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CHRONIQUE PAR ...

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Wrathchild
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 9/20

LINE UP

-Blaze Bayley
(chant)

-Thomas Zwijsen
(guitares)

-Andy Neri
(guitares)

-Claudio Tirincanti
(batterie)

-Lehmann
(basse)

TRACKLIST

1) King Of Metal
2) Dimebag
3) The Black Country
4) The Rainbow Fades To Black
5) Fate
6) One More Step
7) Fighter
8) Judge Me
9) Difficult
10) Beginning

DISCOGRAPHIE


Blaze Bayley - The King Of Metal
(2012) - heavy metal - Label : Blaze Bayley



Blaze Bayley se prendrait-il pour Dieu? A en voir la pochette de son dernier opus et après la collaboration avec Lone Wolf sur le titre "The One You Never See" sur leur album Army of the Damned, la question semble avoir toute raison d'être. Autre explication, il se prend pour un martyr. Quoi qu'il en soit, avec un titre pareil, voici un album qui ne doit pas manquer son coup, au risque de se prendre des vannes dantesques.

Il y a deux ans sortait le très bon Promise And Terror accouché dans la douleur après le décès de son épouse. En 2012, Monsieur Bayley repointe son nez, avec un line-up complètement différent et un titre assez couillument prétentieux. Car, le Dieu du métal, on le connait, c'est Rob Halford. On a aussi le Prince des Ténèbres,  même si celui-ci ne fait que peur aux enfants de moins de 8 ans. Quant au Roi du Métal. On en a plusieurs. C'est la bande Manowar. Ou Kings of Metal, dans la langue de Shakespeare et la leur par la même occasion. Alors, Blaze Bayley? Opportuniste? Plagieur? Ou vizir à la place du vizir?
La référence à Manowar semble bien placée puisque le premier titre est censé être un hommage à Scott Columbus, ancien batteur du groupe. Mais après écoute et lecture des paroles, tout ça est moins sûr...  Il ne reste qu'un titre somme tout basique où les guitares tentent de se faire agressives sur du speed mené par des doubles grosses caisses. Le deuxième titre est quant à lui évident. Oui, même avec une musique très power metal européen, il s'agit bien d'un homage à Dimebag. Mais après réflexion, un inversement des musiques aurait été plus judicieux, même si aucune ne rend justice aux musiciens nommés et toutes deux tombent misérablement à plat.
Puisque l'on parle d'hommages, il semble que le titre "The Rainbow Fades to Black" soit pour RJD avec une musique très influencée par tout ce que le grand - par le talent - monsieur a fait. Bon, et la référence à l'arc-en-ciel y est aussi pour beaucoup. A part ça? Ben, pas vraiment grandchose. Bien sur, l'élément Maiden est présent, notamment sur "Fighter" ou encore "Fate" avec sa structure, ses choeurs en « oooohhhh » et ses soli. Mais un tel morceau n'aurait jamais trouvé sa place sur un album de la vierge de fer. Il donne clairement l'impression d'être le fruit d'un groupe de reprises qui se serait essayé à écrire un vrai morceau à eux! Quant aux soli de "Fighter", ils sont presque pompés note sur note, sauf que l'interprétation laisse beaucoup à désirer.
Le reste de l'album sonne daté - mais pas du genre revival. Pas assez agressif. On manque de pêche, d'arrogance, et de cette petite étincelle qui fait les grands disques. On a droit au piano, "One More Step", digne de Jon Oliva ou bien certains passages sur "Judge Me" qui font un peu penser à Savatage. Mais l'ensemble du disque est mal tissé. Oeuvre de seconde division, voire ligue départementale. Ou encore carton pâte scotché plus que grosse métallurgie bien soudée. "Difficult" sonne gros, un peu métal US,  dans la veine de Destiny's End. Le tout se termine par une ballade - oui, une autre - acoustique celle-ci, intitulée, "Beginning." Plutôt un détour, ce disque. Une perte de vitesse. Ou encore perdu dans le brouillard. Mais, s'il-vous-plait, pas un commencement! 
Et les paroles? Un autre point faible. Ça ne vole pas très haut. "Dimebag" n'est qu'un accompte des événements tragiques dans un ordre chronologique. "Fighter" n'est qu'à dix mille lieues du lyrisme du "Wrestler" de Springsteen. Il semble que le bonhomme aime s'apitoyer sur son propre sort. En gros, les gens le jugent sans le connaitre, même si pour le faire, il faidrait que ceux-ci eussent vécu ce que lui a vu, mais c'est un combattant, et avec l'aide de ses fans, il continue d'avancer, de faire un pas de plus, car il peut changer son destin, et ce en dépit des nombreuses erreurs du passé. Il n'est pas mieux que tout le monde, juste beaucoup mieux que ce que les gens pensent de lui. A vous de retrouver les titres dont ces paroles sont extraites. Ça devrait pas demander un génie...


Dieu du métal? Chef d'oeuvre métallurgique? Pas vraiment. Plutôt rouillée, la lourde structure se casse la gueule par faute de sidérurgie défectueuse. Mais de roi, il n'est ici nullement question.


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