CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Mick Barr
(guitare+chant)
-Mick McMaster
(basse+chant)
-Colin Marston
(guitare)
-Leb Weinstein
(batterie)
TRACKLIST
1)Dimensional Bleedthrough
2)Autochthon
3)Aridity
4)The Mountain
5)Intraum
6)Monolith of Possession
DISCOGRAPHIE
Après avoir créé sa petite sensation avec un album éponyme plutôt novateur en 2008 taillant sa route dans les croupières d’un black metal virevoltant et technique, Krallice revient avec les mêmes intentions et le même personnel. Ce n'est pas pour déplaire aux fans de black technique qui ont accueilli cet album avec entrain. Pas la Révolution mais l'évolution somme toute logique. Toujours des sommités du mathcore donc. Et toujours du black metal recherché, des riffs bourrés de notes et des tourbillons en pagaille. Redite totale alors ?
Non, fort heureusement. Par contre, il est indéniable que le groupe cuisine sa musique à la même sauce et ceux qui ont connu le premier album ne seront point surpris le moins du monde. Krallice fait du Krallice en somme, et c’est un constat assez étonnant à tirer pour un deuxième album. Car il implique au moins 2 choses. La première, la moins réjouissante, c’est que le groupe est proche de l’auto-plagiat pour qu’on le reconnaisse aussi nettement. La deuxième plus enthousiasmante et rare, c’est qu’il possède son identité propre et forte acquise dès le premier album. Les deux assertions sont vraies. Le terme plagiat est trop fort cependant et c’est avec grand joie que nous nous accommodons de ce constat. L’écart entre les 2 productions est notable même si elles officient dans le même style. Néanmoins il faut reconnaître que la troupe n’a pas énormément varié sa soupe depuis l’album précédent.
Les riffs sont toujours spiraux, abreuvés d’un déluge certain de notes, accompagnés d’une batterie véloce, plutôt en retrait mais qui sait varier ses effets avec, sinon inspiration, justesse. Le chant, relativement peu présent dans cette musique majoritairement instrumentale qui fait la part belle aux capacités des guitaristes, oscille encore une fois entre le black vargien et le core hurlé, mariage de raison entre les 2 mondes pour un groupe dont l’origine est celle qu’elle est. La basse a droit à ses moments de lumière, mais globalement elle reste dans l’arrière-plan se contentant de tisser la trame de fond pour solidifier les fondations rythmiques. La reprise des mêmes ingrédients a-t-elle le même résultat ? Fort heureusement oui ! Les compositions sont toujours à tiroir et se dévoilent au fur et à mesure du temps. N’espérez pas avoir tout saisi dès la première écoute. Les riffs sont agréables, avec cette patte Krallice désormais reconnaissable, orientés black évidemment mais teintés de menues mélodies.
On retrouve les maelströms bouillonnants du premier album ainsi que, évolution, de longues plages de calme balayées par de simples accords de guitare répétés à l’infini (cf la fin d’"Aridity", qui porte bien son nom par ailleurs, ou "Intraum"). Oui, ça existait déjà sur le premier album, mais la chose est plus poussée désormais. Ce n’est pas un mal, bien au contraire. On parle de black et il demeure important de proposer ces passages simplissimes qui ont fait la base du genre. Non seulement ils rappellent que le groupe est bien un groupe de black mais aussi ils laissent respirer l’auditeur qui pourrait se retrouver noyer dans la déferlante des accords. Sur le reste, il n’y a finalement pas grand chose à dire ou redire tant Krallice use à bon escient de sa science de la composition pour fabriquer des chansons longues et passionnantes ... comme sur le premier album. La principale retenue viendra donc de ces similarités entre les 2 disques.
Ce qui conduit à dire que le groupe s’est engagé dans une voie risquée. Catégorisé comme novateur de part sa façon de composer et de jouer, il a tendance à s’enfermer dans la voie qu’il s’est lui-même tracée. Nul doute que ça risque de lasser pour de futurs albums ... Néanmoins on ne boudera pas notre plaisir pour ce Dimensional Bleedthrough qui apporte ce qu’il promettait : une bonne dose de black torturé.