CHRONIQUE PAR ...
Beren
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
11/20
LINE UP
-Mark Hunter
(chant)
-Rob Arnold
(guitare)
-Matt DeVries
(guitare)
-Jim LaMarca
(basse)
-Chris Spicuzza
(claviers+samples)
-Andols Herrick
(batterie)
TRACKLIST
1)Resurrection
2)Pleasure In Pain
3)Worthless
4)Six
5)No Reason To Live
6)Killing The Beast
7)The Flame
8)End It All
9)Black Heart
10)Needle
11)Empire
DISCOGRAPHIE
Il va falloir d’ici peu reconsidérer sérieusement la discographie des Américains. Après deux fantastiques albums sortis successivement (ha, The Impossibility Of Reason…) dont un album éponyme sur lequel évoluait un Kevin Talley monstrueux de technicité et témoin d’un groupe tout entier dévolu à la prise de risque majeure (morceaux breakés à mort, riffs thrasho-progressifs, compositions à tiroirs, vive Chimaira), voici que sort le nouvel album de Chimaira, bizarrement nommé Resurrection. Est-ce simplement le retour du batteur Andols Herrick au sein du groupe ou le changement de label (exit la très hype écurie Roadrunner, place désormais à la majoresque Nuclear Blast et à Ferret Records pour les Etats-Unis) qui provoque ce sentiment de « renaissance », observé et évoqué dans énormément d’interviews et de communiqués officiels du sextette ?
Il s’agirait donc d’une résurrection pour le groupe ; néanmoins, pour son public, il va falloir se faire à l’évidence : ce nouvel opus paraît être composé en mode automatique, tant les gimmicks du groupe se bousculent à la pelle sur de nombreux morceaux. Après la tuerie Chimaira, il paraît de toute évidence difficile pour le groupe de réitérer l’effort d’un "Nothing Remains", d’un "Lazarus" ou d’un "Salvation" des familles. Ainsi les structures de ce nouvel album paraissent toujours aussi difficiles d’accès ("Six", ses dix minutes à tiroirs et son final monstrueux, seuls véritables rescapés des expérimentations d’hier), mais elles tiennent beaucoup moins la longueur, faute à une inspiration en panne sur la majeure partie des morceaux. Le premier morceau ("Resurrection") démarre tel un "Nothing Remains" et nous laisse oser espérer de nouveau le meilleur : riff d’entrée surpuissant, double au taquet (Andols Herrick, monstrueux), solo court mais intense et chant volatil : tout est réuni pour nous remettre ça une nouvelle fois. Puis viennent "No Reason To Live" et "Killing The Beast", régressifs et chiants comme la pluie, malgré les modulations du growl – toujours d’outre-tombe, hein – de Mark Hunter, qui s’essaie parfois à un registre death colérique à haute teneur en testostérone (le final de "Worthless", brutal à souhait).
Le metalcore thrashisant et progressif des deux derniers albums du groupe fait peu à peu place à un metalcore toujours plus inspiré que la moyenne, mais qui, étant donné les qualités intrinsèques du groupe, surprend un peu : même un morceau comme "The Flame", qui aurait auguré du meilleur (on pense à "Left For Dead", puis… non), tombe dans les travers linéaires du riff metalcore moyen, haché et structurellement peu intéressant. Même Herrick relève peu la donne générale, mais il faut avouer que Kevin Talley a placé la barre très haut sur le précédent album, tant il aura su apporter un second souffle bienvenu à une section rythmique en feu, avec son jeu aérien et progressif qui manque cruellement sur ce nouvel album ("Pleasure In Pain" aurait pu être un nouvel hymne, par exemple). C’est très simple : plus on avance dans l’album, plus les morceaux perdent de l’assurance. Resurrection devient ainsi linéaire, compact mais vite avalé (le coup des pistes imbriquées les unes aux autres est un pur artifice) au fur et à mesure des écoutes – une grosse déception, en somme : l’âme sulfureuse de Chimaira (désormais mètre-étalon de la discographie des Américains) et le mix inédit technicité à toute épreuve/mélodie imparable ont presque disparu. Gageons qu’il ne s’agit ici que d’une (relative) erreur de parcours pour ce que j’espérais devenir un groupe fabuleux. Déçu, mais toujours confiant.