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CHRONIQUE PAR ...

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TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-Mick Barr
(guitare+chant)

-Nick McMaster
(basse+chant)

-Colin Marston
(guitare)

-Lev Weinstein
(batterie)

TRACKLIST

1)Wretched Wisdom
2)Cnestorial
3)Molec Codices
4)Timehusk
5)Energy Chasms
6)Forgiveness in Rot

DISCOGRAPHIE


Krallice - Krallice
(2008) - black metal - Label : Profound Lore Records



Prendre un regroupement d’artistes issus d’un milieu plutôt mmmh ... comment dire ?, à l’opposé du black metal comme l’un des porte-étendards du renouvellement du genre, c’est quelque chose d’à la fois délicieusement ironique et de potentiellement tragique. Un genre qui prône la culture traditionnelle, le renfermement sur soi et toute une série d’autres extravagances peu compatibles avec l’idée de déstructuration réfléchie de la musique, de complexité volontaire et de cheminement tortueux du mathcore. Car oui, les membres de Krallice sont issus du mathcore. Non, ils ne rigolent pas, mais pas du tout.

La première chose qui frappera l’auditeur pensant s’attendre à un side project d’artistes aux aspirations avant-gardistes est la froideur du son et son inscription aux fer rouge dans le genre black metal. La première chose qui frappera l’auditeur pensant entendre un autre groupe de black metal est cette avalanche de notes qui ne tarde pas à s’abattre sur lui. Les membres de Krallice ont choisi de s’adonner à un black metal portant clairement en lui les graines de leur genre de naissance, la complexité. Complexité mélodique, complexité de la structure et enchaînements peu évidents à digérer. Il faudra vous attendre à avoir quelques difficultés avec ce disque lors de vos premiers contacts. Le chant, d’obédience un poil burzumienne, mais mélé à un fond de core, offre toutefois un cadre de référence suffisamment carré à l’adepte du black metal pour ne pas se perdre. Problème : il n’est que peu présent. La musique de Krallice est en effet une ode à l’instrumentalité, et particulièrement à la guitare qui se voit affublée de multiples couches aux combinaisons alambiquées doublées d’une structure pas toujours évidente.

Basse et batterie ne sont pas oubliées néanmoins, et la basse est agréablement présente dans le spectre sonore. Souvent simple accompagnatrice, elle peut se laisser aller à créer des lignes bien à elle, en phase avec la tonalité d’un album contemplativo-tragique. La batterie joue son rôle de maître-rythme s’employant à le garder le plus souvent, au travers de blasts ou de mid tempi plus ou moins rapides. Elle aussi a le droit à quelques breaks, mais elle n’est pas l’attraction première. Les guitares par contre se livrent entièrement. Si elles ont une tendance non dissimulée à envahir l’auditeur de notes rapides, les compositeurs sont suffisamment intelligents pour avoir compris que le black metal, c’est l’ambiance avant tout, et parfois la simplicité. Ils ont donc pensé à inclure des plages de notes répétées à quasi l’infini typiquement dans la veine du genre. Un repos bienvenu en même temps qu’une certaine vision de la descente aux enfers du black. Hautement nécessaires à cette musique qui se veut noire, ces moments entérinent Krallice comme un vrai groupe de black metal.

Niveau ressemblances, je n’ose dire influences, les soli rappelleront aux amateurs avertis le Fas de Deathspell Omega. Le son et les blasts sembleront comme des relents de Lja. Krallice ne surgit pas de nulle part en tout cas. Par contre, il va dans la fosse sombre qui plonge les amateurs dans la béatitude. C’est très surprenant de la part de mathcoreux et il faut savoir accueillir cette nouvelle comme il se doit : elle est bonne. Le genre de Satan est capable de prouesses insoupçonnables en terme de défrichage de nouveaux territoires. Nouveaux territoires ... oui et non cependant. Krallice a clairement créé un son à lui, fait avancer le genre avec cette attention unique portée à la complexité des parties de guitare. Pourtant ce n’est pas une révolution du genre pour autant, à la manière d’un Emperor à l’époque de In the Nightside Eclipse ou de Dimmu Borgir avec son Puritannical Euphoric Misanthropia. Le terme évolution convient ici bien mieux.


Quoiqu’il en soit, la réussite est indéniable et à saluer. Krallice a réussi son pari que d’imposer sa crédibilité à un microcosme incrédule et dubitatif face à l’arrivée de mathcoreux. Du pur black metal, abrasif et torturé. Trituré aussi. Un voyage exigeant qui en laissera clairement sur le carreau. Pour ceux qui apprécient ce type d’aventure, la récompense est au bout.


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