Chronique : Paths to Deliverance Ten (2025)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 03 avril 2025

Sa note : 12/20

LINE UP

-A.S.A.
(chant+guitare+basse)

-Kevin Paradis
(batterie)

TRACKLIST

1) Ab Initio
2) Resonances
3) Solitude
4) The Calm Before the Storm
5) Alone in the Dark
6) Reveries
7) Delirium
8) Here Lies…
9) The Storm
10) Redemption

DISCOGRAPHIE

Ten (2025)

Paths to Deliverance - Ten

(2025) - black metal - Label : Malpermesita Records

Bonjour, tout d’abord dissipons sans tarder le malentendu originel : non il n’y a pas dix chemins vers la délivrance, mais le groupe s’appelle Paths to Deliverance et l’album Ten. Vous voilà à jour, puissamment informés et prêts à savourer la pertinence future de votre conversation au café avec les collègues lundi matin à neuf heure. Musique Jean-Pascal ? Ah oui ! Black metal, France.

En fait, tout repose sur un seul nom : Kévin Paradis. Autant être clair, j’ai pris ce promo sur la seule présence de cet auguste batteur héros. Le bonhomme s’est forgé un sacré nom pour ses prestations avec Benighted et sa kyrielle abracadabrantesque d’autres groupes. Plus toutes ses vidéos sur Youtube où il dégaine l’artillerie lourde (à ce sujet, mirez sa reprise de "Residual Blight" de Kriegsmaschine avec Darkside : ici). Bref, l’aspect rythmique prendra clairement le pas sur mon appréciation de cette sortie. Et il faut dire que la musique me donne raison. Ne vous méprenez pas, on ne parle pas d’une daube, bien au contraire. A.S.A. maîtrise ses codes du black brutal mélodique de l’école suédoise, Dark Funeral en tête. Les guitares balancent des tremolos froids comme on l’attend et même des riffs fondus dans des mélodies de bon aloi. Le chant s’abonne également aux canons du genre, raclé, hargneux bien que mixé en retrait. Dès lors la batterie prendra la lumière. Enfin c’est bien ce que l’on en exigera.
Et Kévin fait son office. Ultra carré, ultra rapide, des descentes de toms en veux-tu en voilà, des changements de rythmes parfaitement fluides, RAS. En fait, un peu trop RAS pour tout vous dire. Car même la batterie semble se complaire dans le manuel du black metal brutal. Ça blaste à toute berzingue sans trop réfléchir et les breaks sont assez peu créatifs. Vous me direz à juste titre que le genre veut ça. Oui. Certes. Pourtant mon cerveau reptilien espérait autre chose que la guerre. Il désirait ardemment de l’inattendu, du contre-pied, choses qui n’arriveront jamais. Alors l’on se contente d’une exécution brillante mais sans réelle saveur. Terminaison qu’on déclinera à l’envie sur toutes les compositions visiteuses d’une sortie noire qui saura satisfaire l’amateur de noirceurs froides. L’amateur plus aventureux restera sagement à quai puisqu’il n’y a rien de destiné à son encontre. Car les bribes de Deathspell Omega entraperçues sur "Ab Initio" se fondent bien vite dans le classicisme éprouvé.

Je ne cacherai pas ma déception condescendante. J’espérais vraiment autre chose de ce black metal rapide et superbement enrobé, même le son est froid, puissant, précis. Demeure un précis sur comment sonner suédois, jugez ce que vous pensez de cette assertion.