Chronique : Escarnium Inexorable Entropy (2025)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 30 mai 2025

Sa note : 15/20

LINE UP

-Victor Elian
(chant+guitare)

-Alex Hahn
(guitare)

-Gabriel Dantas
(basse)

-Nestor Carrera
(batterie+claviers sur 1)

TRACKLIST

1) Fentanyl
2) Relentless Katabasis
3) Cancerous Abyss
4) Inexorable Entropy
5) The Heritage
6) Revulsion of Carbon
7) Through the Depths of the 12th Gate
8) Ashen Path
9) Pyroscene’s Might

DISCOGRAPHIE

Inexorable Entropy (2025)

Escarnium - Inexorable Entropy

(2025) - death metal brutal death - Label : Everlasting Spew Records

Parmi le flot ininterrompu de nouveautés déferlant sur la place metal tous les jours, il est rare pour des webzines de recevoir des groupes fermement établis, a minima sur leur scène. Quel est donc le propre d’Escarnium, entité brésilienne formée en 2009, désormais forte d’un quatrième album et d’une série d’EPs et de compilations à son actif ? Expérience, ancrage ferme, professionnalisme : tout laisse attendre les attributs d’un groupe bien installé. Dans un death metal brut et sans concessions.

En annonçant Krisiun dans ses influences, le groupe ne cherche pas à se cacher derrière un trèfle à quatre feuilles. Le propos est rugueux, l’exécution rapide, la mise à mort brutale. En effet le blast est monnaie courante, porté par une production vraiment nickel. Guitares grasses, toms et caisse claire mat mais boisés et définis et une grosse caisse (double) puissante et imposante, dont les coups de kick vont chercher bien bas les fréquences pour inévitablement marquer votre esprit embrumé de sa masse fractale. Les bases de départ sont excellentes et corroborent le groupe avec de la bouteille sûr de ses forces capable de rassembler les moyens nécessaires afin de proposer le meilleur emballage possible pour profiter de sa musique. La basse demeure l’éternelle parente pauvre du mix bien que des interventions subreptices émergent çà et là, la chanson-titre notablement. L’histoire est belle d’autant qu’elle est supportée par un ensemble de compositions ultra solides qui n'ont pas à baisser les yeux devant les Morbid Angel et Incantation, voire Blood Incantation, de ce monde.
Riffs variés, agressifs et agréables aux tympans, la paire de gratteux déroule le tapis dans un amas à la technique en place jamais mise en défaut. Le batteur ne s’en laisse pas compter puisque derrière sa volonté maîtresse de brutaliser nos oreilles, il n’en demeure pas moins à l’aise dans des breaks et autres parties plus posées pour affermir une lourdeur de toute manière présente en permanence par l’entremise des saturations plombées des guitares. La basse parvient rarement à passer entre les gouttes dans sa partition discrète pour placer des coups de marteaux subtils et nécessairement indispensables à la sensation globale de pesanteur. C’est une victoire donc ? Oui, ne tergiversons point. S’il est difficile d’accorder au groupe le statut de faiseur de nouveautés neuves, il parvient à balancer des chansons toutes fortes, vectrices d’ambiance malsaine et sombre et parées pour affronter les cohortes de fans de death metal gras et brutal sans excès. D’autant qu’il est tout à fait capable de moments plus délicats, tels les arpèges douçâtres présents sur "Inexorable Entropy" ou "Revulsion of Carbon".

Du travail très bien fait, respectueux des aînés surtout new-yorkais, propulsé par une soif ingénue de nourrir le monde d’un death metal sans concession. Avec une sortie pareille, il n’est à pas douter voir Escarnium martyriser nos cages à miel sur les routes et dans nos chaumières.