CHRONIQUE PAR ...
RuboubartacsimeuS
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-Moustapha "Mouss" Kelai
(chant)
-Nicolas Sarrouy
(guitare)
-Yann Heurtaux
(guitare)
-Vincent "Vinz" Mercier
(basse)
-Raphael Mercier
(batterie)
TRACKLIST
1) Positif à bloc
2) L’Homme s'entête
3) Commedia dell'inferno
4) Même si j’explose
5) L'Esprit du temps
6) Tout doit disparaître
7) Sérum barbare
8) Raison close
9) Pulsion
10) Vertige des mondes
11) La Valde des pantins
12) Soyez vous-même
DISCOGRAPHIE
On avait cru Mass Hysteria perdu avec la sortie de leur album éponyme, mais Une somme de détails et surtout Failles ont successivement démontré que le groupe était bien vivant et prêt à en découdre. Si un changement de label et l’arrivée d’un nouveau bassiste auraient pu mettre à mal cette renaissance, il n’en est rien. Failles se voulait un album brut, intense et puissant où l’utilisation des machines chères au groupe était mis de cote ; dans L’armée des ombres, le pari est de parvenir à remettre ces sons indus en vitrine tout en gardant le coté mastoc de Failles. A priori un défi particulièrement ardu, mais pas pour les Mass…
La première chose qui frappe, c’est la magnifique pochette de l’album réalisée à parti d’une photo de l’artiste finlandais Juha Arvid Helminen. Sombre, malsaine, on se dit que si elle reflète le contenu de ce disque, cela promet. A la première écoute, on est effectivement surpris et parfois dérouté par ce retour à une utilisation massive des machines, une forme de retour aux sources. Le groupe a fait appel à une vieille connaissance, Olivier Coursier, l’ancien gratteux de… Mass Hysteria, pour la programmation. Le résultat est excellent puisque ses programmations se tirent la bourre avec les guitares rageuses ou l’on ressent de plus en plus les influences de Yann Heurtaux et son cote thrash. L’arrivée de Vincent Mercier semble redonner un peu plus de place à la basse et s’accorde particulièrement bien avec le jeu de Raph (le nom de famille y est peut-être pour quelque chose).
Les trois premiers morceaux s’enchainent tel un gros coup de massue ; c’est brutal, violent, tranchant, ça plante le décor. Les Mass sont énervés et c’est une bonne nouvelle, car qu’est-ce qu’ils sont bons quand ils sont en colère ! Tout y passe, un couple guitare-batterie dévastateur ("Tout doit disparaitre"), une pincée de punk qui n’est pas sans rappeler "P4" ("Vertige des mondes"), un morceau pesant qui dégueule l’electro ("Pulsion"), des morceaux construits pour la scène ("L’Homme s’entête", "Soyez vous-même", "Positif à bloc")... Bref, musicalement, cet album nous fait vaciller, et donne envie de bouger la tète et de sauter partout (comment ça le stage-diving est interdit au bureau ?). Les textes et le chant de Mouss sont à l’image de cet album, plus sombres, plus directs, plus corrosifs (« je refuse, j’accuse, je mets en doute mais encore, je me révolte contre une société qui dort ») et fustigent la noirceur du quotidien (« je n’aime pas ce que je vis, l’usine est d’un mortel ennui, plus de pressions subies, plus de dépression »), mais restent parfois positifs (« quelques êtres sur ma route me donnent le sourire, les aimer plus que la peur de mourir »).
Pour résumer, cet album est certainement le meilleur moyen de recruter pour rejoindre l’armée des Mass. En effet, s’il peut paraitre complexe au départ, on est ensuite rapidement emporter au cœur de la tornade et c’est là que Mass Hysteria donne sa pleine mesure. Si « MH n’est pas un gang, pas un posse », c’est clairement une machine de guerre qui nous a pondu des morceaux qui transpirent le live, d'ailleurs le groupe a déjà pris la route pour défendre cet album avec en point d’orgue un Olympia (excusez du peu) prévu en avril 2013. Qu’on se le dise, où passe Mass Hysteria et son Armée des ombres, tel une bande d’Attila du métal, l’herbe ne repousse pas…