Chronique : Leaves' Eyes Njord (2009)

CHRONIQUE PAR ...

Eudus
Cette chronique a été mise en ligne le 06 août 2024

Sa note : 13/20

LINE UP

-Liv Kristine Espenæs
(chant)

-Alexander Krull
(chant+claviers)

-Thorsten Bauer
(guitare+basse)

-Mathias Röderer
(guitare)

-Chris "Seven" Antonopoulos
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Gunnar Sauermann
(chœurs sur 1)

-Christoph Kutzer
(chœurs sur 1)

-Robert Suss
(chœurs sur 1)

-Uwe Fichtner
(chœurs sur 1)

-Markus Rutten
(chœurs sur 1)

-Steven Willems
(chœurs sur 1)

-Stefan Heilemann
(chœurs sur 1)

-Anette Uvaas Gulbrandsen
(chœurs sur 8)

-Christian Roch
(flûte+cornemuse irlandaise sur 5 et 7)

TRACKLIST

1) Njord
2) My Destiny
3) Emerald Island
4) Take The Devil In Me
5) Scarborough Fair (Simon & Garfunkel cover)
6) Through Our Veins
7) Irish Rain
8) Northbound
9) Ragnarok
10) Morgenland
11) The Holy Bond
12) Frøya's Theme

DISCOGRAPHIE

Lovelorn (2004)
Vinland Saga (2005)
Legend Land (EP) (2006)
Njord (2009)
Meredead (2011)
Symphonies Of The Night (2013)
King Of Kings (2015)
Fires In The North (EP) (2016)
Sign of the Dragonhead (2017)
Black Butterfly (EP) (2019)
The Last Viking (2020)
Myths Of Fate (2024)

Leaves' Eyes - Njord

(2009) - metal symphonique - Label : Napalm Records

Side project né en partie du trauma de sa séparation avec Theatre Of Tragedy, Leaves’ Eyes et sa frontwoman Liv Kristine passent un cap avec Njord, troisième effort des Allemands. Passant d’un metal mélodique assez atmosphérique à une nouvelle machine puissante et sympho. Nouvelle direction réussie ? Pas vraiment.

Njord est un album correct qui possède ses moments de grâce, on ne va se mentir. L’opener "Njord" est une épique assez majestueuse qui monte en puissance, avec un refrain efficace et un Liv à son apogée vocale, quinze ans après ce titre fait toujours son petit effet et devrait inspirer de nombreuses formations du style. Malheureusement, Liv n’est pas seule et le duo à la manœuvre, qui prend de plus en plus de place, est celui formé par Krull et Bauer. Ainsi après un Vinland Saga qui tendait (un peu) déjà vers le metal viking, Njord est clairement le passage de témoin sur ce que va devenir le groupe à la volonté de cette doublette. Ainsi ça tâtonne quand même pas mal. Le single, tête d’affiche de Njord, "My Destiny" est presque un naufrage tant Krull y est ridicule. Pourtant le groupe gagnera des fans avec cette nouvelle direction.
D’autres curiosités complètent le tableau Njord. "Emerald Island", quinze après je n’arrive toujours pas à avoir une lecture de cette œuvre sans queue ni tête. "Through Our Veins" est un titre censé être efficace mais simplement raté (et oui on ne le dit jamais assez que crée un tube c’est peut-être ce qu’il y a de plus difficile en musique)."Irish Rain", est quant à elle une ballade juste sympa. Sauf que quand c’est Liv au micro, on attend d’une ballade qu’elle soit plus que « juste sympa ». Quant à "Frøya's Theme", chère au cœur de nombreux fans de la première heure, je maintiens que cette épique finale a mal été pensée et que le potentiel du titre est en retrait en raison de ses faiblesses et de son manque d’émotions.
Alors pourquoi ce treize sur vingt, me demanderez-vous ? Car outre "Njord", ce troisième effort contient de franches réussites. "Take The Devil In Me", est un plaisir sucré, un hit tout en douceur sublimé par le timbre angélique de la norvégienne. "Scaborough Fair" est une reprise réussie, fidèle à l’originale mais adapté à une sauce plus folk nordique. "Northbound" est efficace et "Ragnarok" montre une part plus sombre, rappelant quelques titres des premiers albums et que le groupe abandonnera au fur et à mesure des œuvres qu’il composera. Au final Njord est digne d’un album de transition, le cul entre deux chaises, laissant de côté un passé plus poétique pour embrasser un futur plus guerrier, qui ne prendra effet qu’avec King of Kings trois albums plus tard.

Njord a fait passer un cap de popularité à Leaves’ Eyes, ce n’est plus juste les fans de la première heure de Liv qui suivent le groupe mais également les aficionados de metal sympho. Njord n’est pas réussi, il n’est pas rate pour autant, il marque tout simplement l’histoire du groupe par son changement de cap.