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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-Eric Lee Martin
(chant)

-Paul Brandon Gilbert
(guitare+chœurs)

-William "Billy" Sheehan
(basse+chœurs)

-Pat Torpey
(batterie+chœurs)

TRACKLIST

1) Addicted to That Rush
2) Wind Me Up
3) Merciless
4) Had Enough
5) Blame It on My Youth
6) Take a Walk
7) Big Love
8) How Can You Do What You Do
9) Anything for You
10) Rock & Roll Over

DISCOGRAPHIE


Mr Big - Mr. Big
(1989) - hard rock - Label : Atlantic Records



Tout ça, c'est à cause de David Lee Roth. Si le « gigolo » bondissant n'avait pas édulcoré son hard glam classieux en le bourrant de mauvais synthés après un LP inaugural de haute volée, son bassiste et complice en fréquentation de porn stars toxiques n'aurait probablement pas pris la tangente pour mettre sur pied son propre collectif, alors qu'il bénéficiait de l'aura largement préservée de l'ex-frontman de Van Halen. Ainsi commence l'histoire de Mr. Big, conçu comme le projet solo de Billy Sheehan - rien de fou sur le papier, a priori. Pourtant, l'affaire va prendre une ampleur insoupçonnée.

Encouragé par Mike Varney, qui a lancé la carrière d'Yngwie Malmsteen (entre autres), Sheehan recrute un autre protégé du boss de Shrapnel Records, le shreddeur Paul Gilbert, ainsi que le solide batteur Pat Torpey et un vocaliste plutôt orienté rock/blues, Eric Martin, qui s'époumonait jusqu'alors en solo. Autrement dit, de compétents seconds couteaux, ayant approché le succès sans jamais y avoir pleinement goûté – Gilbert et Martin - ou alors en tant que simples employés, Sheehan avec Roth, et Torpey en compagnie des étoiles filantes John Parr ou déclinantes The Knack. Les premières mesures de l'œuvre, annoncées par un prometteur « Ok, we're rolling », balaient les craintes d'un énième avatar AOR sans intérêt. Au motif virtuose amorcé à la guitare et scandé par la batterie avant d'être doublé par la basse, succèdent couplet enlevé, refrain incisif sur fond de chœurs judicieusement dosés et court solo de gratte débité à toute blinde. S'ensuit un jeu de questions-réponses entre le chanteur et chacun des deux instruments à cordes - ça sent le passage spécialement conçu pour la scène. Ce fulgurant "Addicted to that Rush" s'achève par la répétition du refrain, amplifiée par le seul scream du recueil et le déchaînement de tout l'orchestre en mode freinage à deux centimètres du mur. Ça c'est de l'opener qui décoiffe, bébé ! Servies par un son à la fois profond et tout en rondeurs, les pistes suivantes resteront en deçà de ce pic d'intensité, sans pour autant que l'ennui ne s'installe malgré un tempo généralement plus apaisé. Car pratiquement tous les refrains se révèlent suffisamment accrocheurs pour maintenir l'attention, d'autant qu'ils sont relayés par plusieurs séquences qui sortent les chansons du schéma calibré pour radios – le pont inattendu sur "Merciless", le final musclé de "Blame it on my Youth", le riff heavy de "Talk a Walk" ainsi que les nombreuses fioritures délivrées par Gilbert et un Sheehan qui se mue sur certains passages en véritable second guitariste, rappelant sur ces occurrences que le boss, c'est quand même bien lui.
La ballade "Had enough" constitue la manifestation la plus éclatante de son leadership, en débutant par une séquence de tapping à la basse, véritable petite démo du blondinet à bouclettes - pas vraiment indispensable mais qui ne dépare pas avec la suite. Le titre est en effet marqué par une montée en tension précédant un refrain puissant et mélancolique, souligné par une chorale plus présente qu'à l'accoutumée – juste ce qu'il faut pour ne pas tomber dans le larmoyant. Une petite variation mélodique et une coda en harmoniques exécutée par Sheehan concluent joliment l'affaire. Décalque quasi-parfait de cette tentative réussie, "Anything for you" se situe toutefois un cran en-dessous – Martin en faisant un peu trop dans son rôle de Roméo de Beverly Hills. Pour le reste, son chant légèrement nasillard et énergique, sans être exubérant, bonifie le travail de ses acolytes - à l'instar de celui de Jeff Keith, son homologue de Tesla, auquel ses vocalises font irrésistiblement et avantageusement penser. Sa performance n'est pas étrangère à un autre temps fort de l'album, le nerveux "How Can You Do What You Do" dont le riff n'aurait pas fait tache sur un enregistrement de Joe Satriani. Vivifié par les frappes vigoureuses de Torpey, le refrain entraînant en diable contribue à la réussite du morceau et renforce la plaisante impression générale selon laquelle le quatuor a vraiment pris les choses au sérieux.


Avec leur réjouissante réalisation initiale, les membres de Mr. Big prouvent que les (presque) super groupes ne sont pas tous voués à l'échec artistique, du moins pas immédiatement. Mené par des instrumentistes de haute volée qui canalisent leur ego au service de ritournelles classieuses et inspirées, le Gros Monsieur semble détenir les ressources nécessaires pour continuer sa mélodieuse promenade, pour peu qu'il s'inscrive dans la même dynamique. Alors, on dit merci qui ? Merci David et Billy !


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