Chronique : Leaves' Eyes King Of Kings (2015)

CHRONIQUE PAR ...

Eudus
Cette chronique a été mise en ligne le 13 août 2024

Sa note : 14/20

LINE UP

-Liv Kristine Espenæs
(chant)

-Alexander Krull
(chant+claviers)

-Thorsten Bauer
(guitare+basse)

-Pete Streit
(guitare)

-Joris Nijenhuis
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Simone Johanna Maria Simons
(chant sur "Edge of Steel")

-Linda-Fay Hella
(chant sur "Blazing Waters")

TRACKLIST

1) Sweven
2) King Of Kings
3) Halvdan The Black
4) The Waking Eye
5) Feast Of The Year
6) Vengeance Venom
7) Sacred Wow
8) Edge Of Steel
9) Haraldskaevi
10) Blazing Waters
11) Sword In Rocks

DISCOGRAPHIE

Lovelorn (2004)
Vinland Saga (2005)
Legend Land (EP) (2006)
Njord (2009)
Meredead (2011)
Symphonies Of The Night (2013)
King Of Kings (2015)
Fires In The North (EP) (2016)
Sign of the Dragonhead (2017)
Black Butterfly (EP) (2019)
The Last Viking (2020)
Myths Of Fate (2024)

Leaves' Eyes - King Of Kings

(2015) - metal symphonique Viking - Label : AFM Records

Dans ma chronique de Njord publiée dernièrement, j’expliquais que ce troisième album marquait pour Leaves’ Eyes le début d’un changement de cap définitivement atteint avec King Of Kings, sixième tentative des Allemands. Et bien nous y voilà. King Of Kings ou un album à deux vitesses, laissant clairement apparaître les divisions au sein du groupe mais un album relativement réussi.

D’un côté Liv Kristine, la douce Norvégienne à la voix fluette et angélique, créatrice du groupe après son éviction de Theatre Of Tragedy. De l’autre côté son époux, Alex Krull, leader d’Atrocity et mécène de Leaves’ Eyes. Ce dernier, accompagné de son acolyte Thorsten a petit à petit au gré des œuvres du groupe, insufflé un côté martial, guerrier, viking dans les compositions du combo. Chez Liv, celle qui avait les idées de départ, une vision poétique du groupe, on retrouve une envie de metal plus atmosphérique, aérien. Le dénominateur commun se trouve dans l'aspect symphonique. King Of Kings aurait dû être l’apogée du groupe et ce que Krull a toujours voulu : un metal sympho viking héroïque. Cependant, les divergences entre Liv et Krull, qu’elles soient artistiques ou personnelles, auront raison du groupe. À peine King Of Kings dans les bacs, Liv et Krull se séparent et la première est évincée du groupe. Ambiance.
Musicalement, King Of Kings est loin d’être ridicule, exception faite des titres clairement sous l’influence du grand gaillard et dont le style sera définitivement la marque de fabrique du Leaves’ Eyes 2.0. Ainsi "Halvdan The Black" rejoint "My Destiny" dans les singles ridicules, "Vengeance Venom" est stridente et dessert complètement la vocaliste. Quand on écoute attentivement King of Kings, on ressent un sentiment de gâchis, car les visions des deux membres sont parfaitement mises en valeur par moments que ce soit l’éponyme, l’épique "Blazing Waters" mais surtout le hit qu’est "Swords In Rock", guerrier mais enjoué, sans growls, dans un rythme entraînant et qui fait partie des grands titres de la carrière des Allemands. Simone Simons d’Epica se joint même à la fête sur la très sympho "Edge Of Steel". Tout cela rend King Of Kings assez décousu ("The Waking Eye", aussi mignonne soit-elle, fait par exemple assez tache) et manquant de cohérence. Ce qui est dommage car chaque écoute procure un certain plaisir.

Après six albums, tous de qualité au final, Leaves’ Eyes met fin à une ère qui l'aura vu atteindre le statut de digne représentant de la scène metal symphonique. Porté par une Liv Kristine toujours aussi irréprochable, King of Kings conclut cette saga tout en laissant un goût amer à la plupart des fans, fidèles de la Norvégienne depuis plus d’une décennie.