CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
7/20
LINE UP
-Rob Vitacca
(chant)
-Peter Kafka
(basse+chœurs)
-Oliver Nikolas Schmid
(guitare)
-Tony Berger
(guitare)
-Korl Fuhrmann
(batterie)
TRACKLIST
1)The Last View
2)A Pearl
3)The Shadow I Once Kissed
4)Veins
5)We Shouldn't Be Here
6)And God's Ocean
7)Suicide Sun
8)Dear Amy
9)A Dead Man
10)Sacrificial Lamb
11)Lullaby for a Weeping Girl
12)While
DISCOGRAPHIE
On va finir par croire que je déteste le rock et le métal gothique, et que si je m'attribue un cd de ce genre de temps en temps c'est uniquement pour satisfaire mes pulsions masochistes. Il y avait eu les infâmes The Foreshadowing, l'immonde Michelle Darkness... et aujourd'hui c'est au tour de Lacrimas Profundere de prendre sa rouste. Mais le goth-rock j'aime beaucoup ça en fait, promis-juré ! Non, le problème n'est pas le genre pratiqué par Lacrimas Profundere : le problème c'est qu'à l'image des autres formations citées les Allemands on fermement décidé de n'avoir aucune identité et de pomper les ténors du genre sans scrupule.
Comme lors de la chronique du très quelconque Hearts Blood de Tenebre, il suffit de décrire le goth rock en général pour décrire la musique de Lacrimas Profundere. Donc allons-y gaiement : voix très maniérée et généralement dans les graves, enchaînements d'accords sur gamme mineure pour un résultat mélancolique qui sonnerait totalement pop si les guitares n'étaient pas saturées, et arrangements de claviers subtils (euh...) pour instiller de la mélodie et de la finesse (euh...) dans tout ça. Oh, et textes dépressifs basés sur la perte, l'amour déçu et le sentiment de vide existentiel, aussi. Cette recette peut engendrer des choses superbes, de véritables invitations à l'introspection. Elle peut donner naissance à des albums contemplatifs où l'auditeur se sent emporté par une représentation des tourments de l'âme humaine si juste qu'il a l'impression que le groupe parlait de lui. Ou alors ça peut donner du Lacrimas Profundere. Comme on dit, « et soudain, c'est le drame ».
Songs For The Last View pourrait passer pour un album parodique par moments. "And God's Ocean" est hallucinante de mièvrerie : entendre Vitacca minauder « I try to kill you with your poison love » sur des arrangements cordes/piano genre slow du lycée fait physiquement mal... en règle générale Rob fait mal quand il ne fait pas rire de toutes façons. Mais cette douleur reste mineure face à celle du fan de goth rock, celui qui connaît ses classiques et qui réalise que "Dear Army" est une repompe complète du Paradise Lost époque One Second, ce qui est dommage vu que le chant avait pris un peu de grain pour une fois. Et s'il n'y avait que ça ! Le refrain de "Suicide Sun" est catchy, okay, mais reprendre exactement le piano et les enchainements d'accords de "Say Just Words" c'est plus que limite. Et comme c'est tout le temps comme ça, on peut développer ou se dire que vous avez compris maintenant.
La note aurait pu être plus basse si cet album n'était pas bien produit et bien joué, ce qui l'empêche de tomber dans la catégories des bouses ultimes. Et les arrangements varient d'un titre à l'autre (métal, sympho, acoustique...) ce qui est une caractéristique de base du goth métal de toutes façons... et n'enraye absolument pas l'impression d'écouter toujours la même chose. Un « toujours la même chose » clairement copié sur des groupes qui, eux, sont entrés dans l'histoire... Sortir un truc aussi plat après quinze ans de carrière c'est tout de même inquiétant.