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CHRONIQUE PAR ...

17
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Seregor
(chant+guitare)

-Ardek
(claviers+guitare+basse)

-Namtar
(batterie)

TRACKLIST

1) Here In German Woodland
2) Scourged Ghoul Undead
3) Franckensteina Strataemontanus
4) The Necromancer
5) Sewn For Solitude

6) Operation Compass
7) Monster
8) Der Vampir Von Nürnberg
9) Skull With A Forked Tongue
10) Like A Conscious Parasite I Roam
11) Frederick’s Experiments

DISCOGRAPHIE


Carach Angren - Franckensteina Strataemontanus



Bon, dans le riant univers du metal, c’est assez rare d’aborder des thèmes sucrés comme l’amour, les arc-en-ciel, le rire d’un enfant ou encore la douceur d’un soir d’été à contempler le soleil couchant, entourés de papillons et de bébé faons. Non, on y préfère la mort, la décomposition accompagnée d’odeurs déplaisantes, les fluides corporels, les chairs arrachées ou les crânes grimaçants. C’est donc toujours un petit plaisir de retrouver nos bons Carach Angren, fidèles au poste de conteurs morbides et de troubadours possédés.

Trois ans après Dance and Laugh Amongst the Rotten qui faisait joujou avec un ouija, nous voila plongés dans l’univers gothique du romantisme horrifique du XIXe siècle avec – le titre ne le cache pas – une petite balade aux côtés de Mary Shelley et de son célèbre Dr Frankenstein. Ou plutôt de celui qui a inspiré ce bon docteur, Johann Conrad Dippel, théologien allemand persécuté après avoir écrit ce qu’il ne fallait pas contre le pape de l’époque et qui décida du coup, puisque personne ne voulait l’écouter, de faire de l’alchimie, de la dissection, de chercher un élixir de vie éternelle (spoiler alert : il est mort en 1734), d’écrire des tas d’ouvrages aux titres en Latin qui sonnent super cools (genre De vitæ animalis morbo et medicina – ça pourrait être le titre du prochain Mayhem) et un peu de macramé à ses heures perdues (mais ce dernier point fait débat). Tout ça dans son pittoresque château de Frankenstein. Voilà.
Bref, tout à fait le genre d’ambiances qu’affectionnent nos néerlandais. Il n’en fallait pas plus pour que ça soit le prétexte à cinquante et une minutes de black metal orchestral, parfaitement dans le ton des deux précédents albums, avec une orientation légèrement plus industrielle par endroits (d’ailleurs Ardek, l’homme derrière la plus grande part d’écriture de Carach Angren, a été approché par Till Lindeman et Peter Tatgren pour ses talents d’arrangeur et d’orchestrateur). Ça se ressent sur certains titres en particulier, comme "Monster", qui fut le premier extrait présenté de l’album, mais aussi à la fois le moins représentatif du reste et celui qui réunit le plus, justement, les influences de Rammstein et Pain avec son rythme lent, pesant et binaire (mais ils avaient déjà fait ce genre de coup avec l’album précédent et son premier extrait "Song for the Dead"). Dans cette veine-là, on retrouvera aussi "Franckensteina Strataemontanus".
Le reste de l’album est sans grande surprise, avec un groupe qui a clairement trouvé son style, et la voix toujours aussi géniale, variée et expressive de Seregor, qui s’amuse visiblement comme un petit fou à tout théâtraliser et dramatiser, à alterner narrations et hurlements, growls et murmures. Rien n’est vraiment sérieux là-dedans, mais tout est peaufiné, lustré, poli, la production est claire et puissante, les orchestrations dominent et les blasts sont généreusement saupoudrés un peu partout. On pourra peut-être un peu regretter que, justement, les néerlandais ne soient pas plus aventureux, novateurs ou qu’au moins ils ne prennent pas vraiment de risques en essayant des ambiances (narratives ou musicales) qui les sortiraient un peu de leur zone de confort, mais comment s’en plaindre quand leur recette fonctionne toujours autant au poil ? Des morceaux comme "The Necromancer" (et ses « It’s Alive » grandioses), "Der Vampir Von Nürnberg" ou le rageur "Sewn For Solitude" : ça serait bien faire la fine bouche que de camoufler notre enthousiasme sous le voile d’une feinte lassitude.


Alors bon, sans surprise, mission accomplie. C’est carré, efficace, professionnel. On regrette presque un peu la période Where The Corpses Sink Forever où le groupe venait juste de stabiliser sa recette avec génie, mais comme depuis lors on peut presque parler de sans faute avec les trois albums qui ont suivis, on ne peut que se contenter de prendre son pied et de se réjouir. Bon, cela dit, la prochaine fois, on adorerait être surpris. On vous fait confiance, les gars.





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