CHRONIQUE PAR ...
Malice
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
17.5/20
LINE UP
-Roine Stolt
(chant+guitare+claviers+basse)
-Hasse Fröberg
(chant+guitare)
-Tomas Bodin
(claviers)
-Jonas Reingold
(basse)
-Felix Lehrmann
(batterie)
TRACKLIST
1) Numbers
2) For the Love of Gold
3) Pandemonium
4) For Those About to Drown
5) Rising the Imperial
DISCOGRAPHIE
Soyons honnête : avant d'écouter Banks Of Eden, je ne connaissais pas les Flower Kings. Certes, j'avais lu ce qu'on disait d'eux, mais jamais je n'y avait prêté une oreille, de peur d'être déçue... d'avoir à prononcer cette phrase fatidique : « Flower Kings, c'était mieux avant ». Mais vint le jour où je dus chroniquer leur dernier album, Banks Of Eden. Et me voilà, à la fin de ma première écoute, avec la sensation d'avoir écouté quelque chose d'énorme. Deux possibilités : soit les Flower Kings étaient plus-que-parfaits avant, soit ils ont fait un retour en force.
Que pourrais-je bien vous dire pour vous convaincre de vous procurer Banks Of Eden, sans que ma chronique ne se transforme en éloge ridicule ? Que c'est un album qui m'a inspiré confiance, dès les premières secondes ? Que j'avais attendu des années de retrouver l'esprit prog des King Crimson, et que cet esprit, je l'ai retrouvé chez eux ? Vous savez, il y a tant d'albums du genre qui donnent l'impression que les groupes se sont forcés pour que le résultat soit un peu complexe et fou. Banks Of Eden, lui, n'est fait d'aucune de ces contraintes. Au contraire, on y ressent le plaisir que les musiciens ont eu à composer, interpréter et enregistrer. On y ressent le côté barré inhérent à tout bon rock prog, et ce de manière immédiate.
Dès les premières secondes de "Numbers", on est déjà aspiré dans la spirale musicale des Flower Kings. S'ils s'étaient juste contentés de faire du rock, cela aurait été déjà bien. Seulement, le groupe en a décidé autrement : on retrouve tout au long de Banks Of Eden des ambiances jazzy qui interviennent parfois sans qu'on s'y attende, provoquant une surprise délicieuse. Même constatation avec les instruments parfois loufoques qui apparaissent le temps d'un motif. Autant de petites échelles qui transforment les 25 minutes de "Numbers" en 25 minutes de bonheur. Cependant, l'édition originale contient également 4 autres chansons, presque toutes aussi intéressantes que "Numbers". "For the Love of Gold" et son ambiance lumineuse rappelle Steve Vai, tandis que "For Those About to Drown" fonctionne sur une ligne de chant narrative. Plus tordue, "Pandemonium" se montre pourtant moins marquante et efficace que le reste.
L'album se termine avec "Rising the Imperial", fantastique hymne romantique reprenant les thèmes amenés par ses prédécesseurs. Elle est sans doute la chanson la moins complexe de tout l'album, mais elle n'en reste pas magnifique, le groupe ayant décidé - bonne idée - de jouer sur la corde de la justesse et de l'émotion. Les voix de Roine et Hasse, loin d'être des voix qu'on considérerait comme "parfaites", transmettent l'émotion nécessaire au titre, soulignées par une guitare résonnante. Un mode de fonctionnement parfait pour un album excellent, rempli de compositions qui ne manquent ni de pertinence, ni d'efficacité.
Franchement, je ne suis toujours pas sûre de savoir quelle note mettre à ce Banks Of Eden. C'est souvent ce qui m'arrive lorsqu'on me présente un truc énorme : je perds mes moyens, je note à la dernière minute, je m'en veux pendant des siècles puis en y repensant, je me dis que ma note correspond bien à ce que je pense, finalement. Je n'ai qu'une certitude : Banks Of Eden est un album fantastique, une très bonne surprise et un coup de coeur à coup sûr. Indispensable.