CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
11/20
LINE UP
-Glen Metal
(chant)
-Leif Collin
(guitare)
-Esa T. Ahonen
(guitare)
-Janne Söderlund
(claviers)
-Ja J. Cederlund
(basse)
-Sebastian 'Zeb O' Olsson
(batterie)
TRACKLIST
1)The Sleep of the Innocent
2)When Hell Freezes Over
3)In Thy Power
4)Travellers in Time
5)Beast Slayer
6)Wolfcry
7)Mr. Gold
8)A Soldier's Tale
9)Shark Attack
10)Rapid Fire
11)Eternal Flames of Metal
DISCOGRAPHIE
Le true heavy existe encore. La preuve, c'est cette fois un groupe suédois qui s'illustre dans la discipline, là où la plupart de leurs compatriotes se tournent aujourd'hui vers l'extrême ou le death mélodique. Voilà donc Cryonic Temple, le plus direct concurrent de Hammerfall sur ses terres. On évolue donc, vous l'aurez compris, en deuxième - voire troisième division. In Thy Power, troisième opus du combo, a néanmoins de quoi satisfaire les plus jusqu'au-boutistes des fans du style. Mais y en a-t-il seulement encore?...
Bref, si vous en êtes, vous serez sans doute ravi d'apprendre que Cryonic Temple emprunte autant à Accept qu'à Helloween, qu'à Maiden et Manowar. Et vous en déduirez seul que ce groupe n'est pas original pour un euro. Heureusement, les compositions ne sont pas trop niaises, et suffisamment variées pour faire passer la pilule. Le heavy-speed de rigueur est ici associé à une voix mi-agressive mi-aigüe, que l'accent à couper au couteau du chanteur Glen Metal rend particulière, mais d'un niveau technique pas franchement exceptionnel. Le point faible de la plupart des combos du même acabit se vérifie une énième fois chez Cryonic Temple. Après une subtile introduction "The Sleep of the Innocent", vous aurez en "When Hell Freezes Over" un bon aperçu des qualités du groupe: des mélodies accrocheuses et une partie instrumentale fort sympathique. La paire de gratteux Esa T. Ahonen / Leif Collin s'avère très efficace et gratifie tous les morceaux de leurs interventions judicieuses. Là aussi, c'est du classique, mais du bon!
Quand le tempo s'accélère, c'est soit dans un registre happy-metal à la Helloween ("Mr. Gold", "A Soldier's Tale"), soit dans le speed plein de claviers mélodiques à la Sonata Arctica ("Eternal Flames of Metal"), mais la voix de Glen Metal nous ramène toujours aux fondations du style, rappellant l'ami Udo Dirkschneider. Quand il décide de donner dans le castra-tex hurlant, c'est comme souvent catastrophique, comme le prouvent les couplets de "Beast Slayer"; ce dernier étant heureusement sauvé par un pré-refrain et un refrain catchy bien dans la tradition. Ce n'est en revanche pas le cas de "Wolfcry", qui n'a pour lui qu'une ligne de basse sympathoche aux fausses allures de "The Clansman" ou autre "Heaven Can Wait" de la Vierge de Fer. Le groupe se montre aussi peu inspiré sur certaines autres chansons comme "In Thy Power" ou "Rapid Fire". Prévisible, limite risible. Pourquoi tous ces groupes de « true » ont-ils décidé de sonner comme vingt-cinq ans en arrière? Ce mystère demeure insondable. Comprends pas.
Voilà en tout cas en quoi consiste la scène metal traditionnelle actuelle: on prend des influences, souvent les mêmes d'ailleurs, on mélange en forçant un peu sur telle ou telle caractéristique et on voit ce qui en ressort. Eh bien c'est pas folichon. Merci, dix fois merci donc aux deux guitaristes, qui font du bon boulot et relèvent le niveau de l'ensemble. Encore un groupe qui restera malgré tout méconnu. On peut alors s'imaginer une autre configuration: la voix de Hammerfall et les musiciens de Cryonic Temple, et ce serait peut-être un groupe heavy suédois enfin potable. Si toutefois nos amis se décident enfin à quitter leur vortex temporel qui les maintient dans les années 1980s. Pourquoi ne pourrait-on pas revendiquer un style « true-metal » sans vivre avec son temps? Ecueil incontournable ou manque de talent? Je vous laisse seuls juges.