Vous savez ce que je pense des albums de reprises (souvenez-vous Caliban et son catastrophique Coverfield) … surtout quand il s’agit d’un seul et même groupe rendant hommage à/pompant ses idoles. La différence ici, c’est que Dying Fetus ont joué la sécurité : plutôt que d’aller massacrer certaines œuvres historiques du metal au sens large, ils ne sont pas allés plus loin que leur créneau habituel.
Ici donc, point d’incursions délirantes chez un artiste pop ou eurodance, Dying Fetus qu’on ne présente plus sont des pure fucking death metallers. En toute logique, le programme des festivités ne comporte absolument que de l’extrême : death, grind, death, death et encore death. C’est assez hallucinant de constater qu’à l’écoute distraite des morceaux originaux, on croirait qu’il s’agit d’un unique artiste. Et pourtant, on a du Bolt Thrower, du Napalm Death, du Cannibal Corpse et du Pestilence entre autres. Votre serviteur doit avouer qu’il connaissait uniquement les titres des deux derniers cités avant d’attaquer History Repeats. Après une petite séance de rattrapage, nous constatons que les américains se sont montrés plutôt fidèles à leurs modèles. Voire même un peu trop fidèles … “Twisted Truth” de Pestilence qui devrait être la chanson se démarquant un peu de par ses guitar-synth devient tout à coup plus commune. Ne reste que son solo mélancolique pour préserver quelques peu l’âme du titre original.
Le reste du temps, c'est du death parfaitement exécuté (comme d’habitude avec Dying Fetus) : growl monolithique, paroles incompréhensibles, double pédale inarrêtable, blast-beats. Quelques éléments mélodiques comme les solis de guitare d’un point de vue général (“Fade into Obscurity” de Dehumanized et “Unleashed upon Mankind” de Bolt Thrower) viennent égayer un peu la relative monotonie du propos. Dommage qu’ils soient tous tellement brefs. On ne peut pas dire que le son 2011 apporte un véritable plus aux reprises. Plus précis ? Pas tant que ça. Plus puissant ? Ça ne fait pas tellement défaut aux compos originelles. On nous a tout de même gâtés avec une petite exclusivité : “Rohypnol”. Elle est malheureusement pour eux, bien trop courte pour être vraiment intéressante (en résumé, c'est une succession de gruik gruik avant que n'arrive une grosse avalanche de blasts, tout ça en 43 secondes). Et voilà, on a fait le tour.
Mon avis sur ce History Repeats se rapproche du précédent cover EP que j’ai chroniqué sur un point : ça n’a vraiment aucun intérêt à moins d’être vendu en bonus d’un véritable album. Trop proche des originaux, trop restreint au niveau des genres visités. L’exécution sans faille les aide à se faire pardonner ce manque flagrant d’inventivité ... mais c’est tout. Un vrai nouvel album, voilà ce qu'on veut !