Chronique : Blitzkrieg Blitzkrieg (2024)

CHRONIQUE PAR ...

Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 23 septembre 2024

Sa note : 13/20

LINE UP

-Brian Ross
(chant+claviers)

-Nick Jennison
(chœurs+guitare)

-Alan Ross
(chœurs+guitare)

-Liam Alan Ferguson
(basse)

-Matthew Graham
(batterie)

TRACKLIST

1) You Won't Take Me Alive
2) The Spider
3) Dragon's Eye
4) If I Told You
5) Vertigo
6) Above the Law (Pull the Trigger Part 3)
7) I Am His Voice
8) The Night He Came Home (Halloween)
9) On Olympus High
10) Aphrodite's Kiss

DISCOGRAPHIE

Theatre Of The Damned (2007)
Blitzkrieg (2024)

Blitzkrieg - Blitzkrieg

(2024) - heavy metal - Label : Mighty Music Target

Plusieurs fois ressuscité depuis son apparition au tournant des années quatre-vingt, Blitzkrieg n’avait pas encore proposé d’albums homonymes, alors même que son titre le plus connu, repris par Metallica, porte son nom. C’est désormais chose faite à l’occasion du dixième LP de ce groupe resté fidèle au heavy traditionnel qui lui avait valu d’être associé à la New Wave Of British Heavy Metal en début de carrière. La persévérance de ses membres incite à jeter une oreille sur leur nouvel effort en studio.

L’obstination est surtout celle de Brian Ross, unique membre fondateur et par ailleurs chanteur au sein de Satan (la formation anglaise), qui sort un album une semaine plus tard. Flanqué de son guitariste de fiston, le patriarche a dû à nouveau effectuer un tour de recrutement pour récupérer un bassiste en remplacement de Huw Holding parti chez Tygers of Pan Tang ainsi qu’un second six-cordiste. Le rôle du dénommé Nick Jennison dépasse celui de musicien d’appoint puisqu’il s’est également chargé de la production. Étant donnée la différence perceptible avec ceux figurant sur le long format précédent, Judge Not! (2018), il y a fort à parier que c’est également lui qui s’est chargé des solos. D’une remarquable fluidité, ils valorisent des occurrences enlevées telles que "The Spider" aux accents héroïques rappelant Sumerlands ou des mid tempos comme "If I Told You" et "Above the Law (Pull the Trigger Part 3)". Ils ne suffisent pas néanmoins à masquer les baisses d’inspiration qui affectent les deux derniers tiers du recueil. Le riff robuste de "Vertigo" a beau rappeler le Judas Priest époque Screaming for Vengeance, ses différentes parties manquent de liant, nuisant à la progression du morceau. Dommage pour l’un des rares moments surprenants de la réalisation, en l’occurrence des chœurs théâtraux dont la durée est de toute façon assez faible.
Si l’allure soutenue de "I Am His Voice" relance la machine malgré un refrain en-dedans, celle-ci tourne en bas régime sur "The Night He Came Home (Halloween)" aux accents surjoués et "Aphrodite's Kiss", final frustrant dont l’amorce solennelle accouche d’un mid tempo sans grande saveur. Quant à Brian Ross, il chante mieux qu’en 1981, à bientôt soixante-dix ans. Les vibratos et screams parfois disgracieux qui parsemaient Judge Not! ne sont plus de mises sur Blitzkrieg, hormis une vocalise un peu forcée en conclusion abrupte de "Dragon's Eye", qui bénéficie par ailleurs d’un refrain entraînant. Certes, il faut tolérer une certaine emphase, plus mesurée toutefois que lors des interventions du vocaliste chez Satan. Elle singularise incontestablement le quintet, à défaut d’apporter le tranchant qui aurait sans doute davantage convenu à "You Won't Take Me Alive", ouverture énergique et prometteuse à la "We Rock" de Dio.

L’inspiration variable et peu variée de Blitzkrieg ne suffit pas à gâcher les retrouvailles post Covid avec ces survivants-là de la Nouvelle Vague britannique d’il y a quarante-cinq ans. Un chant singulier et de très bonne tenue, des solos de haute volée ainsi que quelques pistes dynamiques offrent des séquences plaisantes qui justifient d’avoir remis le couvert. Rien d’exceptionnel, certes, mais les amateurs de metal vintage y trouveront matière à entretenir la foi.