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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 13/20

LINE UP

-Jeffrey Bruce "Jeff" Waters
(chant+guitare+basse+programmation batterie)

-Aaron Homma
(chœurs+guitare sur "One to Kill")

-Rich "Hinks" Gray
(basse - non crédité)

-Fabio Alessandrini
(batterie - non crédité)

A participé à l'enregistrement :

-Dan Beehler
(chœurs)

TRACKLIST

1) Twisted Lobotomy
2) One to Kill
3) For the Demented
4) Pieces of You
5) The Demon You Know
6) Phantom Asylum
7) Altering the Altar
8) The Way
9) Dark (instrumental)
10) Not All There

DISCOGRAPHIE


Annihilator - For the Demented
(2017) - thrash metal - Label : Silver Lining Music



Une petite devinette pour commencer, tirée des pages jeux de Paboum, le magazine des thrasheurs en herbe : « Complète cette suite, petit fan d'Annihilator : Metal = moyen, Annihilator = bon, Feast = moyen, Suicide Society = bon, For the Demented = ... »  Comment ça, « trop facile » ? Et s'il y avait un piège ? Un algorithme bizarre, une rupture dans le continuum espace-temps, un truc qui n'a rien à voir avec la logique de niveau première année de maternelle ? Et s'il y avait du... suspense ?

Les fans lucides qui suivent régulièrement Annihilator rappelleront que l'inattendu ne constitue pas la caractéristique principale du collectif - ni secondaire d'ailleurs - et qu'au regard de l'alternance prévalant depuis une décennie, à un bon millésime succède inévitablement une déception. Le discours du líder máximo Jeff Waters à propos du seizième effort longue durée de la section de Toronto aurait plutôt tendance à confirmer cette fatalité, puisqu'il est question d'un énième retour aux sources (aka les deux albums inauguraux) et du non-renouvellement du contrat instaurant le chant soigné qui participait pleinement à la réussite du vivifiant Suicide Society, le LP précédent. Ça s'annonce bourrin, ce qui décevra forcément celles et ceux qui considèrent que ce sont ses capacités à injecter de savantes doses de mélodies dans son thrash véloce qui donnent tout son intérêt à la formation canadienne. Le titre d'ouverture ne détrompe pas cette appréhension : riff ultra-basique dont la fadeur est à peine masquée par une exécution à toute blinde en mode finale olympique du cent mètres, lignes de chant banales et simplistes, break haché à la "My Precious Lunatic Asylum" (Waking the Fury - 2002), mais dépourvu de la progression harmonique qui en faisait tout le sel, solo réglementaire avec plein plein de notes jouées très très vite et larsens en guise de coda paresseuse, comme un aveu d'impuissance à proposer quelque chose de plus pertinent. Si Waters a placé cette occurrence en tête de gondole dans le but d'appâter le chaland avec son supposé meilleur produit, voilà qui augure d'une écoute particulièrement ennuyeuse. Le soulagement finit par s'installer au fur et à mesure que les pistes défilent, mais aucune d'entre elles ne parvient à retenir durablement l'attention. Les vocalises de Waters - qui s'y colle à nouveau - se font effectivement plus rugueuses que sur Suicide Society, mais sans apporter de réelle plus-value, coincées dans une sorte de médium anodin que transcendent, heureusement, les bonnes trouvailles qui affleurent ici ou là.
Car des idées, même en contingent réduit, il y en a. Fruit de la collaboration entre un Waters pourtant bien peu partageur (voir le line-up) et le nouveau bassiste Rich Hinks, elles hissent le recueil hors de la médiocrité qui le guette, tels le thème dynamique et le refrain accrocheur de "One to Kill", l'ambiance rock viril à la AC/DC de "The Way", les surprenantes et rigolotes incursions funky sur le final "Not all There" par ailleurs agrémenté d'un refrain - enfin - plaisant en voix claire ou encore le superbe solo contrasté qui illumine "Phantom Asylum", basculant d'une lente et crépusculaire nostalgie à une ébouriffante descente façon rollercoaster. Dommage que le soutien rythmique sur le passage apaisé se révèle assez plan-plan, empêchant le morceau de remporter totalement l'adhésion, constat frustrant auquel s'ajoute une impression récurrente de manque de cohérence procurée par des juxtapositions peu convaincantes – les intros de "Altering the Altar" et du morceau éponyme, agréables au demeurant, n'ayant par exemple que peu de rapport avec les séquences qui les suivent. Quant aux hommages habituels du patron à ses influences revendiquées, ils ne brillent pas, cette fois, par leur subtilité – ainsi la power ballade "Pieces of You" pourrait être rebaptisée "The Unforgiven IV", s'inscrivant dans la baisse de qualité amorcée par le II au regard de son illustre modèle figurant sur Metallica aka le Black Album. Une créativité sur courant alternatif qui se confirme avec les lourdes auto-citations distillées par un Waters qu'on a connu naguère plus discret, le paroxysme étant atteint par "The Demon you Know" dont la ligne de basse sautillante est intégralement pompée sur celle de "Knight Jumps Queen" (Set the World on Fire -1993), décalque encore plus flagrant que celui opéré sur "The Pastor of Disaster" (Refresh the Demon - 1996). Une initiative de Hinks validée par le boss, aux dires de ce dernier. Ben voyons. Pas simple d'assumer quand on est pris en flag', pas vrai Jean-François ?


Les apprentis metalleux, comme les suiveurs bien au fait des habitudes de l'un des vétérans de la scène thrash, ont évidemment donné la bonne réponse au problème simple qui leur a été soumis : avec un rythme soutenu d'un enregistrement tous les deux ans, Jeff Waters ne peut que difficilement maintenir un niveau d'écriture au sommet sur chaque réalisation, même aidé par l'un de ses employés. Pas foncièrement mauvais, sauvé du quelconque par plusieurs fulgurances, For The Demented pêche surtout par un manque d'idées qui transforme de louables intentions de diversifier le propos en un patchwork quelque peu décousu. Il ne reste plus qu'à patienter jusqu'à la prochaine sortie en espérant que la suite arithmétique relative à la qualité des œuvres d'Annihilator soit respectée. Début 2020, si le timing est respecté.



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