Chronique : Nuclear Assault Survive (1988)

CHRONIQUE PAR ...

Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 20 septembre 2024

Sa note : 15/20

LINE UP

-John Connelly
(chant+guitare)

-Anthony Bramante
(guitare)

-Daniel A. "Dan" Lilker
(basse)

-Glenn M. Evans
(batterie)

TRACKLIST

1) Rise from the Ashes
2) Brainwashed
3) F#
4) Survive!
5) Fight to Be Free
6) Got Another Quarter
7) Great Depression
8) Wired
9) Equal Rights
10) PSA
11) Technology
12) Good Times, Bad Times (Led Zeppelin cover)

DISCOGRAPHIE

Game Over (1986)
The Plague (EP) (1987)
Survive (1988)
Handle With Care (1989)
Louder Harder Faster (DVD) (2007)

Nuclear Assault - Survive

(1988) - thrash metal - Label : I.R.S. Records

S’il y a bien un sujet qui a occupé les thrashers américains des eighties, c’est la perspective d’un affrontement nucléaire. À une époque où les Reagan, Andropov et autres humanistes perpétuaient la tradition de la guerre froide, je suppose qu’il n’y avait pas que le thrashers qui se faisaient du souci, mais chez eux, ça tournait à l’obsession. "Fight Fire With Fire", "Fabulous Disaster", "Mayday in Kiev"... l’imagerie de fin du monde à base de champignons est un sujet ultra-récurrent.

Nuclear Assault ? Si l’on peut penser que ces termes se prêtent également assez bien à la description de leur musique, les New Yorkais ont carrément fait de cette peur leur fonds de commerce. Après le premier et excellent album, Game Over, puis The Plague, EP que je qualifierais volontiers de chef-d’œuvre, Nuclear Assault nous gratifie à nouveau d’une pochette en rapport avec la catastrophe inévitable, mais évitée pour l’instant, qui nous menace. Côté musique ? Pareil, on prend les mêmes artistes, les mêmes ingrédients, et on nous pond Survive. Nuclear Assault continue à se la jouer compact - la demi-heure est à peine dépassée -, « rigolo » ("Got Another Quarter", "PSA)", nerveux, agressif même, mais capable de se montrer doux l’espace de quelques arpèges. La seule nouveauté n’est pas la plus grande réussite. Un an avant Dark Angel sur Leave Scars, les gars s’essayent à une reprise de Led Zeppelin pas forcément fabuleuse - mais moins horrible que la cover des Californiens. En résumé, Dan et ses amis continuent à envoyer du lourd et à nous faire headbanguer bien comme il faut, même si, globalement, on se situe un petit cran en dessous de The Plague et Game Over.
Pas de mauvais titres à déplorer, mais "Brainwashed" et "F#" s’avèrent un peu prévisibles. La toxic ballad "Wired" rappelle "The Plague" mais en un poil moins bien, tandis qu' "Equal Rights" ressemble à "One World" d’Anthrax, titre fort sympathique mais un peu dessous de ce que les autres New Yorkais savent proposer. Reste que, néanmoins, certains titres peuvent être considérés comme d’authentiques brûlots. L’initial "Rise from the Ashes" trompe son monde : alors que l’on pense qu’il s’agit du typique titre d’ouverture sympa mais pépère, il opère une surprenante mutation - les radiations, mon bon ami - pour se transformer, passée la deuxième minute, en un véritable accès de rage pas si loin de ce que Dan pondra plus tard avec Brutal Truth. De même, John nous vrille les tympans avec son timbre suraigu pas très maîtrisé, mais tellement adéquat, le temps de l’ultra nerveux "Survive!" et son refrain ultra-impactant. "Great Depression", plus académique, s’avère néanmoins suffisamment brutal et carré pour que nous le retenions dans les réussites de l’album.

Au final, la magie toxique et nucléaire prend encore. Un poil en dessous des premières œuvres, Survive reste néanmoins une belle œuvre, parfois extrêmement inspirée. L’exposition prolongée à cette œuvre représente-t-elle un danger pour la santé ? Niveau auditif, certainement. Point de vue radiations, jusque-là, on a survécu !