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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 18/20

LINE UP

-Björn Ove Ingemar "Speed" Strid
(chant+guitare)

-Carl David Natanael Andersson
(chœurs+guitare+claviers+percussions)

-Anna-Mia Bonde
(chœurs)

-Anna Helena Brygård
(chœurs)

-Carl David Natanael Andersson
(guitare+claviers)

-Charles Petter "Sharlee D'Angelo" Andreason (basse)

-Jonas Källsbäck
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Rachel Hall
(violon+percussion)

-Daniel Fäldt
(oud)

-John Lönnmyr
(claviers sur 1, 5, 7, 8 et 10)

-Richard Larsson
(claviers sur 2, 6, 11 et 12)

-Johan Coma Courten Svensson
(percussions)

-Rasmus Ehrnborn
(percussions)

TRACKLIST

1) Servants Of The Air
2) Divinyls
3) If Tonight Is Our Only Chance
4) This Boy's Last Summer
5) Curves
6) Transmissions
7) Aeromantic
8) Golden Swansdown
9) Taurus
10) Carmencita Seven
11) Sister Mercurial
12) Dead Of Winter

DISCOGRAPHIE


(2020) - hard rock hard FM - Label : Nuclear Blast



(For English version, scroll down)

Chroniquer le cinquième album de The Night Flight Orchestra est, en apparence, un exercice d'une simplicité féérique  : une fois rappelées les réussites initiales et les influences AOR de rigueur, il suffit de souligner à nouveau l'aisance stupéfiante du collectif à enchaîner les rengaines ultra addictives avant de conclure au chef d'œuvre. Comme les quatre précédents. Pourtant, en reconduisant cette approche qui naguère était l'évidence, on prendrait le risque de passer à côté de la dimension tragique de cet enregistrement aux allures frivoles, à l'image du sourire de l'hôtesse de l'air dessinée en ligne claire sur la pochette d'Aeromantic – un intitulé qui pourrait faire croire à un accès de naïveté régressive de la part des solides quadragénaires formant le personnel surcompétent du Vol de Nuit. Rien ne serait plus faux.

En ouverture, l'habituelle « Servante des Airs », à peine audible, annonce – en français – qu'elle serait heureuse de se sacrifier. Ensuite, au lieu de proposer un sandwich roboratif ou la tisane qui réconforte, l'agent de bord – toujours dans la langue de Raphaël Garrido – parle de l'ultime été d'un garçon inapte à la vie que l'automne emportera « sans aucune pitié » : on est loin de l'ambiance petits fours et champagne à volonté en classe affaire. Les Suédois auraient-ils perdu la joie de vivre qu'on leur prêtait en goûtant l'écume des histoires qu'ils nous contaient sous des libellés trompeusement désinvoltes ? Non, bien sûr. Car cette volupté n'a jamais existé, ou si peu. La décontraction ostentatoire des gaillard(e)s de l'Öresund – essentiellement affichée dans les communiqués promotionnels et l'euphorie des concerts - se révèle un ironique trompe-l'œil. De l'inaccessible "Reine Sibérienne" à "Jenny" l'étoile déchue, des malheureux "Fantômes Espagnols" aux « Amoureux lacérés par la Pluie », les scénarios de The Night Flight Orchestra sont, depuis le commencement, tissés à l'acide du désespoir, de la résignation et du questionnement sans réponse. Miroirs impitoyables d'une âme en errance perpétuelle raclant tous les bas-fonds sans trouver ni joie ni repos, les chansons de David Andersson et ses comparses s'apparentent à autant d'esquisses d'un monde que l'incommunication a rendu absurde et dans lequel des femmes puissantes ou insecourables renvoient ceux qui les convoitent à leurs insuffisances rédhibitoires. Les fans de post black metal dépressif devraient adorer. Pourquoi relever la noirceur des paroles à l'occasion de ce millésime, huit ans après la parution de l'inaugural et vigoureux Internal Affairs ? Parce que jamais le contraste avec la légèreté de la musique offerte par la formation scandinave n'aura été aussi flagrant, dévoilant des cicatrices profondes que l'insouciance de façade rend paradoxalement plus saillantes. En toute logique, l'« aor-isation » annoncée lors du lancement d'Amber Galactic, le référentiel long jeu n°3, se poursuit, ce qui se traduit par un allègement du son, principalement en raison d'une mise en retrait – volontaire – de la guitare, que son possesseur cantonne de plus en plus à un soutien rythmique.
Ainsi le susmentionné "This Boy's Last Summer" virevolte en mode disco dans les spires d'une boucle de synthés guillerette qui débouche sur un refrain d'une vitalité radieuse, prolongée par un pont cristallin. Cependant « léger » ne signifie pas « mou » et, de manière toujours aussi pertinente chez NFO, les tempos alertes sont majoritaires, judicieusement entrecoupés de plages apaisées : "If Tonight Is Our Only Chance" et son plaisant motif cavaleur, la funky "Curves" s'achevant sur un solo à la six-cordes au timbre aigrelet rappelant Dire Straits – difficile de sonner plus eighties - ainsi que l'ample "Golden Swansdown", initiée par les accords moites et les bulles vintage échappées d'un clavier manifestement piqué à Orchestral Manoeuvres in the Dark ("Enola Gay" au ralenti – difficile de sonner plus eigh... , oh wait!) pour livrer, enfin !, une ballade traditionnelle et crépusculaire, sans « power » cette fois. N'en déplaise aux amateurs du genre, ce type d'occurrences à la coule correspondait souvent à des temps faibles sur les réalisations AOR des années quatre-vingt. Pas chez The Night Flight Orchestra dont les musiciens parviennent immanquablement à instiller une intensité déterminante à des refrains qu'ils cisèlent en orfèvres, miracle douze fois répété qui rattrape les rares couplets en-dedans, tels ceux de "Sister Mercurial", ode émouvante à la confidente disparue pour toujours. Alors, édulcoré, cet Aeromantic ? On l'aura compris : la réponse est 100% négative. Ses créateurs, dont un Sharlee D'Angelo déchaîné derrière sa quatre-câbles, tiennent toujours aussi fermement entre leurs solides paluches le mojo du tube imparable, fruit d'un sens hors pair de la mélodie transcendé par un dynamisme à toute épreuve. Démonstration probante avec le titre homonyme, troisième recyclage de l'incunable "California Morning" aux couplets énergiquement scandés par un Björn Strid poussé du coude par les deux Airlines Annas qui veulent leur part du micro. Une jolie séquence de douce hystérie qui précède un pré-refrain dont on aurait aimé que les accents disco se prolongent au-delà du bref solo.
L'allègre thème principal fait écho à celui de "Servants Of The Air", ouverture héroïque de rigueur proche d'un mélange percutant, malgré un coup de frein un peu trop appuyé au mitan, entre "Midnight Flyer" et "This Time", ses fougueuses homologues des deux LP antérieurs. David Andersson montre lors de ce moment de bravoure qu'il n'a rien perdu de sa faculté à claquer le riff qui déboîte et remet ça sur "Carmencita Seven", évocation cryptique de la première actrice du cinéma secouée par une guitare mordante et un Strid particulièrement en voix. Ce dernier, disons-le tout net, effectue sa prestation la plus aboutie en studio avec l'Orchestre du Vol de Nuit. Un constat effectué à chaque sortie, c'est dire le niveau de la performance accomplie par le vocaliste régulier de Soilwork. Son velouté robuste, élément essentiel de la martingale sonique de NFO, a encore gagné en sensibilité, sans rien lâcher sur la puissance – en témoigne sa prestation sur l'entêtant "Divinyls", nommé en hommage à la section hard/ pop de la défunte Chrissy Amphlett. Une succulence au goût amer, celui des choix incertains et des doutes existentiels auxquels a probablement dû faire face son auteur, Strid lui-même, lorsqu'il préféra renoncer à une prometteuse carrière de hockeyeur au plus haut niveau afin d'intégrer un punk band, au désespoir de ses parents. Le géant au béret n'est pas non plus étranger à la hargne qui porte à incandescence le foudroyant "Taurus", propulsé sur les mêmes bases jubilatoires de l'himalayesque "Gemini" – la ritournelle la plus imparable des années 2010 pour mémoire, également composée par le discret Sebastian Forlsund. « Speed », globalement en maîtrise sur l'ensemble du recueil, se lâche totalement. Hélas, l'affaire tourne court, dès le second refrain : pas de solo, pas de pont et surtout pas de retour au thème magnifique de rage infertile qui aurait tellement mérité d'être reconvoqué. Un véritable crève-cœur, d'autant plus inexplicable qu'il s'agit du seul spécimen de « semi-morceau » enregistré jusqu'alors par l'escouade nordique. La panne d'inspiration ne pouvant sérieusement être envisagée, ce cruel coitus interruptus demeure incompréhensible.
Néanmoins, l'auditeur frustré a, on l'a vu, largement de quoi satisfaire ses désirs par ailleurs et a toutes les chances de connaître l'acmé grâce à "Dead Of Winter", l'epic réglementaire placé en fin de parcours. Bien que la base un brin théâtrale soit effectivement présente, la durée plus courte et le rendu plus dépouillé que "The Last of Independant Romantics", son prédécesseur figurant sur Sometimes the World Ain't Enough, favorise l'émergence d'une terrible mélancolie qui lui confère une coloration unique. Plus touchant que jamais, donnant l'impression de déballer d'un coup toutes ses faiblesses, Strid lance un scream vitrifiant que relaient des lignes de synthés belles à pleurer, les dernières délivrées par Richard Larsson dont le départ pour divergences musicales (et vestimentaires) a poussé le désormais septuor à faire appel aux services du non moins talentueux John Lönnmyr afin de dépanner sur cinq pistes. Et que dire à propos de "Transmissions", le sommet émotionnel de l'album ? Comment expliquer ces frissons encore plus forts surgissant à l'écoute de ces claviers obstinés, instaurant une tension qui se rompt sur le refrain pathétique ? Sans doute que ce jeune (?) homme fervent qui supplie qu'on lui parle, mendiant quelques paroles, semble effroyablement familier. Et lorsque son interlocutrice, indifférente et lointaine, daigne enfin lui répondre, c'est pour lui retourner la même injonction, ce « talk to me! » paroxystique et déchirant. Comme si elle n'avait rien entendu. Plus aucun mot ne sera prononcé jusqu'à la note finale et alors que l'on pensait la composition terminée débute un bouleversant solo de violon, dont on ne saurait dire s'il constitue la plus éclatante réponse faite au silence ou s'il incarne l'impossibilité même d'un dialogue.


« Les plus désespérés sont les chants les plus beaux ». Cette citation du plus romantique des Alfred, aussi éculée soit-elle, s'applique idéalement aux hymnes ardents qui illuminent la nouvelle offrande de The Night Flight Orchestra. Leurs atours enjoués, leurs charmes irrésistibles ne masquent plus les angoisses de la vie dite moderne et les tourments de la solitude exprimées par ses instigateurs mais, au contraire, les sublime. Les déhanchés se creusent tandis que les sourires dansent sur des visages inondés de larmes, perlant une à une à mesure que chatoient les joyaux sonores d'Aeromantic. D'« immortels » et « purs sanglots » ? Pas tous, peut-être. Mais chacun d'entre eux, poli dans l'illusion de la facilité, offre la certitude éphémère que la musique peut tout résoudre. Tout effacer. Pour recommencer. Merci NFO.

                                        Cette chronique est dédicacée à Tabris, qui a su entendre ce que je n'avais pas vu.

Un commentaire ? Un avis ? C'est ici :
https://leseternels.forumofficiel.fr/t1873p125-the-night-flight-orchestra-aeromantic-28-fevrier-2020#


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Reviewing The Night Flight Orchestra's fifth album can appear as fairytale-like simplicity: after recalling the early successes and AOR influences, it is sufficient to highlight once again the band’s astonishing lining up of highly addictive tunes, before acknowledging the masterpiece. As we already did for the four previous records. However, if we were to reiterate this approach that used to seem obvious, we would risk missing the tragic dimension of this frivolous recording, as the smile of the stewardess drawn in a clear line on the cover of Aeromantic – a title that could be mistaken for a regressive naivety on behalf of the skilled forty-year-olds who make up the Night Flight crew. Nothing could be further from the truth.

As opening, the usual « Servant of the Airs », barely audible, announces - in French - that she would be happy to sacrifice herself. Then, instead of offering a fortifying sandwich or a comforting herbal tea, the flight attendant - still in the language of Raphaël Garrido - talks about the ultimate summer of a boy unfit for life that autumn will take away without mercy : this is far away from the all-you-can-eat petits fours and champagne atmosphere for business class passengers. Would the Swedes have lost the joy of living we attributed to them when savoring their misleadingly nonchalent tales? No, of course they wouldn't. This voluptuousness never existed. The ostentatious relaxation of the Öresund lads - mainly displayed in promotional announcements and the euphoria of the gigs - proves to be a misleading irony. From the inaccessible "Siberian Queen" to "Jenny" the fallen star, from the unfortunate "Spanish Ghosts" to the « Lovers Torn by the Rain », the scenarios of The Night Flight Orchestra are, from the beginning, woven with the acid of despair, resignation and unanswered questions. Ruthless mirrors of a soul in perpetual wandering, scraping all the shallows without finding either joy or rest, the songs of David Andersson and his companions are like so many sketches of a world that incommunication has made absurd and in which women, whether powerful or impossible to save, send those who covet them back to their prohibitive weaknesses. Depressive post black metal fans should love it. Why emphasizing the darkness of the lyrics on the occasion of this millésime, eight years after the release of the inaugural and vigorous Internal Affairs? Because the contrast with the lightness of the music offered by the Scandinavian band has never been so blatant before, revealing deep scars that the carelessness posture paradoxically makes more prominent. Logically, the "aor-isation" announced at the launch of Amber Galactic, the long-playing reference no. 3, continues, which translates into a lighter sound, mainly due to a - voluntary - deemphasizing of the guitar that its owner increasingly confines to rhythmic support.
Thus the aforementioned "This Boy's Last Summer" twirls in disco mode in the turns of a cheerful synth loop that leads to a chorus of radiant vitality, prolonged by a crystalline bridge. However, « light » does not mean « weak » : the lively tempos are relevantly and cleverly interspersed with quieter slots: "If Tonight Is Our Only Chance" and its pleasant racing pattern, the funky "Curves" ending on a six-string solo with a sour timbre reminiscent of Dire Straits - difficult to sound more eighties - as well as the ample "Golden Swansdown", initiated by sweaty chords and vintage bubbles escaping from a keyboard obviously pinched from Orchestral Manoeuvres in the Dark ("Enola Gay" in slow motion - difficult to sound more eighties... - oh wait!) to deliver, at last, a traditional and twilight ballad, without "power" this time. No offense to fans of the genre but those coolest occurrences often coincided with weaker transitions on the AOR releases of the eighties. Not the case with The Night Flight Orchestra, whose musicians unfailingly manage to instill a determining intensity to the choruses they shape like goldsmiths, a miracle repeated twelve times which makes up for the rare verses less dazzling, such as those of "Sister Mercurial", a moving ode to the confidante who has disappeared forever. Would this mean that Aeromantic is watered down? The answer is crystal clear and 100% negative. Its creators, including a Sharlee D'Angelo unleashed behind his four-strings, still firmly hold between their solid paws the mojo of the unstoppable hit, fruit of an unequalled sense of melody transcended by an unfailing dynamism. A convincing demonstration with the homonymous title, the third recycling of the incunabulum "California Morning" with energetic verses sung by a Björn Strid pushed by the two Airlines Annas claiming their share of the microphone. A nice sequence of sweet hysteria that precedes a pre-refrain whose disco accents we would have liked to extend beyond the brief solo.
The cheerful main theme echoes the one of "Servants Of The Air", a heroic opening close to a punchy mix, despite a hard braking in the middle, between "Midnight Flyer" and "This Time", its fiery counterparts of the two previous LPs. David Andersson shows during this moment of bravery that he hasn't lost his ability to slam the riff that rocks and does it again on "Carmencita Seven", a cryptic evocation of the first movie actress shaken by a biting guitar and a Strid particularly in voice. This one, let's face it, gives his most accomplished studio performance with The Night Flight Orchestra. This observation can be made for each release, showing the high level of performance accomplished by the regular vocalist of Soilwork. His velvety robust tone, a key element of NFO's sonic martingale, has gained even more sensitivity, without any compromise on power - as brillantly evidenced on the heady "Divinyls", named after the hard/pop section of the late Chrissy Amphlett. A succulence with a bitter taste, the one of uncertain choices and existential doubts that its author, Strid himself, probably faced when he preferred to give up a promising hockey career at the highest level in order to join a punk band, much to his parents’ despair. The giant in a beret is no stranger to the fierce anger that brings to incandescence the thunderous "Taurus", propelled on the same jubilant basis of the Himalayan "Gemini" – as a reminder, the most unstoppable ritornello of the 2010s, also composed by the discreet Sebastian Forlsund. "Speed", globally in mastery over the entire recording, is totally unleashed. Alas, the case fizzles out quickly in the second chorus: no solo, no bridge and above all no return of the magnificent theme of infertile rage that would really have deserved to be reconvened. Truly heartbreaking and all the more inexplicable as it is the only specimen of « semi-piece » recorded so far by the Nordic squad. The lack of inspiration could not be seriously considered, this cruel coitus interruptus remains incomprehensible.
Nevertheless, the frustrated listener has, as we have seen, more than enough to satisfy his desires and high chances of reaching the peak thanks to "Dead Of Winter", the regulatory epic placed at the end of the course. Although the basis a bit theatrical is indeed present, the shorter duration and the more stripped down rendering than "The Last of Independent Romantics", its predecessor on Sometimes the World Ain't Enough, favours the emergence of a terrible melancholy which gives it a unique colour. More touching than ever, giving the impression of disclosing all its frailties at once, Strid launches a vitrifying scream that is relayed by synth lines beautiful enough to make a grown man cry. These were the last ones delivered by Richard Larsson whose departure for musical (and clothing) divergences pushed the now seven-piece to seek the services of the no less talented John Lönnmyr to help out on five tracks. And what about "Transmissions", the emotional climax of the album? How can we explain these even stronger shivers appearing when listening to these obstinate keyboards, creating a tension that breaks on the pathetic chorus? No doubt this eager young (?) man pleading for someone to talk to him, begging for a few words, sounds frighteningly familiar. And when his indifferent and distant interlocutor finally deigns to answer him, it is to return the same paroxysmal and heartbreaking  « talk to me! » injonction. As if she had heard nothing. No more words are uttered until the final note, and just when we thought the composition was finished, a gutwrenching violin solo begins, of which we cannot say whether it is the most brilliant response to the silence or whether it embodies the very impossibility of a dialogue.


« The most desperate are the most beautiful songs ». This quote from the most romantic of Alfred's, however outdated, ideally suits the fiery hymns that illuminate The Night Flight Orchestra's new offering. Their playful finery and irresistible charms no longer mask the anguish of so-called modern life and the torments of solitude expressed by its instigators, but, on the contrary, sublimate them. The swaying hips deepen while smiles dance on tearful faces, beading one by one as Aeromantic's sonorous gems shimmer. "Immortal" and "pure tears"? Not all of them, perhaps. But each of them, polished in the illusion of ease, offers the ephemeral certainty that music can solve everything. Erase everything. To start again. Thank you NFO.


This review is dedicated to Tabris, who was able to see what I could not.



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