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CHRONIQUE PAR ...

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TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2022
Sa note : 12/20

LINE UP

-Rms Hreidmarr
(chant)

-Maximilien Brigliadori
(guitare+basse)

-Emmanuel Zuccaro
(batterie)

TRACKLIST

1) In Umbra et Luce
2) Domitor
3) Bellum
4) Fames
5) Obitusque
6) Urbi et Orbi Clamant

DISCOGRAPHIE

Egrégore (2022)

Ba'a - Egrégore
(2022) - black metal - Label : Osmose



Ba’a, c’est un nom qui est ressorti dans le paysage du black metal français ces dernières années. Pas une explosion totale, toutefois suffisante pour faire parler de lui et obtenir une signature sur Osmose, pas mal pour un jeune groupe. Deuxième point, il est désormais hanté vocalement par Hreidmarr, dont la volonté semble être de lancer une OPA sur le black metal français depuis sa reprise de Glaciation. Faisons fi de ces reproches pour donner toute sa chance à la musique.

Deuxième sortie, sortie classique. Que les choses soient dites et écrites. L’usage de mots tirés du vieux françois, tout comme la pluie de latin et de chants liturgiques, abondent tous dans le même sens : celui d’un black metal des familles droit dans ses bottes et en déviance très faible des grands canons du genre. Gagné. Plaquez vos oreilles sur le black mélodique blasté, mais pas que. Tentez les chants grégoriens pour titiller Funeral Mist, rendez crissantes les guitares afin d’affirmer votre appartenance à la grande lignée du metal noir. Ba’a coche toutes les cases d’une approche ultra classique et somme toute facile d’accès, si on passe outre la violence des faits (ce qu’on fera volontiers si on aime le black metal). Facile avez-vous dit… Constat cinglant, même si l’album se révèle fort heureusement parsemé de quelques gourmandises. Prenez ce très heureux break scintillant et lumineux sur "Domitor". Superbe. Et on retrouve de ce qui a fait de Calvaire une réussite absolue. En moins intense tout de même.
Alors, par où cela va-t-il clocher ? Car vous vous en doutez bien, il manque un enthousiasme débordant dans cette chronique. Forcément par ce classicisme foisonnant, évidence. Également au travers du chant de Hreidmarr. On est client ou on ne l’est pas, c’est un fait. Fait également que le monsieur a un timbre particulier, ultra reconnaissable, au point de détourner la musique de ses multiples groupes et de quasiment la faire sonner pareil d’un groupe à l’autre. C’est faux si on s’en tient aux compositions, pourtant dans les faits, le cerveau, ce coquin, ne peut s’empêcher de mettre du Glaciation ou du Anorexia Nervosa. Le chant fait partie de l’identité d’un groupe, et force est de remarquer que Hreidmarr appose son caractère de manière forcée. Que ceux qui arrivent à passer outre ignorent ces quelques lignes. Ils feront face à du black metal de qualité, froid, rapide et mélodique. Exécuté avec brio et porté par des chansons efficaces à défaut d’être démentielles. L’on entend du Deathspell Omega récent par moment, des forces obscures telles que Christicide également. Et des longueurs sources de lassitude pour notre moindre bonheur.


Du black bon élève en quelque sorte. Tout est bien fait, au poil pour rassasier le dévoreur de sorties. Manque un caractère affirmé qui devrait venir par un changement de chanteur (je pense) et une production moins consensuelle. Cela devrait résoudre partiellement la sensation d’ennui qui nous parcourt l’échine l’album avançant. En l’état, une sortie qui mérite l’écoute, qui sait, ça vous plaira.





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