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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Chantal "Oya" Lewis Brown
(chant+percussions)

-Lindsay "The Marassa" Hamilton
(guitare)

-Zel "Ogoun" Kaute
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Christopher "Chris" Georgiadis (Turbowolf)
(chant sur "New Doom")

-Oli
(saxophone sur "Ogun's Fight" et "Ascend")

TRACKLIST

1) Spirits Past
2) Started From
3) Providence of Ancestors
4) Ogun's Fight
5) Time Honoured
6) New Doom
7) Elusive Freedom
8) Ascend
9) Rituals
10) For Your Kin

DISCOGRAPHIE

Possession (2016)
Ascend (2018)

Vodun - Ascend
(2018) - hard rock stoner psychédélique sludge, metal... Sous influence mandingue. - Label : New Heavy Sounds



Depuis la parution de leur LP inaugural, les trois membres de Vôdûn n'ont pas chômé, se faisant avantageusement remarquer à l'occasion de shows hypnotiques et hauts en couleur – le Hellfest 2017 aura été un choc visuel et auditif pour nombre de festivaliers qui découvraient le trio bigarré à cette occasion. Entre deux tournées, les Londoniens délivrent Ascend, un deuxième enregistrement studio longue durée qui suscite une interrogation simple : les adeptes de stoner psyché sludge heavy metal métissé de culture vaudoue ont-ils amélioré leur formule ?

La tentation de répondre par un oui franc et massif s'impose à l'écoute du single "Spirits Past" placé en ouverture. Exécuté sur un tempo soutenu, ponctué d'un motif alerte à la cloche de vache (!) façon castagnettes mandingues, un riff tranchant fore un mur du son épais et abrasif, laissant la place à des chœurs affirmés qui ondulent durant un refrain plus lent, auquel succèdent les imprécations d'une Oya envoûtée. Celles-ci prendront une ampleur saisissante à l'occasion d'une cassure speed metal inattendue, en clôture d'un titre qui respire une maîtrise et une complémentarité tout juste entraperçues sur la réalisation antérieure. L'alternance entre passages rapides et scansions lourdes à la limite du sludge structure l'ensemble des morceaux, à l'exception de l'aérien "For Your Kin" en fin de parcours, conformément au schéma largement éprouvé sur Possession. L'incisive invocation féministe "Started From" n'échappe donc pas à la règle, l'accélération se produisant exceptionnellement sur le refrain, irisé par les accents soul de la prêtresse à la confondante aisance vocale. Puis, à l'amorce de "Providence Of Ancestors" calquée sur celle de "Spirits Past" – the cow bell's return - l'attention fléchit, les jets d'endorphine s'espacent. Sans doute parce que les ralentissements systématiques tendent à casser les dynamiques, aussi prometteuses soient-elles, telles celles enclenchées sur "Time Honoured" et "New Doom" - ce dernier, lesté d'une coda pesante s'achevant sur l'un des nombreux discours qui parsèment le recueil, aurait mérité d'être abrégé. De plus, si le son de la guitare a clairement gagné en profondeur et en cohérence, The Marassa peine à sculpter des mélodies aussi galbées que les mélopées hululées par sa complice au micro. Ce qui ne pose aucun problème en live – là où la performance est fondée sur le contraste entre les déflagrations des enceintes dédiés à la six-cordes et la clarté ensorcelante des incantations de Chantal Brown - devient plus embarrassant en mode domestique, lorsque l'intérêt se porte également sur la qualité intrinsèque des chansons.
Toutefois, celles-ci affichent un niveau globalement plus élevé que celui de leurs devancières, en grande partie parce que l'atypique formation anglo-saxonne a peaufiné son amalgame ambitieux, incorporant avec brio les percussions africaines généreusement utilisées sur scène par Oya. Ogoun déploie par ailleurs des rythmes d'origine latine et africaine qui augmentent la cohésion d'une pâte sonore singulière, bien que le propos demeure majoritairement (hard) rock - pas de dounounba en folie ou de relecture de "Madan" pudiquement électrifiée avec Mamady Keïta en guest. Afin de sonner plus « worldly » selon le terme employé par leurs créateurs, "Ogun's Fight" et "Ascend" sont secoués par l'apparition d'un saxophone baryton qui apporte un groove indéniable. Sur le premier nommé, l'instrument fétiche de Fela Kuti s'invite sur une modulation médiane qui rompt le canevas habituel, faisant songer à la célébrissime parenthèse de "Whole Lotta Love" de Led Zeppelin. Oya entre ensuite en transe dans un accès de stridence un peu too much, on croit à l'explosion finale avant que ne revienne la variation, déroulée à l'identique et à l'impact logiquement amoindri. La séquence laisse donc poindre une légère frustration, à l'instar de celle ressentie à l'issue de la majorité des pistes. Pourtant, quelle puissance ! Les collègues de Roberto Trujillo ont du mouron à se faire quant à leurs débouchés professionnels si la technique de répartition basse/guitare utilisée par Lindsay Hamilton, inspirée de Ritchie Blackmore, se répand de manière aussi convaincante parmi les sections metal, encore relativement peu touchées par le phénomène. Cependant, les tranquilles mesures liminaires de "Elusive Freedom", qui évoquent une version psyché d'un reggae à la manière de The Police, laissent clairement entrevoir les aptitudes de The Marassa à diversifier son jeu au-delà des changements de tempo. Une indication sur la teneur du prochain album ?


Avec Ascend, Vôdûn se renforce : plus homogène, plus percutant, le groupe rend le périple en son univers particulier encore plus immersif, d'autant que l'intégration de tambours d'Afrique de l'Ouest, marquée sans être invasive, constitue une réussite – le spectre du gimmick vain s'éloigne à bonne distance. Malgré quelques réserves sur une écriture un peu trop prévisible qui diminue la force des compositions, certaines occurrences aussi denses que réjouissantes et le chant soul possédé de Chantal Brown entretiennent un ressenti positif et témoignent d'un dosage plus équilibré avec les intenses décharges d'électricité lâchées par le six-cordiste. La recette – originale - est désormais au point et même si elle manque un peu de variété, les amateurs de plats épicés devraient se régaler.





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