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CHRONIQUE PAR ...

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Blackmore
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 18/20

LINE UP

-Jerry Sahlin
(synthé+chant+vocoder)

-Ola Andersson
(guitars+chant)

-Peter Asp
(basse)

-Herman Saming
(chant)

-Thomas Lejon
(batterie)

TRACKLIST

1) Intro
2) The End
3) Everything's Falling
4) Manager's Wish 
5) A Truly Gifted Man
6) Presentation
7) Look At The Freak 
8) Argument 
9) Confrontation 
10) A Mother's Love 
11) The Funniest Man Alive
12) A Failed Escape Attempt
13) Lady In White 
14) Freak Of Nature 

DISCOGRAPHIE


ACT - Circus Pandemonium
(2014) - metal prog pop prog pas si happy prog que ça - Label : Auto-production



ACT avait tout ce qu’il fallait pour conquérir le monde. Un style unique à la fois accessible et complexe (qu’on nommera happy prog), des mecs super sympas, de la bonne humeur, des prestations live mémorables et une petite communauté de fans hardcore prête à se jeter sous un train si le groupe le demandait. Mais nous le savons tous, la « vie est une pute » et elle ne s’est pas gênée pour piétiner les espérances des fans. A tel point qu’on croyait le quinquet mort et enterré! Heureusement pour nous, il restait une plume de phœnix planquée derrière les barriques de houblons au fond du studio d’enregistrement!

C’est dans un communiqué facebook inespéré en début d’année qu’ACT annonçait la résurrection du groupe avec un tout nouvel album : un concept sur un cirque itinérant des années 1900 illustré par un auteur de comics. Voilà le genre d’annonce qui vous fait reconsidérer le fait que la vie soit une péripatéticienne ! Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, l’album est une tuerie ultime du début à la fin. Mais avant de nous plonger dans une explication plus en détails, un petit résumé s’impose pour les deux du fonds qui ne suivent pas les cours du soir d’histoire prog. ACT fait dans le mélange du pop prog des 70’s avec le metal prog des 90’s. Comme le dit si bien notre bon vieux cosmic camel clash, cette bande de proggeux est « la rencontre irrésistible entre les Beatles et Dream Theater » ou plus proche de nous « Moon Safari avec une paire de couilles ». Notons que ces derniers se sont largement inspirés de leur petit copain suédois, ce qui leur a bien réussi vu la qualité des leurs derniers albums. Maintenant que le décor est planté, nous pouvons enfin nous attarder sur le tout nouvel effort des musiciens de Malmö.
Circus Pandemonium arrive après un (long) Silence légèrement en demi-teinte (chronique) qui nous laissait à penser que Jerry et Ola avait perdu leur « mojo ». Heureusement, la bande à Salhin retrouve ici le subtil équilibre entre technique et mélodique sans que l’un ne prenne le pas sur l’autre, exploit pour un genre aussi casse-gueule. Le travail sur l’écriture est exemplaire et le groupe n’a jamais été aussi constant sur toute la longueur d’un album, c’est bien simple on est ici un bon cran au-dessus de Last Epic !Qui peut écrire en 2014 un morceau comme "The Funniest Man Alive" avec ses harmonies vocales et instrumentales qui compressent une épopée prog de 20 min en 4 ? Ou le reggae prog sautillant de "A Truly Gifted Man" qui se transforme en mid tempo AOR avec soli de clavier fantastique de la façon la plus naturelle qui soit ? Sans parler du « trip-proguisant » "manager’s wish" aussi inattendu que génial ? "Lady in White" ou le groupe n’a jamais sonné aussi metal ? Et le mini-opera « Queenesque » totalement barré "Look At The Freak" ? Ou le sublime "Mother’s Love" ?
Cependant, malgré les qualités évidentes des deux derniers titres cités, ACT retrouve ici un de ses légers travers. En effet, tous les titres de "Presentation" à "Mother’s Love" représente un seul et même morceau entrecoupé d’intermède narratif. Malheureusement, le tout manque un peu d’unité et surtout l’opéra est sous-exploité (on rêve d’un vrai "Bohemian Rhapsody" made in Sweden). Mais rien d’alarmant au final, surtout que cela permet de mettre en avant le concept. Histoire qui, bien qu’elle soit d’un classicisme achevé (le cirque, ses freaks et son méchant manager), sied parfaitement bien à la musique proposée par ACT. On y retrouve l’aspect tragico-comique et sa galerie de personnages à la fois déjantée et touchante.Il y a tant de choses à dire sur un disque aussi complet qu’il serait déraisonnable de s’attarder sur chaque aspect, sachez cependant que le disque se mérite. Même si la musique est « accessible » le niveau de détail présent dans les harmonies nécessitera de nombreuses écoutes, aussi bien pour les nouveaux venus que pour les habitués. Ces derniers pourraient aussi penser un peu trop vite qu’ACT se répète inlassablement, impression venant de quelques gimmicks et d’un premier titre peut être un peu trop classique (mais bon sang, quel break instru de malade !), persévérez bordel !


Bon ok, vous avez vu la note, vous avez vu la moyenne, vous avez donc compris qu’il y a du fanboy dans le coin. Certes, on ne va pas cacher l’amour qu’on porte au groupe chez les Eternels, mais ce n’est pas une raison suffisante pour passer à côté de ce chef-d’œuvre ! Vous pourriez même en profiter pour réviser et vous jeter sur une discographie essentielle pour tout amateur de prog ou plus généralement de rock. Au fait, je vous ai déjà parlé du feeling de jeu ahurissant d’Ola ?


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