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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 13/20

LINE UP

-Chantal "Oya" Lewis Brown
(chant)

-Lindsay "The Marassa" Hamilton
(guitare)

-Zel "Ogoun" Kaute
(batterie)

TRACKLIST

1) Loa's Kingdom
2) Bondye
3) Bloodstones
4) Oya
5) Loko
6) Legba's Feast
7) Possession
8) Mawu
9) Minos Army
10) Divinity
11) Kanpay Rejeté

DISCOGRAPHIE

Possession (2016)
Ascend (2018)

Vodun - Possession
(2016) - hard rock stoner psychédélique et aussi soul, metal, sludge... - Label : Riff Rock Records



Emprunter une voie différente. Au besoin, la défricher soi-même. Y faire résonner sa voix - sa propre voix. Coûte que coûte ? Jouer aux m'as-tu-vu ne trompera pas grand monde. Consistance et détermination, un peu de talent sans doute, seront indispensables pour convaincre. Essayer... Coûte que coûte.

C'est en cette surprenante année 2016, génératrice de formules inédites surgissant d'esprits aventureux et entreprenants que s'inscrit la parution du premier effort longue durée de Vôdûn – les lecteurs voudront bien pardonner l'abandon des accents ci-dessus, motivé par une volonté de faciliter les recherches sur le site. Né à Londres en 2012, le trio ne vient pas de nulle part. Une première tentative répondant au nom d'Invasion avait vu le jour quelques années auparavant sous l'impulsion d'une incroyable chanteuse et d'une remarquable batteuse, aboutissant en 2009 à la mise sur le marché de The Master Alchemist, intrigant « LP » d'une douzaine de titres ne dépassant que rarement les deux minutes. Du grind core ? Pas vraiment. Du stoner psyché metal doom – si – au son âpre et furieusement réverbéré. Sans basse, ou plutôt sans bassiste. La configuration est quasiment identique sur Possession, l'album inaugural de Vôdûn, aux sonorités plus profondes et moins rêches. Les pistes se sont un peu allongées et un nouveau guitariste a débarqué : en provenance de Nouvelle-Zélande, Lindsay « The Marassa » Hamilton slalome entre revival thrash eighties avec Heavy Artillery et heavy metal avec Groan, formation à laquelle a également collaboré Zel « Ogoun » Kaute, la titulaire des fûts. Power metal, alors ? Encore raté.
En ouverture, "Loa's Kingdom" grésille, claque lourdement tel un riff de Led Zeppelin – la parenté avec "Good Time Bad Time" est assez nette. Déviant une partie de ses déflagrations dans un ampli basse, Hamilton dégage une impression de puissance bluffante, bien que légèrement atténuée par une production qui ne respire pas l'opulence. Brève et dépourvue de solo, l'occurrence au final frustrante avec sa fin abrupte fait quelque peu songer aux groupes « néo punk » tels que The Kills, bien que les vocalises de Chantal Brown n'aient que peu de rapport avec les maussaderies d'Alison Mosshart. Celle qui se fait appeler « Oya » apporte en effet sa puissance soul qu'elle met régulièrement au service des expérimentateurs émérites et délicieusement cintrés de Chrome Hoof, après avoir brillamment sévi avec leurs homologues de Do Me Bad Things. L'ouverture d'esprit n'est donc pas un simple élément de langage s'agissant de l'Anglo-Franco-Américaine qui, à l'instar de ses deux complices, s'est immergée dans la culture vaudoue afin d'en porter l'histoire et les valeurs via la force de frappe d'un stoner rude et psychédélique. Toutefois, la première moitié de l'œuvre déçoit : décousues, parfois finies à la hache, les compositions s'apparentent à des esquisses maladroites, juxtapositions d'idées parfois intéressantes – l'accélération groovy sur "Bloodstones" – mais souvent minorées par un déficit de cohésion entre voix et guitare, les musiciens donnant l'impression de faire leur show chacun de leur côté. L'intégration récente de The Marassa, peu impliqué dans l'écriture de morceaux dont certains, tel "Oya" en 2014, sont parus en singles depuis un bout de temps, explique probablement ce ressenti mitigé. Quant aux percussions d'origine africaines avec lesquelles Miss Brown s'accompagnent en permanence sur scène, elles sont quasiment inaudibles – absentes ? – sur ce long jeu inaugural, tout juste en perçoit-on quelques échos sur "Bondye", version généreusement étendue de celle qui figurait sur l' EP Eat Up the Sun publié en 2013.
Pourtant, si le propriétaire du label Riff Rock Records a créé spécialement ce dernier dans le but de sortir l'enregistrement, c'est que la section britannique doit posséder des arguments plus solides qu'une simple promesse de crossover façon « Kyuss chez les zombies ». Cette supposition se concrétise en seconde partie, à la faveur de la chanson éponyme qui démarre à toute blinde telle le Blue Fire à Europa Park par un riff black metal, auquel succède un passage orientalisant surmontés de chœurs éthérés, motifs qui feront leur retour après une parenthèse sludge : le mélange, cette fois, fonctionne, la cohérence est enfin au rendez-vous. Elle perdurera jusqu'à l'entraînant "Minos Army", qui laisse entendre une prise de pouvoir féminine, par le biais d'une chorale témoignant d'un sens de la mélodie affûté – le refrain est simple et délicieusement entêtant. Ogoun impose sa frappe vigoureuse à un six-cordiste qui rentre dans le rang sans pour autant s'effacer. Et que dire de la performance d'Oya, précipité étonnant de douceur et d'énergie pure bouillonnant dans un registre qui n'a pas grand chose de commun avec le metal, ni même le rock ? Malgré une prise de son dont le manque d'ampleur ne lui rend pas complètement justice, l'incantatrice parvient à prouver qu'une fusion de ces éléments peut se révéler tout bonnement réjouissante. Une ultime séquence un peu trop antagonique entre accords goudronneux et vocaux planants, ponctué du maelstrom de rigueur, rappelle cependant que l'équilibre demeure fragile et que la recette mérite d'être peaufinée.


Le concept de brassage référencé dans lequel se sont lancés les trois membres de Vôdûn a tout du défi casse-gueule et quelques chausse-trappes, notamment celle du patchwork inoffensif, n'ont pu être tout à fait évitées. Néanmoins, le bilan demeure positif, autant en raison de l'énergie déployée que grâce au parti pris résolument contrasté entre la pureté d'une voix habitée et la rugosité d'une guitare parfois un peu trop respectueuse des grands frères stoner-psyché. La volonté d'exprimer une singularité irise le recueil et la culture vaudoue ne constitue clairement pas un prétexte pour se distinguer à peu de frais : il reste aux acolytes bariolés à trouver l'inspiration adéquate pour réussir un amalgame entendu par bribes prometteuses.





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