CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
10/20
LINE UP
-Tobias Sammet (chant+basse+claviers)
-Jens Ludwig
(guitare)
-Dirk Sauer
(guitare)
-Felix Bohnke
(batterie)
-Tobias Exxel
(basse)
TRACKLIST
1)Hallowed
2)Misguiding Your Life
3)Key To My Fate
4)Sands Of Time
5)Sacred Hell
6)Eyes Of The Tyrant
7)Frozen Candle
8)Roses To No One
9)Power And Majesty
DISCOGRAPHIE
Edguy -
The Savage Poetry
Tobias Sammet et sa bande ont choisi de réenregistrer l'intégralité de leur tout premier album, composé alors qu'ils avaient quinze-seize ans, pensant à juste titre que la production de l'époque ne rendait pas honneur aux chansons. Dans l'intervalle, les musiciens ont énormément progressé; si bien que ce disque a pu être en tous points considéré comme un opus totalement inédit des Allemands, tant la première version est passée inaperçue, faute de distribution. Un beau cadeau pour les fans, qui ont de plus eu l'occasion de profiter d'une édition limitée comportant l'album original...
A comparer les deux il paraît clair que la version réenregistrée est supérieure. Logique: Tobias Sammet a laissé sa mue loin derrière lui, Dirk Sauer et Jens Ludwig maîtrisent totalement leurs guitares, la production a embelli les choeurs et a laissé plus de place aux riffs, la batterie tenue par Felix Bohnke pète de mille feux... En clair, le nouveau disque sonne actuel. Les compos, elles, ne sont pas des plus flamboyantes d'innovation, Edguy oblige. Sauf que là, The Savage Poetry est pour ainsi dire l'album le plus faible de leur discographie. Il se trouve en terme de qualité à des lieues derrière Theater Of Salvation ou Mandrake; et le talent d'interprétation des edguys ne rattrape pas ce triste manque d'inspiration. "Hallowed" en ouverture atteste particulièrement de cet état de fait: pas grand chose à dire sur l'exécution, mais qui se souvient de ce titre aujourd'hui?
On peut conjecturer que l'implication des musiciens sur le projet de réenregistrement a sapé complètement laur capacité à prendre du recul, afin de trier le bon grain de l'ivraie... Même s'il est vrai qu'un réenregistrement partiel de l'album n'aurait pas été du plus bel effet. Sur les neuf titres, peu ont de quoi accrocher l'oreille: "Key To My Fate" peut-être, avec ses choeurs massifs et sa section rythmique réutilisée sur la chanson "The Headless Game", ou bien le plus ambitieux "Eyes Of The Tyrant", même s'il semble constitué aux forceps de différents mouvements qui n'ont pas grand rapport entre eux. Les mélodies sont pour la plupart ultra-convenues, mais son côté épique porra plaire aux fans d'Avantasia...
On retrouve évidemment la patte Sammet dans l'agencement des mélodies, toujours bien présentes. Comme par exemple sur "Sacred Hell" ou "Power And Majesty", deux autres morceaux pourtant totalement transparents, qui auraient pu être composés par le plus médiocre des groupes de heavy. Idem pour "Frozen Candle" et "Misguiding Your Life" qui font dans la parodie de speed-metal avec voix d'eunuque, désespérément irritante. Les ponts sont les seuls moments plaisants de ces deux titres, avec une progression d'accords efficace pour l'un et des choeurs guerriers pour l'autre; heureusement que les parties instrumentales sont à la hauteur. Que dire d'autre, sinon que ces morceaux sont indignes d'Edguy. Tout simplement.
Fan de ballades, Tobias en a composé deux pour cet album, sûrement pas inoubliables mais non sans qualités: "Sands Of Time", quoique très clichesque, profite des progrès de Tobias au chant dans cet exercice toujours difficile; et "Roses To No One", avec un joli solo de Jens, qui aurait gagné à être pourvu d'un refrain moins bateau. Rien de bien nouveau pour Edguy de ce côté-là: les connaisseurs s'y retrouveront. A noter que tous ces commentaires concernent en majorité la version réenregistrée de l'album, et que la présence de la première version n'apporte strictement rien, si ce n'est un joli cadeau aux collectionneurs. Un album au final très moyen, dont on sent qu'il a été composé par un Tobias manquant d'expérience, et malheureusement largement en deça de ce dont le groupe est capable. Sa réédition n'était vraiment pas indispensable, d'autant qu'il tend à être complètement oublié par Edguy sur scène aujourd'hui. Avis aux inconditionnels.