Chronique : H.E.A.T. Welcome to the Future (2025)

CHRONIQUE PAR ...

Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 23 mai 2025

Sa note : 12/20

LINE UP

-Matz Hans "Kenny" Leckremo
(chant)

-David Alexander "Dave Dalone" Axelsson
(chœurs+guitare)

-Hans Jonas Kristofer "Jona Tee" Thegel
(chœurs+claviers)

-Jimmy Erik Ingvar Press "Jay" Johansson
(chœurs+basse)

-Lars Helmer "Don Crash" Jarkell
(chœurs+batterie)

TRACKLIST

1) Disaster
2) Bad Time For Love
3) Running To You
4) Call My Name
5) In Disguise
6) The End
7) Rock Bottom
8) Children Of The Storm
9) Losing Game
10) Paradise Lost
11) Tear It Down (R.N.R.R.)
12) We Will Not Forget

DISCOGRAPHIE

Freedom Rock (2010)
II (2020)
Force Majeure (2022)
Welcome to the Future (2025)

H.E.A.T. - Welcome to the Future

(2025) - hard rock hard FM - Label : earMusic

Quand un groupe a mis au point une recette qui fonctionne, il est difficile de lui en vouloir de l’exploiter le plus longtemps possible. Néanmoins, quand le groupe en question œuvre dans un genre lui-même très codifié comme l’A.O.R, le risque de lasser tend à augmenter rapidement. Au moment où H.E.A.T sort son huitième long format, Welcome to the Future, la probabilité est plus élevée que jamais.

Dès l’entrée en matière nommée "Disaster", le quintet rappelle les fondamentaux : une brève ouverture héroïque introduisant un riff simple, un couplet en retenue avant un refrain explosif, un break de faible durée précédant un solo de guitare encore plus court puis retour au refrain, répété jusqu'à plus soif. Le tout est customisé par la production distinctive du claviériste Jona Tee garnie de sonorités synthétiques et de chœurs vigoureux-doucereux, marque de fabrique qui contribue à repérer H.E.A.T dans le vivier arena rock depuis longtemps balisé par Journey, Toto, Survivor ainsi que les compatriotes de Europe, évoqués via le riff de "Losing Game".
Le schéma est appliqué à la lettre sur les douze pistes de l’enregistrement, engendrant un sentiment de répétition peu enthousiasmant, surtout quand les tempos se ramollissent, ainsi sur "Bad Time For Love" et "In Disguise", toutefois sauvés par des refrains restant agréablement en tête. Ceux de "Rock Bottom", qui n’est pas une reprise de UFO, de "Paradise Lost" – rien à voir avec les rois du gothic doom death anglais - ne produisent malheureusement pas le même effet, de même que celui de "We Will Not Forget" en fond de grille qui fait songer à du power metal passé au ralenti, ou encore le thème de "Tear It Down (R.N.R.R.)", composition signée du chanteur Kenny Leckremo qui force plus que d’habitude.
Celui qui a été admis depuis 2024 dans le barnum Avantasia a beau avoir de l’énergie à revendre, spécialement en concert où il se donne sans compter, il peine à bonifier des rengaines téléphonées telles que "Running To You" et "Call My Name" qui fait croire à une ballade qui n’arrivera jamais. La comparaison inévitable avec son prédécesseur-successeur, l’époustouflant Erik Grönwall, lui est à nouveau défavorable. Cependant, quand l’inspiration monte d’un cran, Leckremo fait du bon boulot, comme sur "Children Of The Storm" dont les accents mélancoliques apportent un minimum de variété à une réalisation uniforme, les quelques speederies qui dynamitaient Force Majeure, le précédent LP, n'ayant hélas pas d'équivalent ici.

Ne rien changer, juste éliminer ce qui dépasse, tel semble avoir été le credo de H.E.A.T dans la confection de Welcome to the Future, le recueil ultra calibré proposé par la troupe scandinave en 2025. Les aficionados s’en contenteront certainement, les autres risquent de goûter modérément un millésime pas médiocre mais assez fade, malgré une vivacité globalement préservée. Il est assez ironique, et un peu inquiétant pour les Nordiques, que les formations qui ont fait récemment appel au service de son claviériste Jona Tee, Fighter V et surtout Temple Balls, aient sorti avec lui des albums plus emballants. Sans doute parce qu’elles avaient de meilleures chansons.