CHRONIQUE PAR ...
Dupinguez
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
10/20
LINE UP
-Magnus Thurin
(chant)
-Esa T. Ahonen
(guitare)
-Leif Collin
(guitare)
-Björn Svensson
(basse)
-Hans Karlin
(batterie)
TRACKLIST
1)Immortal
2)Standing Tall
3)Where Sadness Never Rests
4)Beg Me
5)Freedom Calling
6)Fear of the Rage
7)Time
8)Fight to Survive
9)Train of Destruction
10)As I Sleep
11)Departure
DISCOGRAPHIE
Il faut parfois savoir plaider coupable : Cryonic Temple a déjà sorti quatre albums, mais aucun n’a jamais franchi les portes de votre serviteur. Alors vient le moment de distribuer la sentence. Et pour ce faire, il faut d’abord trouver le coupable. Monsieur Dupinguez, pour n’avoir pas été assez curieux ? Monsieur la maison de disque, pour n’avoir pas fait assez de promotion ? Ou enfin Monsieur le groupe, pour ne pas faire de l’assez bonne musique pour que les gens aient envie de s’y intéresser. Sans doute un peu des trois…
Afin de délivrer un jugement équitable, il s’agit tout d’abord de mener l’enquête. Et le meilleur ami de l’enquête d’aujourd’hui, c’est bien internet. Allons faire un petit tour sur le moteur de recherche de recherche le plus célèbre, j’ai nommé… rien du tout, parce qu’on ne fait pas de pub et parce qu’en plus, il n’en a pas besoin. Bref, un petit tour chez les collègues est assez rassurant : seul le petit dernier, In Thy Power, semble avoir fait une petite percée, sans pour autant faire l’unanimité, c’est le moins que l’on puisse dire. Bon, il faut bien le reconnaitre : Cryonic Temple, ce n’est pas bien génial. Ha oui, c’est un peu brutal comme constat, mais hélas bien trop vrai. Dans l’absolu, ce n’est pas mauvais. A vrai dire, Immortal est un bon petit album de heavy bien primaire, avec tout ce qu’il faut de gros riffs, de refrains fédérateurs, de twin-leads à la tierce, de rythmiques galopantes à la Maiden… Une sorte de patchwork de tous les clichés heavy tout de même moins caricatural qu’un album d’Hammerfall, même si l’on s’en approche très dangereusement. Non, le vrai problème de cet album, c’est d’être sorti cette année.
Oui, ça parait tout bête, mais si Cryonic Temple devait avoir du succès aujourd’hui, il faudrait ensuite aller expliquer aux centaines de groupes identiques, qui jouent les MÊMES riffs, les MÊMES plans, les MÊMES harmonies, pourquoi eux, ils n’en vendent pas des albums. Parce que bon, Cryonic Temple, on a dit que ce n’était pas mauvais, mais ce n’est pas bien terrible non plus. Déjà, le son est relativement brouillon, la batterie et les guitares se marchant largement dessus dans les graves. Ensuite, l’impression d’entendre onze fois le même titre, titre que l’on a l’impression d’avoir déjà entendu dès la première piste, rend l’écoute intégrale de l’album intellectuellement douloureuse. Continuons avec la voix de Magnus Thurin qui, si il faut lui reconnaitre une certaine puissance, fait preuve de trop d’imprécision, ce qui rend les quelques passages acoustiques, pourtant salutaires dans ce type d’album, franchement désagréables. Pour preuve, le carnage "As I Sleep", ou l’ingé son est allé un peu fort sur le bouton du volume du synthétiseur. Trop rares sont les passages qui se démarquent du lot et on s’ennuiera très vite assez fermement.
Bref, pas besoin de pousser plus loin. Coupable : Cryonic Temple. Avec deux bonnes décennies de retard, les suédois nous sortent un album qui ne convaincra peut-être même pas les quelques die-hard fans de ce genre en souffrance qu’est le heavy metal. Espérons pour nos scandinaves qu’ils trouvent la voie de la rédemption dans le futur, même si les espoirs s’amincissent au fur et à mesure des sorties.