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CHRONIQUE PAR ...

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Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 11/20

LINE UP

-Poun 
(chant) 

-Shaun Davidson
(chant) 

-Snake 
(guitare) 

-Etienne 
(basse) 

-Hervé 
(batterie)

TRACKLIST

1)Come on Down
2)We Don't Care
3)Fear
4)No Way
5)Enemies of the State
6)Destruction
7)Telling Me Lies
8)Take Control
9)Pedal to the Metal
10)Hell on Earth
11)Outro

DISCOGRAPHIE


Black Bomb A - Enemies of the State
(2012) - hardcore punk - Label : At(h)ome



Le chant dans Black Bomb A c'est Poun et un autre type. Jusqu'ici la logique adoptée était celle de la complémentarité : qu'il s'agisse du grain hardcore médium de Djag ou des raclements death d'outre-tombe d'Arno, le deuxième chanteur du groupe était toujours clairement différent du premier et de ses légendaires hurlements aigus. Malgré les nombreux remaniements de personnel cet aspect avait perduré depuis plus de quinze ans... et c'est fini. Ça fait bizarre.

Vu que vous voyez déjà venir la principale critique négative dont cet album fera l'objet, commençons par les trucs biens. Le son a fait l'objet d'un parti-pris : le spectre des graves est laissé à la basse et les grattes sont donc tranchantes et crues... mais pas massives pour un sou à la première écoute. Sauf qu'il suffit de monter le volume pour que la magie fonctionne ! En parfaite cohésion avec l'orientation punk-hardcore, cette approche est un peu l'anti-Speech Of Freedom et fonctionne à merveille vu le style pratiqué. Comme un bonheur n'arrive jamais seul Étienne prend possession de cet aspect avec brio et c'est pour cause : sachant qu'il allait se barrer après l'enregistrement, l'homme de l'ombre a visiblement décidé de laisser une trace. Ô merveille : Enemies Of The State est le seul album de BBÄ où la basse pèse un tel poids et c'est kiffant. Les parties de slap servant de base aux couplets de "No Way" ou "Take Control" en sont les exemples les plus flagrants, mais même quand la basse suit les guitares on l'entend parfaitement, ce qui permet de profiter du jeu endiablé du désormais ex-bassiste. La valeur ajoutée est telle qu'on regrette franchement que ça n'arrive que maintenant !
Du punk-hardcore donc, à fond les ballons. Ne cherchez pas les éléments métal de la période Arno qui avaient déjà presque tous disparus sur From Chaos, ici c'est du gros old-school dans ta face, le genre à casquette et tatouages qui case de la dédicace entre les morceaux sur scène. Ça va du riff HxC à base de gros ramonage de corde syncopé comme on en a entendu des milliers à des accélérations pied au plancher pour un résultat keupon en diable ("We Don't Care" et "Telling Me Lies" en tête)... donc efficace par nature mais dénué d'une quelconque identité. Et sur ce canevas trop souvent convenu débarque Shaun Davidson, doté d'un organe de type hardcore old-shool surboost (il rappelle parfois Speed Strid) et qui évolue donc dans tout ça comme un poisson dans l'eau. Habitué au chant à deux dans Drive-By Audio (qui sont des copains), Davidson fait jeu égal avec ses prédécesseurs en termes de placement et de ping-pong rythmique... mais niveau complémentarité il faut bien avoué que c'est foutu. Les deux voix demandent parfois une étude attentive pour qu'on sache qui chante quoi, une toute première dans l'histoire du groupe... dès que les vocalistes beuglent sur un plan téléphoné on constate qu'on est passé d'un duo réputé pour son spectre à deux chanteurs de hardcore qui hurlent sur du hardcore ! La perte d'impact est double : les meilleurs moments cognent moins et les moments plus bancals ne sont plus compensés par ce double chant complémentaire qui marchait si bien.
Les seuls moments intéressants se profilent quand le groupe sort de ce maudit carcan hardcore-punk et ils ne sont pas assez nombreux. Prenons "Come on Down" : le riff syncopé du début est très intéressant avec sa basse basique et méchante, le chant rock décadent de Poun est nickel... puis le riff et Shaun débarquent et on est brutalement balancé dans un truc qui tape mais n'a pas d'âme. Si le passage où Poun chante en harmonie avec lui-même de "We Don't Care" a un tel impact, c'est surtout car ce qui précède est saturé de clichés. Le single "Pedal to the Metal" (non, c'est du core, cherchez pas) serait ennuyeux à crever si on ne s'amusait pas à écouter la basse s'éclater derrière, "Destruction" est gâchée par un couplet salement bateau alors que la compo recèle par ailleurs des passages ambiancés marquants... et ainsi de suite. A l'échelle de l'album "Fear" est la seule compo à retenir l'attention au final grâce aux arrangements des couplets et à un refrain emprunt de modernité. Petite pointe d'inquiétude finale : on peut chanter le refrain de "Look at the Pain" sur celui de "Enemies of the State"... essayez, vous verrez. Tout ça n'est pas vraiment enthousiasmant, sans compter qu'on frémit d'avance à l'idée d'écouter "Look at the Pain" ou "Mary" chantés par Shaun en concert.


On peut voir le verre à moitié plein et parler d'un album de hardcore toujours efficace et pêchu, très bien joué et chanté par des mecs qui connaissent le truc à fond. On peut le voir à moitié vide et se dire que Black Bomb A a dynamité presque tout ce qui faisait leur identité artistique avant de remplacer ça par des éléments génériques. En ce qui concerne votre serviteur, la note indiquera assez clairement où il se situe.


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