CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
17/20
LINE UP
-Dolk
(chant+batterie)
-Ask
(chant+batterie)
-Ole Hartvigsen
(guitare)
-Jon Bakker
(basse)
Guests
-Mathias Lunde Kristoffersen
(chant - titres 3, 5)
-Jonas Bjertnes Jacobsen
(chant - titres 3, 5)
-Agnete Kjolsrud
(chant - titre 3)
-Marianne Maria Moen
(chant - titre 7)
-Jan-Øyvind Grung Sture
(violoncelle - titres 6,7)
TRACKLIST
1) Syndefall
2) Ophidian
3) Dominans
4) Natt
5) Eremitt
6) Skamløs!
7) Det sorte
DISCOGRAPHIE
« L’Enslavisation du black metal, un mal ou un bien ? En vous appuyant sur l’album de votre choix, vous démontrerez en quoi la transition vers les sonorités de la bande à Grutle Kjelsson représente un défi. Vous avez deux heures. »
- Putain la vache, la tuile, Enslaved, j’ai pas révisé cette partie… Hé ! Winter… tu vas prendre quoi comme album ?
- Ah non, Decline, tu te dé-merdes ! T’as pas voulu m’aider pour le commentaire composé sur Under a Funeral Moon, alors tu peux te gratter !
Trop bon, trop con. Mais ne perdons pas de temps. Comme album, je prends Ofidians Manifest. La dernière œuvre en date des vétérans de Kampfar m’a fortement déplu à la première écoute. A la deuxième aussi, d’ailleurs. Le motif ? Le groupe est sorti de la ligne suivie sur Djevelmakt et Profan. Le petit dernier est moins direct. Là où ses deux prédécesseurs vous assénaient baffe sur baffe -avec classe hein, mais ça restait des baffes- Ofidians évite souvent l’affrontement direct. Les deux titres initiaux restent fidèles à la devise de l’OM (« Droit au but », pour les non footeux). En revanche, après, ça raffine. Ça pinaille, pensai-je au gré des premières écoutes. Une fois passée la déception de les sentir moins secs que d’habitude, chronique oblige, j’ai fait un bilan. Et en fin de compte, il est très bon, ce bilan. Seul "Dominans" continue à ne pas me convaincre. Ce titre est l’un des rares -le seul ?- de la discographie de Kampfar où une femme assure les leads vocaux.Son timbre de sorcière est particulièrement adaptée à la musique de la formation, mais le morceau est hésitant, tortueux et n’arrive nulle part.
Pour le reste, force est de reconnaître que nos guerriers ont pondu une œuvre chiadée. Au programme : un usage parcimonieux de claviers -en mode piano hein, pas de Bontempi, Kampfar, c’est la classe, pas de la synthpop !-, une utilisation judicieuse de chœurs et puis l’apparition de riffs « dark psycho rock » à la… Enslaved. Si un petit malin s’était amusé à mettre "Natt" sur Axioma Ethica Odini, on n’y aurait vu que du feu. Kampfar met également l’accent sur les vocaux pagan à la Primordial, plus présents que par le passé. En fin de compte, la richesse de l’œuvre et sa subtilité violente compensent la perte d’impact musical. Des titres comme "Natt" "Emeritt" ou le majestueux et mélancolique final qu'est "Det sorte" parviennent à combiner puissance, qualité musicale et émotion. Rien de moins. L’enslavisation, bien contrôlée, ça a du bon !
Kampfar continue à tracer son chemin. Huitième album et un nouveau visage. Plus sophistiqué mais, en fin de compte, tout aussi séduisant. Vont-ils opérer un rapprochement durable avec ce qu’a pu offrir Enslaved période Isa – Axioma ? Ça ne serait pas une mauvaise idée. Tant qu’ils ne cherchent pas à ressembler à la soupe servie par leurs compatriotes depuis deux albums, tout va bien…