CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11.5/20
LINE UP
-Karl Sanders
(guitare+chant)
-Dallas Toler Wade
(guitare+basse+chant)
-George Kollias
(batterie)
TRACKLIST
1)Kafir !
2)Hittite Dung Incantation
3)Utterances of the Crawling Dead
4)Those Whom the Gods Detest
5)4th Arra of Dagon
6)Permitting the Noble Dead to Descend to the Underworld
7)Yezd Desert Ghul Ritual in the Abandoned Towers of Silence
8)Kem Khefa Kheshef
9)The Eye of Ra
10)Iskander D'hul Karnon
DISCOGRAPHIE
Nile -
Those Whom The Gods Detest
Nile en 2009, c’est quand même une énorme institution du death metal. Brutal, technique et estomaquant sont des mots souvent associés à leur musique. Difficile de passer à côté de ce groupe si on doit délivrer une liste des groupes de death qui comptent depuis le début des années 2000. Voilà une décennie que le groupe domine la scène avec un style qui lui est propre, teinté toujours de ces sonorités égyptiennes. En 2009 Nile continue sur sa lancée après un Ithyphallic majestueux, même si sans surprise.
Avec ce Those Whom The Gods Detest, Nile ne change pas d’orientation pour un iota. Toujours death brutal ultra rapide et sans concession, étouffant par son déluge d’accords et ses changements de rythmes incessants, cet album met son auditeur dans un confortable fauteuil bien connu. Pas de surprise. Armé d’un concept cette fois, Nile va vous raconter comment les dieux nous détestent, nous autres adorateurs du metal. Il y a sûrement beaucoup de choses à dire, en tout cas, il y a beaucoup de riffs à composer sur le sujet. 56 minutes 40 exactement. La première impression avec cet album, c’est... qu’il est plat. Et oui, aussi étonnant que celui puisse paraître pour une musique si dense et complexe, ça sonne plat. Pourtant Nile est bien là. Tempi ultra rapides, variations sans discontinuer, notes en quantité déraisonnables, instruments orientaux, et pourtant... on s’ennuie lors de cette première écoute. Les écoutes ultérieures vont néanmoins apporter un peu plus de grain à moudre, normal pour un groupe qui produit de la musique aussi difficile à aborder.
Cependant, cette impression que quelque chose ne tourne pas rond demeure. Il manque la flamme à cet album il semblerait. Nile n’a jamais réellement évolué musicalement parlant, si ce n’est à acquérir une maturité dans ses compositions toujours plus grande et considérable. Annihilation Of The Wicked et Ithyphallic montraient un visage plus policé et « mélodique » que les premiers efforts, mais le style restait le même, du death très brutal garni d’éléments orientaux. Ithyphallic pour la première fois d’ailleurs semblait montrer un groupe qui faisait du surplace. Sa qualité de composition stupéfiante mettait le holà sur les réserves toutefois. Là par contre, la donne est différente car Nile ennuie. Et il est assez difficile de savoir pourquoi. Enfin si. Les chansons sont trop longues. 5 d’entre elles dépassent les 6 minutes et c’est trop. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la meilleure chanson de l’album est la plus courte (exception de l’instru) : "Permitting the Noble Dead to Descend to the Underworld". Enfin quelque chose de bon !
D’autant que le groupe n’a peut-être plus autant de choses à dire au bout de son 6e album. Fatalement il arrive dans cette zone très dangereuse où la bouteille et l’habitude tendent à prendre le pas sur la fougue et il semble que le moment soit arrivé pour Nile. Les attentes sont tellement fortes avec ce groupe de toute façon. Ses standards étaient beaucoup trop élevés et il fallait qu’il déçoive. C’est désormais chose faite. Alors j’entends déjà les gens protester « Mais c’est un album de merde ou quoi ?». Non. Non, Nile n’a pas fait un mauvais album. Le groupe a simplement fait un album sans étincelle et moyen. La composition manque de pêche et c’est valable pour toutes les chansons de l’album sauf 2. Pour sa stature, très moyen. Donc potable pour le commun des groupes de death. Et ce n’est de toute façon pas assez pour les amateurs exigeants de death technique. On ne retrouve pas la magie de compositions comme "Papyrus Containing ..." ou "Unas, Slayer of the Gods". Ici tout est plus ou moins moyen, aucun riff n’arrive à accrocher suffisamment pour rester en tête.
Ce qui donne fatalement une déception, tout à fait légitime pour un monstre sacré comme Nile. Peut-être sont-ils allés trop vite pour celui-là et faire une petite pause pourrait les relancer en leur apportant ce souffle frais dont le groupe a fortement besoin. Les fans peuvent acheter par curiosité, les autres peuvent regarder les albums précédents s’ils veulent découvrir le groupe.