CHRONIQUE PAR ...
Fishbowlman
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
11/20
LINE UP
-Greg Graffin
(chant)
-Brian Baker
(guitare)
-Greg Hetson
(guitare)
-Jay Bentley
(basse)
-Bobby Schayer
(batterie)
TRACKLIST
1)You've Got a Chance
2)It's a Long Way to the Promised Land
3)A World Without Melody
4)New America
5)1000 Memories
6)A Streetkid Named Desire
7)Whisper in Time
8)Believe it
9)I Love my Computer
10)The Hopeless Housewife
11)There Will be a Way
12)Let it Burn
13)Don't Smell Me Short
14)The Fast Life
DISCOGRAPHIE
Bad Religion n'a vraiment pas de chance. On les a toujours taxé de faire la même chose depuis plus de dix ans et lorsqu'ils se décident d'évoluer vers un style plus pop et moins punk avec le très décrié (et pourtant très bon) No Substance, l'album précédent, les fans font la gueule car ce n'est plus comme avant ! The New America continue sur cette lancée, en étant principalement composé de mid-tempos, avec des mélodies pop et un son "grungy". C'est d'ailleurs le chanteur Greg Graffin qui a composé l'intégralité de l'album.
Là où No Substance était une totale réussite dans l'alliance entre des mélodies sublimes d'un coté et l'enchaînement à toute berzingue de nombreuses compos énergiques de l'autre (c'est bien avec Bad Religion, tout va plus vite, on a pas le temps de s'ennuyer), The New America voit nos héros fatigués nous gaver de refrains parfois un peu cul-cul et de titres speeds pas toujours du plus haut niveau. The New America se veut également moins produit que son prédécesseur, plus naturel et plus direct. Les guitares sont également moins travaillées et on ne retrouve pas toute la finesse qui se dégageait d'albums comme Stranger Than Fiction ou The Gray Race. L'espace sonore est occupée par le chant, et la section rythmique sert avant tout de faire-valoir à Greg Graffin, plus présent que jamais. Même les guitaristes sont peu inspirés cette fois-ci pour les solos, alors que d'habitude, attention, ils nous sortent le grand jeu à chaque fois !
Parfois, ça marche comme sur des roulettes, "It's A Long Way To The Promise Land" est très belle avec ses sonorités grungy, de même que "There Will Be A Way", plus profonde que les autres (les paroles y sont pour quelque chose). Mais bien souvent, on s'ennuie un peu et les morceaux semblent ne jamais décoller. Pourtant les idées sont là : sur certains morceaux comme "A World Without Melody" et son refrain typiquement ricain (il fait très "jeune" ce refrain, limite ado), le pépère "Whisper In Time" ou même le très rock "New America", on se dit que ça y est, c'est parti, Bad Religion va enfin nous faire vibrer. Peine perdue, y'a toujours quelque chose qui cloche, un je ne sais quoi (ah vous êtes bien avancé avec ça) ! Trop mou ? Pas vraiment, puisque No Substance n'était pas tellement rapide non plus, et ça n'empêchait pas l'album d'être excellent.
Et les mid-tempos proposés ici sont un peu poussifs par moments, pas forcément très accrocheurs comme "I love my computer", uniquement sauvé par ses claviers façon BO de Mario Bros. Idem pour les titres speeds ; "You've got a chance" ne fera pas parti des futurs classiques du groupe. Bien sur, le fan de Bad Religion y trouvera toujours son compte parmi les mélodies pop accélérées à rendre verts de jalousie Jean-Jacques Goldman et Pascal Obispo réunis. "The Hopeless Housewife" et "1000 Memories" sont ultra efficaces dans le genre punk-pop. Le problème vient surtout des refrains, avec des "Oh oh oh" abusés, on n'est pas à la cour de récré les gars, faut pas déconner !!!
Bad Religion ne parviendra quand même pas à rallier les amateurs de pop et de grunge à sa cause, c'est désormais une certitude. Et même la tentative sur la fin de revenir à du punk rock classique ("Let It Burn" et "The Fast Life") ne parvient pas à convaincre pleinement. Les choeurs du refrain de "The Fast Life" sont un peu limite et "Let It Burn", je ne sais pas, ça commence pourtant de manière bien burné, avec une basse entêtante, mais il y a toujours un truc qui va pas (encore le refrain là encore, il aurait pu être mieux). The New America n'est vraiment pas l'album idéal pour découvrir Bad Religion. Préférez lui tous les albums précédents, tous très bons. Pas ou peu de chef-d'oeuvre dans leur discographie, mais une constance impressionnante dans la qualité de la marchandise proposée, si bien que l'on peut aisément leur pardonner un p'tit coup de pompe de temps à autre.