CHRONIQUE PAR ...
Dupinguez
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
7/20
LINE UP
-Joacim Cans
(chant)
-Oscar Dronjak
(guitare)
-Pontus Norgren
(guitare)
-Fredrik Larsson
(basse)
-Anders Johansson
(batterie)
TRACKLIST
1)Any Means Necessary
2)Life Is Now
3)Punish and Enslave
4)Legion
5)Between Two Worlds
6)Hallowed Be My Name
7)Something for the Ages
8)No Sacrifice, No Victory
9)Bring the Hammer Down
10)One of a Kind
11)My Sharona
DISCOGRAPHIE
Pour le plus grand bonheur de certains et au grand malheur des autres, Hammerfall continue de faire son chemin avec ce septième album, rencontrant à chaque sortie un succès impressionnant, No Sacrifice, No Victory s’étant lui aussi très bien placé dans les charts (pour un album de metal). Pourtant, lorsque l’on veut expliquer ce succès, les arguments viennent parfois à manquer tant le style pratiqué par les Suédois est dénué de toute originalité, sans même parler de personnalité.
Car Hammerfall, c’est ridicule, il faut bien le dire. Et pour le démontrer, pas besoin d’aller chercher bien loin dans l’album, le premier titre est là pour ça. Un riff tout ce qu’il y a de plus banal (même si « objectivement » pas dégueulasse), suivi par des couplets appuyés par cette rythmique galopante à base de « Tagada » qu’on n’ose même plus placer avec aussi peu de finesse en 2009, un refrain appuyé par des chœurs graves bien virils, toujours soutenus par cette rythmique répétée inlassablement. Poursuivons le bilan : des « Kill, Win, Live, Die » gueulés par ces mêmes chœurs très masculins, des guitares à la tierce qui font de la mélodie, un final épique… On a l’impression d’assister à une leçon d’un manuel du parfait petit métalleux 80s qui enseignerait comment imiter Manowar quand il nous manque l’essentiel : des parties génitales en état de fonctionnement. Et Joacim Cans est hautement responsable sur ce dernier point tant sa voix légèrement nasillarde et pas spécialement agréable (bien que parfaitement juste) donne une impression juvénile assez désagréable, dans le genre « le petit Paul essaie de faire du metal comme les grands, mais il n’a pas encore mué ». Impression bien soutenue par des paroles que même Chris Boltendahl trouverait ridicules.
Autre point révélateur d’un manque de personnalité évident : retirez à Hammerfall son chanteur et ses chœurs ridicules, mettez n’importe quel autre chanteur typé heavy metal mélodique à la place et le résultat est là : impossible de différencier les Suédois de n’importe quel autre groupe du genre. Tous les riffs et les rythmiques sont d’une banalité et d’un manque de recherche affligeants. L’intégralité du morceau "Punish and Enslave" en est une superbe preuve : une telle pauvreté rythmique et ces « Hohoho » dans les refrains, ça ne s’invente pas ! Le seul élément qui pourrait extirper le marteau de la masse, c’est une production digne de ce nom. Le son est bien puissant et équilibré, merci Chris Bauerfeind et les thunes, même si cela participe en fait à l’aspect ridicule de l’ensemble en en renforçant tous ses aspects. Inlassablement depuis la title track de Glory To The Brave, Hammerfall nous refait également le coup de la ballade épique avec "Between Two Worlds". Même si on a déjà entendu pire, on a depuis bien trop longtemps basculé dans le grand guignolesque pour apprécier ce qui se passe de toute façon. À partir de là, l’album n’est qu’une succession de riffs et de mélodies déjà entendues et que l’on entendra encore.
Alors d’accord, ce même procès pourrait être fait (et a été fait) a bien d’autres groupes de heavy tout aussi banals, mais Hammerfall, c’est un peu la cerise sur le gâteau, le bouc émissaire tout désigné pour accuser tout un style de tourner en rond depuis maintenant quelques années. D’autant que chez les Suédois, il y a une sorte d’alchimie qui fait que tout est un cran au-dessus et qui divise d’autant plus. Et ce n’est pas le coup de fusil à pompe à la fin de "Hallowed Be My Name" qui risque de contredire ces déclarations.