CHRONIQUE PAR ...
Fishbowlman
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Alice Cooper
(chant)
-Glen Buxton
(guitare)
-Michael Bruce
(guitare)
-Dennis Dunaway
(basse)
-Neal Smith
(batterie)
TRACKLIST
1)Hello Hooray
2)Raped And Freezin'
3)Elected
4)Billion Dollar Babies
5)Unfinished Sweet
6)No More Mr Nice Guy
7)Generation Landslide
8)Sick Things
9)Mary Ann
10)I Love the Dead
DISCOGRAPHIE
Billion Dollar Babies est certainement l'album le plus connu de la vieille époque d'Alice Cooper. À son écoute, on comprend mieux pourquoi puisqu'il s'agit ni plus ni moins de l'album le plus commercial du Alice Cooper Band. Ils sont loin désormais le psychédélisme et la folie expérimentale qui animaient encore Alice Cooper et son groupe sur School's Out. Même chose pour l'aspect morbide que l'on pouvait retrouver sur plusieurs de ses titres phares ("Dead Babies", "Killer", "Black Juju"). Tout cela disparaît au profit d'un Alice Cooper complètement Ezrin-isé, il va falloir se contenter d'un album de rock très classique, parfois un peu trop convenu d'ailleurs.
Après plusieurs tournées épuisantes, les musiciens seront tellement usés et défoncés pendant les séances de Billion Dollar Babies qu'ils laisseront le soin à Bob Ezrin de s'occuper du disque, quitte à faire venir des musiciens de session pour interpréter certaines parties à la place des protagonistes. Voilà pourquoi Billion Dollar Babies sonne aussi clean, avec parfois un niveau technique suspect (flagrant sur "Generation Landslide"), cela tranche avec le jeu ultra-primaire de ses musiciens sur School's Out.
Droit à l'essentiel, chaque chanson ou presque sonne comme un « hit-single ». La musique est toujours aussi « fun » et Alice Cooper est au sommet de sa forme. Sa gouaille et sa personnalité parviennent souvent à transcender des compos banales à l'origine (l'intro pop "Hello Hooray", sans grand intérêt, le rock gentillet de "Raped And Freezin'" et "Billion Dollar Babies", taillé sur mesure pour les radios rock de l'époque). En cela, de nombreuses personnes adorent ce disque car il est composé de vraies chansons et la qualité de celles-ci est difficilement critiquable. Seulement voilà, une grosse partie de Billion Dollar Babies manque singulièrement de punch : trop sage, trop convenu, trop calibré « pour plaire » comme par exemple la ballade "I Love the Dead" qui pourtant commence très bien, de manière malsaine, mais qui ensuite devient cul-cul à mourir à cause de son refrain enfantin qui n'en finit plus... enfin tout cela fait partie du concept j'imagine.
Restent les classiques, irréprochables et dont plus personne ne peut se passer désormais : "No More Mr Nice Guy" et surtout, un des titres les plus fous et jouissifs de tout son répertoire, "Elected" bien sur ! Et enfin le Alice Cooper Band est toujours capable de pondre des trucs déjantés, comme en atteste "Unfinished Sweet" et le grandiose "Sick Things", où là on retrouve l'aspect théâtral qui avait fait le succès des albums précédents. Sans oublier le superbe "Generation Landslide", aux mélodies pop, avec un mélange harmonieux entre guitare acoustique et électrique... bon courage pour reproduire le tout en live (la version live de 1981, présente sur Special Forces, est décevante, ce n'est pas un hasard !) !
Billion Dollar Babies respire la bonne humeur et la joie de vivre, et en cela, il fera le bonheur de tous ses acquéreurs. C'est avec ce disque qu'Alice Cooper deviendra une institution aux États-Unis, on le verra partout à la télé ! Pour ma part, même s'il est – en toute objectivité, toujours avec moi - très inspiré, il reste l'album d'Alice Cooper le moins excitant et le moins intéressant de cette époque, celui qui possède le moins de caractère.