CHRONIQUE PAR ...
Dexxie
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15.5/20
LINE UP
-David Eugene Edwards
(chant+banjo+guitare+accordéon)
-Pascal Humbert
(basse+contrebasse+piano+orgue
+chœurs)
-Jean-Yves Tola
(batterie+percussions+chœurs)
TRACKLIST
1)Hutterite Mile
2)Outlaw Song
3)Blessed Persistence
4)Alone and Forsaken
5)Single Girl
6)Beyond the Pale
7)Horse Head Fiddle
8)Sinnerman
9)Flutter
10)La Robe à Parasol
DISCOGRAPHIE
Le quatrième et dernier véritable album de Sixteen Horsepower est là. Sixteen Horsepower, un groupe si particulier de par la variété de ses influences mais aussi de par l'originalité de celles-ci. Un groupe qui n'aura finalement pas connu un succès énorme mais qui aura quand même eu sa part du gâteau, en s'imposant dans divers types de discothèques, dont celles des métalleux. Écoutons donc ce dernier chef-d'œuvre, car c'en est un, c'est sûr, et laissons la bande de Denver nous faire marcher dans le désert de l'ouest américain une dernière fois.
David Eugene Edwards prend sa guitare, et la dernière balade commence sur le titre "Hutterite Mile", un titre plutôt sombre, joué à la guitare folk, très sympathique, plutôt calme et rythmiquement très contenu, l'objectif étant visiblement la recherche mélodique voire sonore. En effet, au cours de cette petite marche huttérienne, on aura droit, en plus des lignes de guitare et de chant parmi les meilleurs, à un orgue et un violoncelle, annonçant en quelque sorte la couleur de la suite de la discographie du chanteur. D'après le titre, on sera éventuellement en droit de trouver une interprétation religieuse dans les paroles de ce premier morceau. On comprend assez rapidement (rien qu'au vu de l'artwork) qu'on est en présence d'un album en apparence plus sobre que ses trois prédécesseurs.
L'enchaînement avec le titre "Outlaw Song" et son introduction au banjo est tout à fait excellente, comme ce titre l'est d'ailleurs lui-même. Une piste de banjo excellente, bien que les autres instruments ne soient pas en reste. On perçoit donc ce morceau comme une éclaircie, celui-ci semblant moins sombre mais pas plus joyeux pour autant. Sur le chemin, on descend deux bonhommes pour leur prendre leur cheval. Avec le titre suivant, l'énorme "Blessed Persistence", on revient à une ambiance d'enterrement. Et on se sent terriblement seul donc, en cette première partie d'album. Ça ne s'arrange qu'avec "Single Girl", qui nous remonte le moral mais est musicalement douteux, du moins par sa manière de débarquer un peu comme un cheveu sur la soupe. Tout comme "La Robe à Parasol", qui nous donnera le plaisir de danser avec une jolie franco-polonaise, mais on se demande quand même ce que l'on fiche ici.
On revient à la solitude avec "Beyond the Pale" (qui ne sera pas lui non plus sans rappeler l'album éponyme de Woven Hand, sorti la même année, en particulier son titre "Blue Pail Fever"), dans lequel David se sert de son fidèle bottleneck, un procédé toutefois plus rare qu'aux débuts de la formation franco-américaine. On note également le piano, qui rappelera peut-être à certains l'excellent "The Good Hand". Il est à préciser que, bien que toutes les paroles soient originales, seuls quatre titres furent composés pour l'occasion. Les six autres sont des reprises ou des arrangements issus des folklores américain, hongrois, polonais, ainsi que, pour "Horse Head Fiddle", touvan, le fameux folklore duquel vient le mystifiant chant de gorge diphonique, ce qui en dit long sur les influences de ce grand chanteur qu'est le vocaliste de Sixteen Horsepower.
Un album contenant quelques perles. Il y a quelques transitions pour le moins étonnantes, que l'on pourra interpréter avec le faible nombre de pistes originales comme les signes extérieurs du début de la fin de Sixteen Horsepower, mais peut-être aussi comme une manière de souligner le contraste entre les différentes ambiances et états d'esprit que reflète ce disque. Les fans pourront en 2003 se délecter d'un Olden, compilation de lives et démos qui clôturera la discographie du groupe. La suite avec Woven Hand...