CHRONIQUE PAR ...
Bigtonio
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
18/20
LINE UP
-Roine Stolt
(chant+guitare)
-Tomas Bodin
(claviers)
-Hasse Fröberg
(chant)
-Michael Stolt
(basse)
-Jaime Salazar
(batterie)
-Hasse Bruniusson
(percussions)
TRACKLIST
CD 1
1)In The Eyes Of The World
2)A Room With A View
3)Just This Once
4)Church Of Your Heart
5)Poor Mr. Rain's Ordinary Guitar
6)The Man Who Walked With Kings
7)Circus Brimstone
8)Crying Clown
9)Compassion
CD 2
1)Pipes Of Peace
2)The End Of Innocence
3)The Merrygoround
4)Don Of The Universe
5)A Day At The Mall
6)Different People
7)Kingdom Of Lies
8)If 28
9)Ghost Of The Red Cloud
10)Hotel Nirvana
11)Stardust We Are
DISCOGRAPHIE
Après avoir lu le nom des musiciens, il ne vous aura pas échappé que cette formation nous vient de Scandinavie, de Suède pour être exact. Pourtant la première chose qui frappe à l’écoute de ce merveilleux double album, c’est l’exceptionnelle chaleur et l’émotion qui se dégage de la musique produite. The Flower Kings redonne toutes toutes ses lettres de noblesses au rock prog' et se pose avec brio en successeur des Yes et autres King Crimson. Si vous aimez en plus de ces deux références absolues Spock's Beard, Camel, Rush ou Transatlantic, alors n’hésitez plus : déliez la bourse et procurez vous cette magnifique œuvre.
Il est difficile de se souvenir de tous les points forts de l’album qui contient la bagatelle de 20 chansons pour plus de 130 minutes de bonheur. C’est pourtant la dure tâche à laquelle je vais me livrer sous vos yeux (et sans filet !). Commençons par le commencement. La production de l’album est parfaite tant par la qualité de la prise de son dénuée de toute saturation que par la perfection et le juste dosage des mixages des différents instruments. Il aura certainement fallu toute la maîtrise de Tomas Bodin, qui n’en est certes plus à son coup d’essai, pour nous livrer cette offrande musicale.
L’atmosphère de l’album est extrêmement consistante et vous emmène vite dans un autre monde lancinant peuplé d’harmonies langoureuses et exotiques de cithares, mellotrons, orgues et cuivres flamboyants. On peut globalement distinguer deux parties dans le premier CD qui ne comprend que très peu de vocaux (seules les chansons 1 et 9 sont chantées). Tout d’abord une partie très harmonique et un peu moins progressive (qu’on peut rapprocher à mon avis de "Lizard" de King Crimson) qui comprends les 5 premières chansons. Ces chansons forment une entité homogène sublime qui s’imposera comme un modèle du genre : parties instrumentales nombreuses avec une composition (une orchestration devrais-je dire !) riche mais sans excès qui réussi le pari de magnifier chaque intervention des instruments en les faisant intervenir à la bonne place, au bon moment et au bon volume.
La deuxième partie du CD1 comprend les quatre dernières pistes. L’ambiance change radicalement dès le début de "The Man Who Walked With Kings" avec un son de manège qui semble maléfique. On encaisse alors 24 minutes de rock prog acharné : le groupe se hisse au niveau des plus grands, les surpassant peut- être a maintes reprises (cf : "Circus Brimstone" à partir de la dixième minute). Les flûtes traversières, mellotrons, orgues aux sons torturés mais aussi la guitare, la cithare et les nombreux sons analogiques nous chahutent et nous émerveillent, effaçant progressivement toutes nos certitudes harmoniques pour imposer une musique spontanée qui prouve l’immense talent des suédois. Le CD finit par une ballade nostalgique sombre qui nous fait retrouver avec délice la voix d'Hasse Fröberg qui aurait du peut-être intervenir d’avantage sur cette galette.
Le CD2 poursuit la merveilleuse aventure sonore, mais cette fois ci, les parties vocales ne sont pas laissées pour compte, et ce pour notre plus grand plaisir. On citera "The Merrygoround" et sa structure particulière qui n’est pas sans rappeler certaines parties des Floyd dans The Wall. "Don of the Universe" vous fera survoler les déserts orientaux comme Camel a si bien su le faire avec la chanson "Sahara" de leur album Rajaz (excellente œuvre, à posséder dans sa discographie !).
Après six pistes de qualité (ma préférence allant à "Different People", une superbe ballade brit pop prog au groove irrésistible), on arrive alors à la perle de l’album : "Stardust We Are", qui ne dure pas moins de 25 minutes, 1500 secondes durant lesquelles vous jubilerez d’avoir acheté l’album. Juste avant d’aborder cette chanson, je rendrai hommage à Thomas Bodin pour son talent de compositeur au piano et la superbe interpretation de "If 28" très beau thème rêveur et éthéré égrené par le pianiste en solo.
"Stardust We Are" est donc la pièce maîtresse de ce double album du même nom. Une piste à plusieurs visages de par sa longueur bien sûr, et en quelque sorte un reflet des précédentes chansons. On retrouve on effet successivement tous les instruments ou presque dans une succession génialissime de thèmes toujours très marquants. Tout est bien en place et le son est génial. A chaque écoute vous découvrirez des petites finesses sonores qui ne cesseront de vous faire redécouvrir l’œuvre (cf. : les petites cascades de notes à la harpe qui apportent une fraîcheur délicate au second plan sonore). Je vous laisse sur ces impressions et souhaitent que vous écoutiez cette œuvre essentielle dans l’histoire du rock prog actuel.