ressentir une certaine gêne, on avait parfois des doutes sur toutes ces compositions à qui le Lézard volait la vedette. Ici il n’est qu’un musicien, un chanteur à la même échelle que les autres membres du groupe. Cela a des inconvénients, mais aussi des avantages…

Sa transformation vocale marche incontestablement bien sur les morceaux blues. Sans faire partie de ce que le crossroad a engendré de plus dément et de plus décisif, les compositions sont bien léchées et la nouvelle voix s’y adapte bien mieux qu’une ligne vocale re-sucée à "The End". Si au premier abord des morceaux comme "Been Down So Long" peuvent paraître quelconques, il faut avouer que la nouvelle mouture du groupe s’y prête formidablement. Le bassiste est omniprésent et les guitares se répondent sans accros. Le final où tous les instruments y vont de leur solo (en même temps!?) est un régal. "Crawling King Snake" est moins inspiré quant à lui, mais les utilisations de guitare sont dans la plus pure veine Muddy Waters, ce qui ne déplaira pas aux accros du blues, à défaut de trouver une splendeur Doorsienne. "The WASP (Texas Radio and the Big Beat)" est déjà moins formaté: débutant par un couplet où le King Lizard raconte sa vie, l’inspiration se délivre enfin lors du break central où la même phrase est reprise de concert par les claviers, la guitare, la basse et la batterie, jusqu’au moment où Manzarek déchire la rythmique et se déchaîne sur son synthé’ jusqu’à plus soif. Ici la sauce prend! Le mélange psyché-blues gagne en profondeur, on a vraiment l’impression d’entendre The Doors et pas une reprise d’un vieux bonhomme prétentieux (un bluesman, quoi) par The Doors. Vous me suivez?

En ce qui concerne les morceaux Doorsien, le choix se départage. "L’America" aurait bien pu se trouver sur un précédent disque. Un morceau simpliste, dépouillé, totalement opposé à la grandiloquence d’un "Light My Fire", la chanson évolue doucement, chaque instrument arrivant à la suite de l’autre, jusqu’à cette batterie… Cette batterie… Sans être particulièrement originale, c’est une des parties les plus émoustillantes de Densmore. Une vraie charge de cavalerie, où l’idée suprême à été de la mixer pour qu’elle se balance entre les écouteurs droite et gauche, donnant une impression d’envahissement pour l’auditeur. Vers où se tourner? Nulle part. Dommage cela dit que cette composition amenant pratiquement la transe soit gâchée par un break malvenu, trop gai pour figurer sur un morceau aussi déprimant. "Hyacinth House" est une chanson plus banale, les claviers comme les guitares rapportant une mélodie trop simple, comme on dit là-bas, c’est deja-vu. Toute la curiosité vient ici des textes. Rêve prémonitoire sur sa mort: « I see the bathroom clear / I think that somebody’s near », d’autant plus étonnant qu’elle se termine par un « I need a brand new friend, the end »… Que doit-on en penser? Morrison avait-il vraiment joué avec les esprits? Drôle de coïncidence, en tout cas.

Malgré quelques faiblesses qui rendent cet album imparfait, L.A.Woman contient deux morceaux majeurs, qu’il vous faut entendre à tout prix si ce n’est déjà fait: "L.A.Woman" tout d’abord, du haut de ses huit minutes, il vous regarde! La city vous observe tandis que vous fuyez, elle se développe durant neuf périodes sauvages. La nouvelle voix de Morrison est ici à son meilleur, et les musiciens n’en démordent pas. Krieger se lâche comme rarement, il manie la lead-guitar à la perfection, répondant aux vocaux par des miaulements enragés; Manzarek brode des lignes discrètes avant de s’intégrer et de piquer des mesures percussives décisives; Scheff nous donne un cours de basse, ne jouant pratiquement ce monument qu’en walking; et Densmore tente de suivre le capharnaüm en montrant que c’est lui qui joue le plus fort, trépidant entre des ronflements bluesy et des cognements tribaux. De la première à la dernière seconde, ce morceau est un chef d’œuvre, le break (Mr. Mojo Risin’) à lui seul est une démonstration de puissance, de technique et de progression en même temps. Incontestablement un des plus grands morceaux des Doors.

"Riders On The Storm", ensuite. Morceau apocalyptique d’excellence. Une apocalypse douce pourtant, les cavaliers chevauchant des montures de soie, aucune violence ne viendra interférer dans la fin du monde, cela se fera en paix. Manzarek conte la chute, Scheff compte les morts. Morrison semble appeler tous ses frères et sœurs à se résigner, sous l’orage nous sommes tous perdants. Morrison le sera pourtant avant nous, avant tout. Désolé Jim mais tu t’es planté, « Sweet memory will never die »…




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