CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Mark Hunter
(chant)
-Sean Z
(chant+programmation)
-Emil Werstler
(guitare)
-Matt Szlachta
(guitare)
-Jeremy Creamer
(basse)
-Austin D'amond
(batterie)
TRACKLIST
1) The Machine
2) No Mercy
3) All That's Left Is Blood
4) I Despise
5) Plastic Wonderland
6) The Transmigration
7) Crown of Phantoms
8) Spineless
9) Kings of the Shadow World
10) Wrapped in Violence
11) Love Soaked Death
12) New Apocalypse (bonus track)
DISCOGRAPHIE
Chimaira, alias la Chimère, porte plutôt bien son nom. Difficile de qualifier la musique du groupe, qui a su évoluer et proposer de multiples facettes. Mélangeant les influences, l’étiquette metalcore semble pourtant être la plus appropriée, bien qu’un peu fourre-tout. On retrouve ainsi des parties lorgnant vers le trash, le death, le hardcore, voire même le neo metal. La question qui se pose alors est : la synthèse de tout cela est-elle réussie ? Et après autant d’albums et de changement de line-up, Chimaira peut-il proposer avec son album Crown of Phantoms quelque chose d’intéressant ?
Crown of Phantoms est avant tout un album crade. Les guitares crachent, la voix sature et l’atmosphère est sale, très sale… Difficile de décrire la musique du groupe, assez personnelle. Certains riffs sonnent neo metal, d’autres sont carrément thrash. Ainsi, on pense parfois à Slipknot, Pantera ou aux premiers Machine Head. En soit, la musique est souvent lourde (certains parlent de groove metal) et propose quelques accélérations pas désagréables. De même, les riffs existent en deux catégories bien distinctes : les premiers sont rapides et techniques, les autres plus lourds et syncopés. Cet équilibre est plutôt bien trouvé et il faut avouer que le travail sur les guitares est assez remarquable. On aurait aimé des soli un peu plus nombreux et longs, car les parties lead se révèlent hélas bien rares. Ce travail sur les guitares est malheureusement un peu écrasé par le chant monolithique de Mark Hunter. Ce dernier, dernier membre originel du groupe, possède un organe puissant et un growl très impressionnant. Mais en abandonnant presque totalement le chant clair, le tout sonne un peu à l’identique du début à la fin. Du coup, le chant ressemble rapidement à des hurlements sur la musique, avec des lignes mélodiques peu marquantes, car pas très inspirées. La musique du groupe paraît ainsi un peu vaine. Trop de hargne tuerait-elle la hargne ?
La galette possède peu de moments de répits. "The Transmigration", petit instrumental arrive ainsi à point nommé pour souffler un peu. Car à vouloir être brutal un peu tout le temps, Chimaira s’essouffle et fatigue. Il faut bien avouer qu’en 2013, la violence de cet album est toute relative et laissera nombre d'auditeurs assez indifférents. Il manque clairement de changements et de variations dans la musique. Le tout reste un peu monolithique. Tout est intense dans les morceaux du groupe. C’est d’autant plus dommage que le groupe possède une patte certaine sur cet album. Crown of Phantoms est cohérent, malgré toutes ses influences. Mais peut-être est-il justement trop homogène, manquant alors cruellement de variété. L’ambiance est parfaitement posée et tenue mais les riffs, souvent très réussis, ne suffisent pas à réveiller l’auditeur. Du coup, une fois l’album passé, force est de constater que l’on n’en garde pas un souvenir impérissable. Pire, il n’est pas rare de vouloir l’arrêter avant la fin, la musique du groupe devenant fatigante au fur et à mesure des pistes.
Ce Crown of Phantoms divisera certainement. Certains y verront un beau retour du groupe : chant puissant, ambiance malsaine, riffs accrocheurs… D’autres se lasseront vite de cette débauche d’énergie manquant un peu de piquant au final. Pour ma part, j’ai une impression de gâchis : il y a beaucoup de qualités dans cet album, mais il ne m’a finalement pas accroché du tout.