CHRONIQUE PAR ...
Joe Le Hareng
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-D. Randall Blythe
(chant)
-Willie Adler
(guitare)
-Mark Morton
(guitare)
-John Campbell
(basse)
-Chris Adler
(batterie)
TRACKLIST
DVD 1
Documentary :
1)"Set Up to Fail" (The Unholy Alliance)
2)"Playing the Game" (Sacrament Release Day)
3)"The Be All, End All" (Megadeth tour)
4)"A One Eighty Shift" (Japan)
5)"Speed Boats and Koalas" (Australia)
6)"It's a Travesty" (The Unholy Alliance Europe)
7)"Summon the Devil" (Conan & The Grammies)
8)"Better Than Nascar" (U.S. Headline Tour)
9)"They Got a Bar Here?" (Return to Australia)
10)"A Foreign As It Gets" (Return to Japan)
11)"Payoff" (European Festivals)
12)"Big Shoes to Fill" (Ozzfest)
13)"Crickets" (Heaven and Hell UK)
14)"Time Served" (Arena Headline Tour)
Live Tracks :
1)Redneck (from the Unholy Alliance US)
2)Again We Rise (from the Megadeth tour)
3)Walk With Me in Hell (from the Unholy Alliance Europe)
4)Now You've Got Something to Die For (from European Festivals)
5)Blacken the Cursed Sun (from Ozzfest)
6)Pathetic (from the Arena Headline Tour)
DVD 2
The Making of SACRAMENT
Complete Download Festival Performance
1)Laid to Rest
2)Again We Rise
3)Walk With Me in Hell
4)Pathetic
5)Now You've Got Something to Die For
6)Blacken the Cursed Sun
7)Redneck
8)Black Label
Redneck Music Video
1)Video
2)Behind the Scenes of the "Redneck" music video shoot
DISCOGRAPHIE
Injustement méconnus en France, les américains de Lamb Of God sont pourtant en passe de devenir une grosse machine Outre-Atlantique depuis la sortie de Ashes Of The Wake. Leur quatrième album les a fait passer des petites salles aux immenses stadiums et ils tournent désormais avec les grosses pointures du metal. Boostés par ce succès, les cinq gaillards en profitent pour sortir le très réussi Sacrament : de sa conception dans leur salle de repet' de Richmond, Virginie aux grands festivals en passant par le studio, Walk With Me in Hell raconte la formidable ascension des dignes successeurs de Pantera.
Des États-Unis au Japon en passant par l'Australie et l'Europe, la caméra de Doug Spangenberg nous plonge au cœur de la vie du groupe sur ses différentes tournées : The Unholy Alliance (avec Slayer), le Megadeth Tour et le Ozzfest (avec qui vous savez), excusez du peu... Mais loin de montrer un groupe qui se morfond dans le tour bus, le documentaire nous fait découvrir la vie de joyeux lurons que mène Lamb Of God. On peut ainsi voir Blythe et Campbell tirer au M16 dans le désert, Chris Adler se faire tatouer dans le superbe salon de Paul Booth (le tatoueur officiel des stars du metal américain), les frangins Adler taper le bœuf dans les rues de Tokyo et tout ce joli petit monde en train de sauter à l'élastique. Le tout copieusement arrosé d'alcool et avec de gros morceaux de live dedans (pas d'inquiétude, l'intégralité de morceaux vus pendant le docu se retrouvent en intégralité sur le même disque). Mais ce qui transpire le plus dans le documentaire - outre les musiciens, qui ne s'épargnent pas sur scène - c'est l'étonnement des membres du groupe face à leur succès. Il faut dire que l'accueil qui leur est réservé dans des pays où ils n'ont jamais mis les pieds est bluffant : les files d'attente pour les séances de dédicace n'en finissent plus de s'allonger, les t-shirts Lamb Of God fleurissent à tout va et les tatouages aussi! Ils faut dire qu'ils savent traiter leurs fans : Blythe ne participant pas à la balance avant les concerts, LOG invitent des « kids » à venir chanter avec eux!
Le second disque nous plonge dans le making-of de Sacrament. Tout commence dans leur salle de repet', avec force commentaires sur la méthode de composition de la paire Morton/Adler, sur le rôle des autres musiciens (notamment Chris Adler, époustouflant de technique et de feeling) : les gars balancent quantité de bonnes idées avec une facilité déconcertante. Arrive ensuite le studio où les Américains font montre d'un professionnalisme hors pair, bien guidés qu'ils sont par le producteur Machine (qui n'hésite pas à faire courir Blythe pour des parties de chant « breathless »). Et soudain, le ton bon enfant disparaît et la camera laisse apparaître les défaillances de Blythe... Manifestement marqué par ses addictions, il n'hésite pas à parler de ses problèmes de boisson, qui donneront d'ailleurs jour au titre "Pathetic". Mais trêve de ragots, le DVD nous montre avant tout les extraordinaires capacités du groupe : compositions à la fois groovy et hyper carrées, diablement complexes et accessibles à la fois. La deuxième partie du disque nous en fournit la preuve puisque l'on assiste à l'intégralité de la participation de Lamb Of God au Download Festival. Devant un parterre de 72 000 personnes (!) les gars offrent une prestation impeccable : son incroyablement clair et puissant à la fois, musiciens jouant au cordeau et un chanteur extatique particulièrement « dedans ». La performance est tellement précise, que sans les images on pourrait facilement croire à un album studio.
Petite cerise sur le gâteau, le DVD contient également le clip de "Redneck" et son making-of : les Lamb Of God sont invités pour jouer à l'anniversaire d'une petite fille dont les parents biens-comme-il-faut étaient loin de penser qu'ils venait d'engager un groupe de power metal qui débarquerait en tour bus avec des roadies tatoués et des filles fort peu vêtues. Malgré tout cela, on peut opposer deux reproches au DVD. Premièrement, il n'existe pas de sous-titrage, ce qui obligera les moins érudits d'entre vous à replonger dans leurs dictionnaires d'anglais pour bénéficier des subtilités (rassurez vous, on apprécie les péripéties du groupe avec très peu d'anglais, ce qui est le cas de votre serviteur). Deuxième point, sur les cinq heures de vidéo présentées, il y a quand même très peu de musique, d'autant plus que les morceaux live que l'on retrouve sur les deux disques se recoupent quand même beaucoup... Dommage que n'apparaissent pas des morceaux comme "Beatin on Death Door", "Requiem" ou encore "Hourglass". Mais on ne peut pas avoir le beurre, l'argent du beurre et les faveurs de ma crémière! Alors on se consolera avec les très jouissives versions de "Redneck", "Walk With Me in Hell", "Blacken the Cursed Sun" ou encore "Laid To Rest".
Nous voici donc en présence d'un DVD fort sympathique qui ravira les fans du combo américain. Quand à ceux qui ne connaissent pas encore le groupe, voici une manière originale de pénétrer le monde de Lamb Of God. Vu l'ampleur que prend leur musique, ce serait quand même fort dommage de passer à côté : n'hésitons donc plus un seul instant et marchons avec eux en Enfer!