CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
17/20
LINE UP
-Tomi Joutsen
(chant)
-Esa Holopainen
(guitare)
-Tomi Koivusaari
(guitare)
-Santeri Kallio
(claviers)
-Olli-Pekka-Laine
(basse)
-Jan Rechberger
(batterie)
Guests
-Hellscore Choir
(choeurs)
-Anneke van Giersbergen
(forcément, track 9)
TRACKLIST
1) The Bee
2) Message in the Amber
3) Daughter of Hate
4) The Golden Elk
5) Wrong Direction
6) Heart of the Giant
7) We Accursed
8) Grain of Sand
9) Amongst the Stars
10) Pyres on the Coast
11) As Mountains Crumble (bonus track)
12) Brother and Sister (bonus track)
DISCOGRAPHIE
Comme quoi, faut jamais désespérer. Après Paradise Lost, Amorphis. Tu vas voir que Slayer va faire un truc potable d’ici quelque temps… En ce qui concerne les Finlandais, d’aucuns s’extasiaient déjà sur le retour de la flamme perçu sur Under the Red Cloud. Pour ma part, si l’avant-dernier album m’avait fait hausser le sourcil, il restait quand même à des millions d’années lumières de Tales from the Thousand Lakes ou Elegyyyyyyyy. Oups, désolé, y a des noms qui me font toujours beaucoup d’effet…
Mais avec Queen of Time… l’histoire est différente. La Reine du Temps amène avec elle une bonne et une mauvaise nouvelle. Très mauvais nouvelle même. Mon adage préféré « c’était mieux avant, bande de sales morveux ! » prend l’eau. Sale coup. Parce que, et c’est la bonne nouvelle, je serais tenté de dire qu’Amorphis a retrouvé un niveau très proche de celui atteint jadis. La recette est à peu près la même que sur Under The Red Cloud, mais il y a ici un supplément d’âme qui fait toute la différence avec son prédécesseur. Comme si les artistes étaient de nouveau affamés. Toujours un peu embourgeoisés – eu égard aux éléments symphoniques que Nuclear Blast semble imposer à toutes ses nouvelles sorties –, mais affamés. Il suffit d’écouter les deux premiers titres pour s’en convaincre, et tout spécialement "Message in the Amber". Le groupe y met toute son envie et les guitares toujours très « folk-oriented » du combo sonnent comme sur "Against Widows", "On Rich and Poor" et compagnie. Bref, la claque. Le death mélodique d’Amorphis, le vrai, est de retour ! Et n’allez pas croire qu’il s’agit d’un feu de paille, puisque tout l’album est frappé du sceau de la mélodie brillante et énergique.
A tel point que même "Amongst Stars", le passage obligé avec Anneke –, qui n’a pas son morceau avec Anneke de nos jours ? Tu vas voir qu’elle va être guest sur le prochain Dying Fetus…–, est une totale réussite ! Depuis son départ de The Gathering, j’ai toujours un peu de réticence à l’entendre chanter, mais ici, sa sobriété et sa justesse conviennent parfaitement au morceau. Quels reproches faire à l’album ? Faire la part belle aux mélodies faciles ? Il s’agit d’Amorphis, pas de Gorguts. Un tronçon central "The Golden Elk" - "We Accursed" un peu plus prévisible que le reste ? A la rigueur. Ces chansons restent tout de même d’excellente facture et proposent refrains – faciles, d’accord –, et riffs plus que sympathiques. Non, personnellement, le seul titre qui ne me convainc pas, c’est "Daughter of Hate", la faute à un départ très mièvre, hélas assez typique d’un certain death metal mélodique « moderne ». Il s’agit de la seule faute de parcours d’un album ponctué par un "Pyres on the Coast" - les deux titres bonus sont anecdotiques - où le groupe arrive à nous remuer les tripes sans tomber dans l’excès de glucose et ce, grâce à Tomi, qui y chante comme sur Hallatar. Déjà, le refrain de "Grain of Sand" se la jouait sentimental, mais forcément, quand Amorphis se met à ressembler à Hallatar, il n’y a plus qu’à s’incliner tout bas...
Queen of Time est plus qu’une excellente surprise, c’est tout simplement l’une des meilleures sorties de l’année dans le monde du death mélodique symphonico-folk. Puissant, racé, mélodique sans être gnangnan, j’en viendrai presque à utiliser la métaphore du phénix, des cendres, etc. etc. Il ne me reste plus qu’à espérer que certaines vieilles gloires continuent à faire des albums pourris, histoire de pouvoir continuer à vanter les mérites des glorieuses nineties, parce que là, mon credo prend du plomb dans l’aile… Hail to Finland !