« Loin du coeeeeuurrr et loin des yeux, de nos villllllles, de nos banlieues. L’Éthiopie meurt peu à peu (peeuuu à peeuuu). » Vous vous en rappelez de ça ? Oui ? Bon après on a eu droit aux restos du cœur, bougies dans le vent etc… Bref ! Certes, je ne vous ai choisis que ce qui c’était fait de mieux en la matière, mais on peut retenir que globalement la musique a parfois et souvent servi les actions ou œuvres dites caritatives. Le monde metal n’échappe pas à la règle et des actions de soutien (comme par exemple celle de la presse pour Chuck Schuldiner il y a bien longtemps) et même le coté extrême n’hésite pas. Ainsi donc voici Mass & Volume par Pig Destroyer. Énorme pré supposé que l’on se doit de connaitre avant l’écoute de cet EP... sous risque d’évanouissement.
Vitesse, brutalité, intensité, concision sont les principaux mots que l’on retrouve ou que l’on entend dès qu’il s’agit de parler de Pig Destroyer. Alors, lorsque l'on reçoit un promoz de deux titres, on se dit qu’en cinq minutes maximum l’affaire est pliée. Sauf qu’ici on parlera d’une sortie un peu différente qu’à l’accoutumé. Mass & Volume a été composé et enregistré lors de la dernière journée de sessions de l’enregistrement de Phantom Limb. D’abord uniquement disponible en digital, le EP est ainsi prévu au format physique dans une déclinaison CD et vinyle. Tous les bénéfices sont destinés à Katie Egan, fille du regretté Pat Egan, actif promoteur pour la musique dites alors « underground » et emporté par les complications liées à une pneumonie.
Contenant bien décrit, passons au contenu. Pratiquement vingt minutes pour le premier morceau ! Pardon mais « Putain un morceau de Pig Destroyer qui dure 20 minutes ! » a t-on envie de hurler en sautant de sa chaise la peau boursouflée et rougie par l’éructation, les yeux exorbités par cette confession publique et le spasme mêlant terreur et orgasme. Posons ainsi le décor de cette vision quasi extatique où, pour le coup, la violence est perçue à la lecture de la durée du morceau. Mais bon on se calme... Le sang passe en mode reflux et tout va bien ...Merdoom alors ! Tout à fait. Merde et doom, réfutons l'éventuel pléonasme. Le groupe envoie un lourd riff allant jusqu'au larsen repris et relancé par la batterie. C'est puissant, c'est lourd... c'est long. Alors ça grogne un peu par moment, mais dix neuf minutes DIX NEUF MINUTES ! DIX NEUF MINUTES!... Sauf à être défoncé, le morceaux ne vaut... presque rien. Pour le coup la production énorme sauve le tout, mais la longueur cancérise son auditeur jusqu'à la mort de toute cellule musicale.
Passé ce trop long moment (bon sang, un lourd morceaux de durée divisé par trois ou de moitié aurait peut-être été moins indigeste). Finalement "Mass" porte bien son nom puisqu'il écrase non pas tout sur son passage, mais l'auditeur. Espérant que "Volume" fusse meilleur, commence le même riffing, lourd, puissant, écrasé par une batterie lancinante, notamment par une cymbale simple et forte à la fois. Cette fois-ci le tout est nettement plus digeste et le coté lourd prend le virage plaisir et délectation. Avec ce morceaux on peut considérer (un peu) que le groupe ne s'est pas contenté de chercher des bouts de rush histoire de sortir un machin vite fait mal fait à proposer en hommage à dudulle (pour le coup Pat Egan) et, à en croire les intéressés, boucle la boucle d'une époque du groupe maintenant consommée et digérée.
Achetez. Vous ferez une bonne action. Si vous aimez le groupe c'est encore mieux. Sinon piouhhhhh quel humanisme ! (Enfin bon c'est « défalcable » des impôts non ?). Artistiquement limité, historiquement intéressant, humainement puissant. A votre bon cœur.