Chronique : Decrapted Bloody Rivers of Death (2022)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2022

Sa note : 15/20

LINE UP

-Dave Rotten
(chant)

-Vicente Payà
(guitare+basse)

-Camilo Pirata
(guitare)

-Miquel Angel Riutort "Mega"
(batterie)

TRACKLIST

1) Bleeding Devourment
2) Forcefed Human Flesh
3) Cook on the Stake
4) Headless Haunting
5) As the Horror Comes
6) Bloody Cave
7) The Ravenous
8) Meat Truck

DISCOGRAPHIE

Bloody Rivers of Death (2022)

Decrapted - Bloody Rivers of Death

(2022) - death metal - Label : Xtreem Music

Amis hispanophiles, sortez hauts les drapeaux. Decrapted est une émanation fière de la péninsule ibérique, congrégation de deux figures de la scène extrême locale, Dave Rotten et Vicente Payà, les deux ayant travaillé ensemble dans Golgotha et mené leur barque dans moult groupes (Avulsed, Yskelgroth etc…). Sauf que manquait à leur palmarès un pur groupe de gros death qui tache, conjointement. Dont acte. Sanguinolent.

Franchement, sans la biographie du groupe, j’aurais misé sur un bon vieux groupe US issu de la Floride tant le son et les compos sont marqués du sceau des Cannibal Corpse, Morbid Angel, Deicide et consorts. Le plus proéminent étant probablement Cannibal dans une version plus lourde et moins rapide. En tout cas, les gaillards ont mis les moyens dans la production maison (il s’agit du propre studio du batteur de session). Guitares bien grasses, accrocheuses, batterie qui ratisse tout sur son passage et basse freluquette malheureusement (sauf dans les rares moments où on lui laisse voix au chapitre). Le chant va dès lors s’imposer comme la marque de fabrique des Ibères, variant entre growl et cris stridents. Le timbre est unique si l’on peut dire, et si bien sûr il purule le pur death, il conserve sa patte propre.
De ce premier paragraphe, le lecteur consciencieux que vous êtes aura immédiatement compris qu’il ne faut point attendre de révolution. Bingo, c’est exactement ce que clame le groupe lui-même en écrivant noir sur blanc dans son discours promo « Not with the intention of reinventing the wheel, but to offer some old school stuff with both intensity, brutality and a dose of melody and killer grooves!! » Tout est dit et remercions les pour leur franchise. Difficile d’ajouter quoique ce soit de pertinent après ça tant cela résume parfaitement la situation. Vous connaissez les influences et dorénavant, vous êtes en droit de savoir que la cible est réglée. Car oui, non seulement le duo s’emmitoufle d’une production superbe, mais il pète également le niveau pour les riffs. Les attaques rapides vont droit au but pour balafrer votre cerveau tandis que le mid tempo est magistralement géré.

L’adjonction d’un chant discriminant, peut-être pas génial, enfonce l’album dans la liste des sorties à épier pour l’amateur de death metal floridien. J’élargirais volontiers la cible à l’ensemble des deatheux, car il s’agit d'un bel ouvrage, mais le respect des codes est trop fort pour émouvoir des personnes dont la vision du metal de la mort sort de ce cadre (ultra efficace au demeurant). ¡Vamos metalos de la muerte!