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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 14/20

LINE UP

-Vincent Damon "Alice Cooper" Furnier
(chant)

-Tommy Henriksen
(chœurs+guitare+claviers+percussions
+programmation)

-Robert Alan "Bob" Ezrin
(chœurs+claviers+programmation)

-Tommy Denander
(guitare)

-Lawrence Joseph "Larry" Mullen Jr.
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement:

-Stanley "Demi" Demaree IV
(chœurs sur "Holy Water" et "The Sound of A")

-John Kirkland "Johnny" Reid
(chœurs sur "Holy Water" et "The Sound of A")

-Parker Gispert
(chœurs+guitare sur "Private Public Breakdown")

-Nick "Vürdoth" Didkovsky
(guitare sur "Fireball", "The Sound of A" et "You and All of Your Friends")

-William Frederick "Billy" Gibbons
(guitare sur "Fallen in Love")

-Stephen John "Steve" Hunter
(guitare sur "Holy Water", "Genuine American Girl" et "You and All of Your Friends")

-Michael Owen Bruce
(guitare sur "Rats", "Genuine American Girl" et "You and All of Your Friends")

-Jeremy Rubolino
(cuivres sur "Holy Water")

-Adrian Olmos
(cuivres sur "Holy Water")

-Christopher "Chris" Traynor
(cuivres sur "Holy Water")

-Roger David Glover
(basse sur "Paranormal")

-Jimmy Lee Sloas
(basse sur 2 et de 4 à 8)

-Dennis Dunaway
(basse sur 3 et de 9 à 12)

-Neal Smith
(batterie sur "Rats", "Genuine American Girl" et "You and All of Your Friends")

TRACKLIST

1) Paranormal
2) Dead Flies
3) Fireball
4) Paranoiac Personality
5) Fallen in Love
6) Dynamite Road
7) Private Public Breakdown
8) Holy Water
9) Rats
10) The Sound of A
11) Genuine American Girl (bonus)
12) You and All of Your Friends (bonus)

DISCOGRAPHIE


Cooper, Alice - Paranormal
(2017) - hard rock - Label : earMusic



Alice Cooper, vingt-septième. Vingt-sept LP livrés par l'amoureux des serpents taille XXL et des coulures de rimmel - prends ça, Axl Rose. Ce retour n'était pas forcément le plus attendu - six ans que l'apôtre du shock rock n'avait rien publié - de sorte que la retraite commençait à devenir une option raisonnable. Mais raisonnable n'est pas Alice et avec Paranormal le bien nommé, l'icône revenue de tous les excès souhaite manifestement faire comprendre qu'elle ne compte pas en rester là. Une volonté qui force le respect de la part d'un taulier qui n'a plus rien à démontrer ... Y compris sa capacité à sortir un bon album ?

Malgré toute la sympathie que peut susciter le personnage, il faut admettre que ses dernières livraisons n'ont pas été très emballantes. Après une incartade indus plutôt réussie au tournant des années 2000 (Brutal Planet, Dragontown), Mister Furnier a enchaîné des enregistrements certes plus conformes au hard rock spectaculaire qui fit sa popularité durant les années soixante-dix, mais manquant cruellement de compositions marquantes. Après un Welcome 2 my Nightmare (2011) versant par moments dans l'auto-parodie pataude, dont on retiendra néanmoins la lumineuse participation de Ke$ha sur l'euphorisant "What Baby wants", la circonspection se mêle à l'espoir : et si cette préparation anormalement longue pour cet ex-stakhanoviste des studios annonçait un nouveau virage artistique de la part de celui qui a anticipé et suivi tant de modes ? Le titre d'ouverture dont le motif à la six-cordes évoque le hit sixties "Friday On My Mind" des Easybeats répond à la question : le vétéran qui fut à l'orée de sa carrière chaperonné par Frank Zappa continue de revisiter son passé, la conversion au sludge et le lancement du post drone gospel sont donc remis à plus tard. Cependant, la conviction que met l'auteur de "Poison" dans son interprétation et le soin apporté à l'écriture disent clairement que l'affaire a été prise au sérieux. Ce dont témoigne la production à la fois rutilante et chaleureuse assurée pour la seconde fois consécutive par le vieux complice Bob Ezrin, co-auteur d'un nombre conséquent de petites merveilles durant les années de gloire et pigiste de luxe aux claviers et aux chœurs, soit un rôle identique à celui endossé sur le dernier Deep Purple paru quelques mois auparavant sur le même label.
C'est d'ailleurs Roger Glover, le bassiste du Profond Violet, qui joue de la quatre-cordes sur cette première occurrence, ouvrant le bal des invités plus ou moins prestigieux – ça manque quand même de filles, un comble quand on se surnomme Alice. En dehors de toute considération à propos de l'évolution de U2 ces dernières décennies, la présence de l'excellent batteur Larry Mullen Jr sur la quasi totalité du recueil en impose, de même que celle de Billy Gibbons (ZZ Top) qui marque de sa patte immédiatement reconnaissable le bluesy "Fallen in Love", stimulé par un solo et des chœurs vigoureux. Les ambiances variées qui traversent Paranormal contribuent nettement à en rehausser l'intérêt, ce dont témoigne la triplette "Private Public Breakdown"/ "Holy Water"/ "Rats" qui évoquent successivement le rock hargneux qui fit la renommé du perpétuel guillotiné dans les seventies – la ressemblance avec "Elected" est assez troublante - du swing à cuivres façon music-hall et un rock 'n' roll nerveux à la Jerry Lee Lewis tirant vers le punk, belle ironie de la part de celui qui est complètement passé à côté du mouvement initié par Iggy Pop et les Ramones. En jouant avec les formats et les tempos, Alice Cooper donne l'impression de s'amuser comme un petit fou mais prend également le risque d'égarer l'auditeur au gré de ses changements d'humeur. Risque calculé, de toute évidence, l'ensemble sonnant résolument rock, soudé par le chant majoritairement âpre du fringant jeune homme qui fêtera ses soixante-dix printemps en 2018. Même en acceptant l'hypothèse d'un mixage flatteur, le rendu énergique de ses vocalises invite à l'admiration – un beau cas d'étude pour oto-rhino-laryngologues à la recherche de sensations fortes. Il est vrai que The Coop' sait se montrer efficace sans se déglinguer la glotte pour autant, ainsi qu'il le démontre sur les dynamiques "Dead Flies" et "Dynamite Road" rythmés par ses parlés-chantés. Celles et ceux qui ont eu l'opportunité d'assister à ses concerts dans un passé proche ont pu se rendre compte que l'inlassable partisan de l'école buissonnière déroule sa partition avec une vigueur bluffante et ne seront donc pas forcément surpris que ces belles dispositions perdurent sur son nouvel avatar discographique.
Il convient toutefois de rester lucide et constater que Paranormal n'atteint pas le niveau d'intensité de la référence Billion Dollar Babies, également toute en variété, la plupart des chansons ne respirant pas la prise de risque démesurée – mention spéciale à "Fireball" dont la seconde moitié consiste en un décalque pur et simple de la première ou encore aux deux pistes en bonus interprétées avec les membres historiques du Alice Cooper Band, sympathiques et vivifiantes à l'instar de leurs consœurs, mais un peu trop sages et prévisibles. Pourtant, le temps d'un morceau, le canevas systématique du refrain fédérateur se rompt et rappelle que les débuts du natif de Detroit étaient nettement plus évaporés que ses réalisations ultérieures. On n'est pas obligé de prendre pour argent comptant les explications de ce dernier selon lesquelles "The Sound of A" serait sa toute première composition, opportunément ressortie du placard par le bassiste Dennis Dunaway, tant celle-ci n'a que peu à voir avec le psychédélisme abscons version Gong de l'inaugural Pretties for you (1968) et beaucoup avec le Pink Floyd de la même période – l'imitation bluffante des vocalises doucereuses de David Gilmour et l'atmosphère apaisée ne laissent guère « planer » de doute quant à la parenté avec le collectif londonien. Porté par une mélancolie poignante, "The Sound of A" constitue quoiqu'il en soit une émouvante parenthèse dans un ensemble agité, laissant entrevoir le sensible Vincent derrière l'infernale Alice, telle une pause lucide et tendre dans la course hystérique d'un monde rendu à son inquiétante réalité.


Les bonnes surprises viennent rarement d'où on les attend et déclenchent un enthousiasme d'autant plus fort que celui-ci n'était pas anticipé : solide et diversifié, Paranormal confirme pleinement cette lapalissade, malgré un son calibré faisant office d'anti-venin un peu trop puissant. Dopé à l'élixir de jouvence, exécuté de main(s) de maître(s), le dernier chapitre en date de la prolifique saga d'Alice Cooper contient suffisamment d'atouts pour réconcilier les fans exigeants avec leur idole électrocutée, qui tournait en roue libre depuis près de vingt ans. Revigorée, la vénérable institution surprend encore, un demi-siècle après sa fondation et renouvelle le message auprès des observateurs interloqués face à cette longévité quasi surnaturelle: la cessation d'activité n'est toujours pas d'actualité.



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