Chronique : Moonreich Amer (2023)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 05 octobre 2023

Sa note : 13/20

LINE UP

-Arthur Legentil
(chant+guitare)

-Thomas Menudier
(guitare)

-Guillaume
(basse)

-Jordan
(batterie)

TRACKLIST

1) Of Swine and Ecstasy
2) Amer
3) When We Sink
4) Astral Jaws
5) The Cave of Superstition

DISCOGRAPHIE

Amer (2023)

Moonreich - Amer

(2023) - black metal - Label : LADLO Productions

Moonreich fait partie de ces groupes dont on est certain d’avoir entendu parler sans pour autant en avoir entendu la moindre note. Le nom tourne de temps à autre dans les magazines, les webzines et autres, et on se dit qu’il faudrait bien un jour se tenter à l’écoute. Sauf que le moment n’arrive jamais. Vient alors le métier de chroniqueur et ses promos. Et Amer avec.

Le duo français hante les travées des hordes franciliennes et ici réside peut-être l’explication de ses apparences multiples dans les listes. Sûrement aussi de la qualité de ses propositions, et c’est avec plaisir que nous allons en juger dans cette chronique même. Les choses débutent sous d’augustes augures avec "Of Swine and Ecstasy". Son ultra rempli, sorte de mélange entre Hangman’s Chair et Aosoth. La froideur mécanique de l’un et l’épaisseur touffue de l’autre. À ceci s’adjoint un sens du groove redoutable comme le prouve le break totalement inattendu pour clore le titre. Dans le mille. Constat également de compositions à rallonge, ce qui se vérifiera sur les cinq titres qui façonnent les quarante-trois minutes de l’album. Les qualités évidentes de Amer ? Une puissance destructrice, une intensité qui happe et donc des variations rafraîchissantes. Vraiment, il y a beaucoup de choses pour satisfaire le fan exigeant de black. Même si tout le tableau ne sera pas parfait.
Dans le style, cela me rappelle une rencontre désormais lointaine mais s’en rapprochant : Jacob’s Ladder de Hell Militia. Gros son, riffs impeccables. Là où le collègue pêchait par un classicisme trop poussé, Moonreich répond avec vigueur en poussant des idées fraîches, des mélodies. Fatalement l’album dans sa globalité devient (très) bon. Les faiblesses se font discrètes (mais de plus en plus audibles l'album avançant) et pavent le chemin pour la délectation de l’amateur conquis. Amer peut-il prétendre à enticher les audiences autres ? La qualité de sa production et ses idées pourraient donner une réponse affirmative, pour autant bien que essayant, le duo reste profondément marqué du sceau noir et difficile d’imaginer un non-amateur d’extrême, et même de black metal, aimer la chose. Et les surprises affriolantes du début finissent par se tasser, pour se noyer dans des engeances post somme toutes très classiques. C’est probablement ce penchant regrettable qui me bloque dans la dernière ligne droite. Par exemple le passage éthéro-oriental de "The Cave of Supersition" appelait à plus, à du vrai extrême oriental. Espoir déçu.

Amer est léché. Amer est abouti. Amer est maîtrisé. Du début à la fin. Il garnira fièrement les étagères et les disques durs. Alors pourquoi seulement de l’enthousiasme poli ? Difficile à mettre en mot. Le feeling. Pas assez frigorifique par moments, trop post ailleurs. Et des promesses du début qui s’étiolent l’album avançant.