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CHRONIQUE PAR ...

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Shamash
Cette chronique a été mise en ligne le 18 décembre 2024
Sa note : 19/20

LINE UP

-Paul Riedl
(chant+guitare+claviers)

-Isaac Faulk
(guitare+claviers+batterie)

-Morris Kolontyrsky
(guitare+claviers)

-Jeff Barrett
(basse+claviers)

Ont participé à l'enregistrement :

-Malte Gericke
(chant+ narration sur 3 à 5)

-Nicklas Malmqvist
(claviers)

-Thorsten Quaeschning
(claviers sur 2)

TRACKLIST

1) The Stargate [Tablet I]
2) The Stargate [Tablet II]
3) The Stargate [Tablet III]
4) The Message [Tablet I]
5) The Message [Tablet II]
6) The Message [Tablet III]

DISCOGRAPHIE


Blood Incantation - Absolute Elsewhere
(2024) - death metal death prog ambient - Label : Century Media



Blood Incantation est un groupe dont la réputation n'est plus à faire. Malgré Starspawn en 2016, qui avait généré des espoirs chez nombre d’amateurs de musique extrême puis Hidden History of the Human Race en 2019, qui avait propulsé la formation parmi les plus suivies du style, l’on était en droit de se questionner sur la suite de leur carrière.

En effet, les États-uniens avaient décidé de ne pas se fixer de limites artistiques et avaient offert un EP déroutant et parfois décrié, Timewave Zero. Deux titres simplement, mais éloignés de la sphère metal, puisqu’il s’agissait de morceaux instrumentaux et ambient. D’où les étonnements et interrogations, somme toute légitimes quant au futur du groupe. Luminiscent Bidge, avec une fois encore deux titres, apportait pourtant une réponse. Pas de choix entre ces deux styles musicaux, mais une synthèse bienvenue. Il n’était donc pas surprenant que leur troisième livraison longue durée soit dans la droite lignée de ces pièces. Il faut souvent se méfier des communiqués de presse et autres présentations des labels, vantant au mieux les futures sorties de leurs poulains. Reconnaissons cependant qu’ici, personne ne sera trompé, puisque, selon les paroles de Paul Riedl, il s’agit d’un « album de prog des années soixante-dix joué par un groupe de death metal des années quatre-vingt-dix venu du futur ». La première écoute donnera totalement raison au frontman de Blood Incantation.
Absolute Elsewhere reprend un format qui semble désormais la norme chez les Coloradiens. Deux parties, "The Stargate" et "The Message", chacune subdivisée en trois morceaux, pour semble-t-il, simplifier l’écoute. Pourtant, une fois lancé, il est difficile de stopper cet album. "The Message : Tablet I" démarre tambour battant par ce death si particulier, rapidement stoppé par un passage calme qui s’étire, avant que la furie ne vienne achever cette partie. Synthèse parfaite de plusieurs styles, il permet au groupe de dévoiler et affiner les différentes facettes qui sont les siennes. Et que l’on retrouvera tout au long de cette pièce. De l’ambient, avec le début de "Tablet II", au rock progressif, avec ce duo guitare acoustique-flûte, en passant par un death atmosphérique, toutes les influences, sont ici mixées avec intelligence. L’on retrouve également quelques riffs orientaux, au milieu de "Tablet III", qui viennent illuminer le propos plus sombre du quartet.
"The Message" est du même acabit, mélangeant une fois de plus ces composantes éparses pour en faire un tout cohérent. Les riffs de guitares tranchants et mélodiques, sont une porte d’entrée vers l’univers de Blood Incantation, qui vous mènera dans un univers lointain. Sur la "Tablet II", l’on songerait entendre David Gilmour, dans un long passage ouvertement inspiré du Pink Floyd des années soixante-dix, alors que l’ultime "Tablet III", renoue avec le death, qui laissera place à une magnifique partie prog aux mélodies envoutantes, avant de retrouver un metal puissant et à l’atmosphère travaillée. Des nappes de clavier et un orage viennent clore ce voyage cosmique des plus intéressants. Pour réaliser le tour de force que constitue ces œuvres, le quartet s’est adjoint les services de Thorsten Quaeschning de Tangerine Dream au synthé sur "Tablet II" de "The Stargate", Nicklas Malmqvist de Hällas au clavier et piano et Malte Gericke, ex-Necros Christos au chant.
L’un des aspects les plus frappants de Absolute Elsewhere est l’intensité avec laquelle le groupe déconstruit le format traditionnel du morceau. La composition des titres est ici au service d’une progression presque hypnotique. À travers une succession de riffs qui se fondent dans une atmosphère mystique, les morceaux s’étirent, se déforment, avec une variété musicale bien amenée. J’entends les critiques des fans de death qui trouveront l’ensemble trop disparate, s’apparentant à leurs oreilles à un patchwork grossier. Pour ma part, je suis séduit par cette formule qui est une invitation au voyage, ne provoquant nullement l’ennui. Le travail est indéniable et l’on sent que le moindre détail a été peaufiné pour permettre une telle réussite. La production est à ce propos parfaite, œuvre de l’incontournable Arthur Rizk et l’enregistrement a été réalisé aux studios Hansa de Berlin, qui ont vu défiler des monstres tels que David Bowie, Iggy Pop ou encore Tangerine Dream.


Absolute Elsewhere n’est pas qu’un simple album de metal. C’est une œuvre musicale qui défie toute catégorisation et dont il est finalement assez difficile de rendre compte avec quelques mots. L’intérêt que lui porte un public et des médias pourtant peu enclins au metal extrême, prouve que ce disque est parvenu à transcender les genres et fera date. Il n’évitera cependant pas les critiques de fans exigeants ou d’amateurs rétifs à ces mélanges pour le moins osés. Laissez-vous tenter par ce voyage que propose le groupe de Denver pour vous faire votre propre opinion. Vous savez dans quel camp je me range.





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