CHRONIQUE PAR ...
Pietro
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Jeff Scott Soto
(chant)
- Paulo Mendonca
(guitare)
-Ben Carey
(guitare)
-Peter Strandberg
(batterie)
TRACKLIST
1)21st Century
2)Cry Me a River
3)Gin & Tonic Sky
4)Hey
5)Broken Man
6)Mountain
7)Our Song
8)Eye
9)Bring It Home
10)Testify
11)Whereever U Wonna Go
12)Kick It
13)Heart Starts Healink (Bonus Track)
14)Take You Over With Me (Bonus Track)
DISCOGRAPHIE
Derrière l’acronyme JSS se cache le chanteur Jeff Scott Soto, à la carrière assez tumultueuse. Débutant très jeune comme vocaliste sur les deux premiers Malmsteen puis comme frontman de Talisman, le bougre s’éloigne progressivement du metal tant en solo qu'au micro de la légende AOR Journey (qui le vire après seulement une tournée), du projet Soul SirkUS ou encore récemment du Trans-Siberian Orchestra. C'est également lui qui prête sa voix à Mark Wahlberg dans le film Rock Star. Après deux albums d’AOR sous son nom, voici que débarque aujourd’hui ce Beautiful Mess.
Et le moins que l’on puisse dire c’est que l’album porte bien son nom. C’est en effet un beau bordel que nous propose Soto, accompagné sur ce projet par le musicien suédois Paulo Mendonça. Si le riff de ‘21st Century’ qui ouvre l’album pouvait laisser croire à un nouvel album de rock hard mélodique, quelques scratchs et surtout un rythme Rn’B emmènent le morceau tout à fait ailleurs. Le résultat est certes commercial et légèrement racoleur mais entrainant et réussi. Les autres titres partent malheureusement dans de toutes autres directions, nombreuses et variées. A la pop sucrée légèrement rock de ‘Cry Me a River’ succède une série indigeste de trois ballades sirupeuses ! La voix chaude et suave de Soto lui permet de plutôt bien s’en sortir mais trois d’affilé c’est vraiment difficile à supporter… ‘Our Song’ redonne un peu d’espoir grâce à un bon refrain bien rock sur lequel on entend enfin de nouveau des guitares électriques, ouf !
Hélas, l’album repart alors sur une série de titres se situant entre soul, ballades et rhythm and blues à la saveur très commerciale, de nouveau entrecoupés par un titre rock sortant du lot (‘Testify’) avant de terminer comme il avait commencé. Toutes les chansons sont orientées easy listening, tout est fait pour que l’oreille de l’auditeur ne soit jamais agressée, seulement caressée dans le sens du poil. Quelque soit l’orientation musicale, qu’elle soit pop, soul, Rn’B, voire légèrement funky sur ‘Bring It Home’, le style n’est que survolé, abordé simplement pour donner une certaine couleur à des compositions qui seraient autrement totalement interchangeables et dont le seul but semble d’être en mesure de plaire au public le plus large possible. La voix de Soto va bien entendu dans le même sens, l’homme ne se permettant aucune incartade dans un registre plus énergique dont il est pourtant très largement capable.
Drôle d’album que ce Beautiful Mess, à l’orientation musicale commerciale affirmée et assumée mais dont le cœur de cible semble difficile à atteindre pour un artiste comme Jeff Scott Soto. Car même le public AOR habitué à ses précédents albums solos risque de ne pas trouver son compte ici. Dommage, d’autant plus que les titres rock sont les plus réussis. Mais le bonhomme étant un immense fan de Queen et ayant déjà prouvé ce qu’il vaut sur ce répertoire, il reste encore un espoir : que Brian May et Roger Taylor mettent fin à leur collaboration avec Paul Rodgers et le remplacent par Soto, qui sera peut être alors enfin à sa place !