CHRONIQUE PAR ...
Shamash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
18/20
LINE UP
-Paul Riedl
(chant+guitare)
-Morris Kolontyrsky
(guitare)
-Jeff Barrett
(basse)
-Isaac Faulk
(batterie)
TRACKLIST
1) Slave Species of the Gods
2) The Giza Power Plant
3) Inner Paths (to Outer Space)
4) Awakening from the Dream of Existence to the Multidimensional Nature of Our Reality (Mirror of the Soul)
DISCOGRAPHIE
Un groupe fait de plus en plus parler de lui depuis quelque temps. Il s’agit de Blood Incantation. Cette formation a en effet, à la suite de son premier album, réussi à voir son nom s’afficher aux côtés des plus grands. Il faut dire que Starspawn avait surpris un grand nombre par son death aux qualités évidentes. A l’heure de lui offrir un successeur, les natifs du Colorado, avaient beaucoup à perdre.
C’était sans compter sans l’immense talent des États-Uniens. Non contents de participer à moult projets, dont certains ont connu un succès d’estime mérité, comme Abysmal Dimensions, ils sont parvenus à faire évoluer, quelque peu, leur musique et à gagner en visibilité. Vanté partout, Hidden History of The Human Race offre une vision assez personnelle du death metal. Nul doute qu’il figurera dans les albums les plus marquants sortis ces dernières années. Pour quelle raison ? Une originalité insolente ? Que nenni. Blood Incantation n’entend pas révolutionner un genre façonné depuis des décennies. Il parvient simplement à en extraire le meilleur et à donner vie à des titres marqués du sceau de l’excellence. Au menu donc, tout ce que les amateurs du style attendent : des rythmiques très diversifiées, des guitares tour à tour puissantes et mélodiques, et des vocaux caverneux.
Pour qui connait Starspawn, pas d’énormes changements en vue. Le quartet parvient néanmoins à magnifier son écriture. Au niveau de la structure du disque, les points communs sont nombreux. Un titre long, un morceau instrumental servant de liant à une sauce des plus goûteuses, et une durée dépassant de peu la demi-heure. Trois ans plus tard, cette mixture fait encore recette. La soupe est bonne et nos artisans ont encore su élaborer un plat très consistant. Les écoutes répétées ne lassent pas, bien au contraire. Elles permettent de découvrir, çà et là de menus détails, ce qui rend l’ensemble toujours agréable. Au menu des ingrédients, le choix s’est porté sur le nec plus ultra. Ne reniant pas ses aînés, Blood Incantation a su leur emprunter quelques idées. Viendront donc naturellement à l’esprit Morbid Angel, Death ou encore Immolation à l’écoute de ce second album.
Le tour de force des Denverois réside dans le fait d’avoir réussi à synthétiser toutes ces influences, les laisser infuser, pour créer un breuvage divinement efficace. L’agression commence dès les premières secondes, sans prévenir. "Slave Species of the Gods" vient mettre tout le monde d’accord, avec ses riffs ultra efficaces. L’identité du combo s’affirme un peu plus ici. Tout semble au moins aussi bon que sur leur première livraison. Comme cette mélopée orientale qui vient casser la virulence de "The Giza Power Plant" tout en sublimant ce titre. Et que dire du monumental morceau final, dix-huit minutes de pur bonheur pour les aficionados de death lourd et aérien à la fois. Notons également le superbe bagage technique des géniteurs de ce pavé, qui viennent éclabousser de leur talent, avec une sobriété appréciable, l’auditeur qui devra se rendre à l’évidence : cet album fera date dans l’histoire du metal de la mort.
Sorti en fin d’année, ce second disque de Blood Incantation obtiendra sans nul doute les faveurs des fans de metal extrême. Sa place, parmi les meilleures choses que 2019 nous a offertes, est loin d’être volée. Hidden History of the Human Race est un album solide et racé, alliant technique, mélodie et puissante. Chapeau bas messieurs.