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CHRONIQUE PAR ...

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Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Mikko Kotamäki
(chant)

-Markus Jämsen
(guitare)

-Juha Raivio
(guitare)

-Aleksi Munter
(claviers)

-Matti Honkonen
(basse)

-Juuso Raatikainen
(batterie)


TRACKLIST

I: Gloom

1) With you Came the Whole of the World’s Tears
2) 10 Silver Bullets
3) Rooms and Shadows
4) Heartstrings Shattering 
5) Silhouettes 
6) The Memory Of Light
7) Lost & Catatonic
8) From Happiness To Dust

II: Beauty

1) The Womb Of Winter
2) The Heart Of A Cold White Land
3) Away
4) Pray For The Winds To Come 
5) Songs From The North 
6) 66,50'N, 28,40'E
7) Autumn Fire
8) Before The Summer Dies

III: Despair

1) Gathering Of Black Moths 
2) 7 Hours Late
3) Empires Of Loneliness
4) Abandoned By The Light
5) The Clouds Prepare For Battle


DISCOGRAPHIE


Swallow The Sun - Songs from the North I, II & III
(2015) - doom metal folk funeral doom - Label : Century Media



Mon collègue introduit sa chronique de Emerald Forest and the Blackbird par une remarque sur le manque d'originalité du groupe, tout en insistant sur le côté confortable de la musique des doomsters finlandais. Il est vrai que sur les trois derniers disques le combo poursuivait son chemin assez balisé, avec de menues adaptations de ci de la. Et voilà que Swallow the Sun lui donne tort en sortant un triple album, trois disques réunis en un seul objet, avec un concept: Gloom, Beauty and Despair.

Les ténèbres, la beauté et le désespoir; voilà donc le programme des prochaines deux heures et trente minutes que dure l’album. Au premier abord, l’objet est magnifique: un coffret avec trois digipack, un pour chaque partie, chacun ayant une pochette du même modèle avec une pose et une lumière adaptée au thème. Les photographies du livret sont issues de cimetières gothiques, de paysages nordiques lumineux et d’abstractions funéraires pour illustrer respectivement la partie I, II et III. Le concept est simple, Songs from the North est à Swallow the Sun ce que Deliverance/Damnation est à Opeth; un album ou les facettes du groupe sont découplées. Avouons l’ambition du projet pour un groupe auquel son manque de prises de risques était reproché, jusqu'à maintenant.

I : Gloom
Le premier disque est dans la lignée directe de tout ce qu’a fait la formation depuis New Moon: du doom death très mélodique. Et que ceux qui avaient pu être déçus du tournant un peu plus atmosphérique sur Emerald Forest and the Blackbird se rassurent, le groupe reprend un ton plus agressif, presque death même sur "10 Silver Bullets" ou "Silhouettes". Nous retrouvons tout ce qui avait pu charmer du temps de New Moon: des lignes plaintives ("Heartstrings Shattering") avec du chant féminin apportant une touche de douceur au milieu de ce monde sombre, des riffs en lead, une rythmique écrasante (le début de "Lost & Catatonic"), le chant clair de Mikko Kotamäki alternant avec ce growl si profond. La violence du propos n’est là que pour mieux contraster avec des moments atmosphériques et les nappes de claviers bien incorporées dans les compositions. Cependant tout n’est pas parfait dans le royaume des ténèbres. Certaines lignes de chant sont peu convaincantes, notamment sur "Lost & Catatonic". Aussi et principalement, le reproche fait en introduction s’applique complètement sur cette première partie: le groupe fait du Swallow the Sun. Son propos est quasi-excellent, mais c’est le même propos depuis plus de dix ans.

II : Beauty
Voilà le premier vrai morceau de bravoure de cet album, une partie complètement acoustique et folklorique. Une certaine atmosphère empreinte de beauté nordique est en filigrane dans la musique du groupe depuis toujours et avait pris le devant sur Emerald Forest and the Blackbird. Swallow the Sun en a pris l’essence pour en faire un disque de quarante minutes, proche du Damnation d’Opeth ou du The Mantle de Agalloch. Mis à nu, le groupe se doit de mettre en avant ses émotions pour éviter de se heurter à l'écueil de l’ennui. Il y réussit partiellement, le chant clair de Mikko Kotamäki devient moins plaintif et plus intense, les lignes mélodiques sont variées et belles, très particulièrement grâce au chant féminin sur la chanson titre ou "The Heart of a Cold White Land". Ces deux derniers titres ressortent bien mais ce sont les seuls, le reste du disque est un peu trop uniforme pour être vraiment mémorable. Un ou deux de ces morceaux en interlude entre deux chansons metal seraient une bouffée d’air bienvenue. Huit à la suite, l’ensemble perd de sa force. Il faut néanmoins saluer la prise de risque.

III : Despair
Beauty
était une facette du groupe, Despair est la face opposée de la même pièce. Après la lumière fragile hivernale des pays nordique, bienvenue dans les ténèbres les plus sombres. "Gathering of Black Moths" commence par un riff monolithique, une rythmique funèbre lourde et lente, un chant venu du plus profond des abysses. Puis le chant devient black, la rythmique nous étouffe, et un break apparaît, nous laissant contempler le champ de terre brûlées autour de nous. Avant que le désespoir nous engloutisse à nouveau pour un moment éprouvant. Le disque final de cet album est du pur funeral doom, sans aucun chant clair, sans aucune accélération, sans aucun espoir. Grand, beau et implacable. Rendant hommage aux maîtres du genre Shape of Despair, Swallow the Sun ne met pas sa personnalité de côté. Même si les compositions ont moins d’outils musicaux que sur le premier disque, la richesse en détails ne décroît pas, un véritable tour de force. "Empires of Loneliness" est un petit chef-d'œuvre du genre, un monument sur lequel Swallow the Sun emploie toute sa créativité pour broder l’ambiance de douleur et de noirceur que demande le genre.


Swallow the Sun sort des sentiers qu’il avait lui-même tracés le temps d’un album long, mais cohérent. La première partie, bien que très bonne, reste convenue. La seconde partie l’est beaucoup moins: un interlude acoustique plutôt élégant, même si trop long et avec trop peu d’anicroches. La troisième partie est la plus belle et la plus forte du disque: du doom funéraire de toute beauté, teinté de black, riche et personnel. La face très sombre de Swallow the Sun sera t’elle le futur du groupe ? 



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