Chronique : Child Meditations in Filth (2023)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 02 février 2023

Sa note : 15/20

LINE UP

-Joakim Lindström
(chant)

-Per Stålberg
(guitare)

-Alex Stjernfeldt
(guitare)

-Staffan Persson
(basse)

-Albin Emmanuel Sköld
(batterie)

A participé à l'enregistrement :

-Bengt Mikael Stanne
(chant sur "She Came From the Marsh")

TRACKLIST

1) Hate Well Spent
2) Manic Vortex
3) Splendor Solis
4) Billion Years of Darkness
5) Burn As One
6) Prima Materia
7) Careless Blood
8) Crawling Chaos
9) Anima Mundi
10) The God Furnace
11) Accept the Suffering
12) The Stone Which Burns
13) Abattoir of Minds
14) Nigredo
15) Sweating Gold
16) She Came From the Marsh
17) Vitriol

DISCOGRAPHIE

Meditations in Filth (2023)

Child - Meditations in Filth

(2023) - grindcore - Label : EAT Heavy Records

Coagulation de cinq membres actifs de la scène death/grind/punk suédoise, Child souhaite s’imposer comme une figure du genre, n’hésitant pas à user d’un artifice promo bien grossier en l’expression « le Black Album du grind ». Rien que ça. Et que veut-ce dire d’abord ?

Du grind mélodique ? Fort heureusement non. Du grind tendance core, oui. Les guitares sont évidemment saturées tout en étant débordantes d’énergie, à la Nasum, lointains patriarches, compatriotes tristement disparus. Le chant est hurlé façon hardcore teinté de mesures death ou black. Le tout bien évidemment blasté à sa juste mesure. Là où la comparaison avec Nasum s’épaissit, c’est dans cette capacité à produire un grindcore d’une violence implacable, joué avec précision et rendu intelligible par l’entremise de riff clairement définis. Jetez dans le mélange cette facilité à produire des chansons aisément assimilables. Alors certes, on demeure fort éloigné du potentiel commercial d’un Black Album, mais sous un certain angle d’attaque, on peut effectivement envisager d’apposer un qualificatif « grand public » sur cette représentation grindesque (avec la multitude de guillemets nécessaires à la cohabitation de telles palabres).
En résulte un disque fort goûtu pour l’amateur éclairé de musique brutale, énergique et vindicative. Car l’esprit punk infiltré dans cette décharge immédiate génère des propos à l’avenant, bien éloignés du gore fatiguant, et parfois risible, qui pullule trop facilement le style. Certes nous n’avons pas droit à de la grande littérature, mais force est de constater des titres un peu plus poussés que « Fucked, Sliced and Splattered ». La profusion grind se voit utilisée à fort bon escient puisque l’ensemble dure à peine plus de vingt minutes pour dix-sept chansons. Mathématiques faites, très peu de chansons débordent le duo de minutes.
Concision. Hargne.
Le tout est obtenu avec une variété rythmique appréciable, les blasts se muant bien souvent en roulements plus lourds où les frappes de caisse claire ralentissent afin d’appuyer l'énergie générée tout autant que divertir l’esprit de la lassitude. Encore une fois, le parallèle avec Nasum semble difficile à ignorer. À noter la participation de Mikael Stanne en guest sur "She Came From the Marsh" (j’avoue humblement ne pas l’avoir noté malgré les écoutes répétées).

S’inspirant à raison de leurs aînés, Child livre un excellent album de grindcore sans compromis, la base du genre, gavé de fioritures. Jeu varié, rythmes alternants, volonté de composer de véritables chansons, on coche toutes les cases. Non vous ne trouverez rien d’excessif et non si le maître Nasum est approché, il n’est pas égalé. Mais en terme de pied pris, on est régalé.